Grave vous a-t-il été survendu ?
Voilà un premier long-métrage qu'on a vu arriver de loin, de très loin même, et qui nous a laissé le temps de le regarder s'approcher, lentement mais sûrement, avec une caravane de plus en plus chargée de happy few lui faisant la fête. Partout où il est passé, Grave a reçu des louanges et comme il est passé partout, ça fait beaucoup de louanges. Trop ? Puisqu'on a eu pas loin d'un an pour fantasmer dessus, ce film est-il condamnée à ne pas être à la hauteur de nos attentes, à décevoir ?
De la Semaine de la Critique à Cannes, jusqu'à Toronto où des évanouissements furent apparemment à déplorer, en passant par des festivals aux Etats-Unis (Palm Springs, Austin) et surtout en France (L'Etrange Festival à Paris, Strasbourg, Bordeaux, le PIFFF, Gérardmer avec un Grand Prix à la clé qui lui était promis d'avance) : ce premier long-métrage de Julia Ducournau a attiré sur son pitch (une élève en école vétérinaire cesse d'être végétarienne suite à un bizutage et développe un goût effrayant pour la viande) et son trio (sa réalisatrice, son actrice Garance Marillier, sa productrice Julie Gayet), avant de séduire grâce à son contenu. Au point de faire sensation en même temps ici (avec un passage à Quotidien sur le plateau de Yann Barthes, ce qui n'est pas si fréquent pour un 1er long français) et de l'autre côté de l'Atlantique (Julia Ducournau en couverture du magazine MovieMaker). Avant même de parler du film, la presse entourant la sortie du film se faisait l'écho de son incroyable parcours, comme si Grave était d'ores et déjà une réussite, sans avoir eu à trouver son public en salles. Ou un peu comme s'il s'agissait d'un groupe de musique qui, au terme d'une tournée d'un an, n'aurait même pas eu besoin de sortir un 1er album dans le commerce pour qu'il soit déjà fêté comme un disque d'or.
Si on n'aime pas Grave, est-ce forcément par esprit de contradiction ?
Avec un taux de satisfaction supérieur à 75% et une 6ème place dans votre top 2017 provisoire, le film se tient plus que bien sur Télérama-Vodkaster. S'ils ne sont pas d'accord sur la conclusion, @ReznikAlabama et @CourteFocale d'un côté, @Cladthom et @sickboy97 de l'autre, y trouvent du Cronenberg (ils ne sont pas les seuls), @Cinemaniac et @Truspe se réjouissent que le film ne se contentent pas de jouer sur ses effets, et les jeux de mots à base de "grave" font florès. Pourtant, des voix discordantes montent, de plus en plus nombreuses... Rien de plus normal dans un concert de louanges, mais au détour d'un commentaire sous une micro-critique négative, cette remarque de @Cladthom attire l'attention : "Le problème, c'est quand les gens en attendent trop. Il [le film] a été trop buzzé de la mauvaise des façons". En a-t-on vraiment trop fait avec Grave ? Peut-on décemment reprocher à la critique et aux médias, spécialisés ou non, de mettre autant en avant ce qui reste un premier long-métrage, dans un registre pas tant exploré que ça par le cinéma français ? Est-ce d'ailleurs cette identité particulière - à laquelle il est reproché par endroit sur Télérama-Vodkaster de se réduire à une simple volonté de "choquer le bourgeois" - qui fait du film un objet tendance à célébrer plus que de raison ? Quand on a eu pas loin d'un an pour fanstasmer sur Grave, ce dernier est-il condamné à décevoir ?
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ProfilSupprime11 juillet 2017 Voir la discussion...
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WeOwnTheNight25 mai 2017 Voir la discussion...
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Attrianera27 mai 2017 Voir la discussion...
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Zeyken27 mai 2017 Voir la discussion...
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ProfilSupprime11 juillet 2017 Voir la discussion...
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Sleeper27 mai 2017 Voir la discussion...
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ProfilSupprime11 juillet 2017 Voir la discussion...
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Sleeper27 mai 2017 Voir la discussion...
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Sleeper27 mai 2017 Voir la discussion...
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ProfilSupprime11 juillet 2017 Voir la discussion...