Griffith est né à La Grange, Kentucky de Jacob "Roaring Jake" Griffith et Mary Perkins Oglesby. Son père était un colonel de l'Armée des États confédérés, un héros de la Guerre de Sécession et un législateur du Kentucky. Il fut éduqué par sa grande soeur dans une école d'une seule pièce. Il avait 7 ans à la mort de son père, qui valut de sérieux ennuis financiers à la famille, et 14 ans lorsqu'ils abandonnèrent la ferme pour Louisville. Sa mère y ouvrit une pension, qui tomba rapidement en faillite. Il quitta l'école pour subvenir aux besoins de la famille, d'abord dans un bazar, puis dans une librairie. Griffith commença sa carrière en écrivant pour le théâtre. Mais sans grand succès, une seule de ses pièces étant représentée sur scène. Il décida de devenir acteur et apparut en figurant dans de nombreuses pièces. En 1915, en réalisant le film qui est souvent vu comme étant le premier vrai long métrage de l'histoire du cinéma américain (les Italiens produisent des proto-peplums qui durent trois, quatre, voire cinq heures), Griffith (après de nombreuses difficultés pour faire accepter le projet) décide de donner sa vision d'un pan de l'histoire des Afro-Américains : Le film s'intéresse à la Guerre de Sécession, et prend le parti de faire jouer le rôle des Noirs par des acteurs blancs grimés (mais faire jouer des rôles de non occidentaux à des Occidentaux était une pratique courante qui n'a pris fin que des dizaines d'années plus tard). Le film est une apologie du Ku Klux Klan qui est ici dépeint comme un groupe de preux chevaliers venus défendre les Blancs de féroces Noirs venus du nord libérer des noirs du sud en esclavage mais très contents de leur condition. Griffith rêvait depuis longtemps à une fresque historique américaine. Il s'est attelé à une reconstitution d'une minutie rarement atteinte des lieux, mais surtout des costumes, des coupes de cheveux, des barbes et autres moustaches. Ce film au succès colossal pour l'époque a eu comme effet la renaissance du Ku Klux Klan en 1915. Pourtant, paradoxalement, Griffith ne se considérait pas comme raciste, et ne comprenait pas que son film soit taxé comme tel. Il partageait la vision de beaucoup d'Américains à l'époque sur la période esclavagiste (le bon maître blanc et le bon esclave vivant en bonne intelligence dans une entente cordiale bon enfant; une vision paternaliste qui est morte des décennies plus tard). Mais Griffith a construit le scénario de son film à partir de l'ouvrage d'un révérend raciste, et les Noirs y campent systématiquement des figures de fourbes et de malfaisants. Profondément choqué par l'étiquette raciste qui colle à son film, il s'estime victime d'une injustice et réalise Intolérance (1916). Ce film est un des chefs-d'oeuvre de l'histoire du cinéma en raison des moyens gigantesques qui lui sont consacrés, de sa trame dramatique audacieuse (quatre histoires se déroulant à différentes époques illustrent le thème central de l'intolérance) et d'un montage de plus en plus rapide entrelaçant ces différentes intrigues jusqu'au dénouement final. Alors que les studios se lancent dans la réalisation des longs métrages, ces premières oeuvres de Griffith sont déjà des références marquantes du point de vue de l'originalité formelle et de la tension dramatique. « Quand on se penche attentivement sur son oeuvre, on a l'impression d'assister à la genèse d'un chant ou à la première utilisation consciente du levier ou de la roue, d'être témoin de l'apparition, de l'organisation et des débuts du langage et de la naissance d'un art ». D'autres oeuvres majeures suivront, comme Le Lys brisé (1919), A travers l'orage (1920) ou la Rue des rêves (1921). Mais D. W. Griffith connut ensuite une fin de carrière difficile, marquée par les échecs financiers, une perte d'indépendance artistique et des problèmes d'alcoolisme. Souffrant d'un manque de reconnaissance de la part des producteurs et d'un déficit de confiance et de créativité, sa carrière déclina rapidement dans la deuxième partie des années 20 et se termina en 1931.
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Ce film très rare de Griffith est une grande épopée qui retrace la guerre d’Indépendance des Etats-Unis. Une oeuvre magistrale et grandiose à l’image de Naissance d’une Nation.
Un...
“ Véritable monument. Premier film à très gros budget. Deuxième énorme tour de force logistique de Griffith en deux ans. Que dire de plus ?! ”— Arch_Stanton21 février 2013
“ Griffith nous en met plein la vue avec des effets remarquables et des plans bien choisis. Quelques scènes historiques nous embrochent. ”— ProfilSupprime19 octobre 2014
“ D.W. Griffith ose de longs plans-séquences audacieux et fait galoper ses personnages comme rarement en ces années de préhistoire du cinéma. ”— Arch_Stanton17 novembre 2013
“ Le conte de la princesse sans sourire. Griffith film au rythme d'une cloche. Tour à tour feinte, tour à tour gênée, tour à tour figée. ”— TheFabest 5 septembre 2014