André Rigaud naît aux Cayes, ville de la péninsule sud de Saint-Domingue en 1761. Fils d'un huissier de justice blanc et d'une négresse Arada, il est un mulâtre libre. Il part pour Bordeaux apprendre le métier d'orfèvre.
En 1779, l'amiral d'Estaing vient à Saint-Domingue lever une légion de volontaires parmi les gens de couleur libres (mulâtres ou noirs affranchis) afin d'aider à la guerre d'indépendance américaine. Rigaud est volontaire. Au sein d'un corps de 1500 hommes, il combat, entre autres, au siège de Savannah et y apprend l'art de la guerre.
La Révolution française est pour lui comme pour tous les libres, l'occasion de réclamer l'égalité entière avec les blancs. L'exécution des libres Vincent Ogé et Chavannes en février 1791 le convainc de devoir recourir aux armes. Rapidement, il soulève le sud et participe au siège de la capitale Port-au-Prince en novembre.
Il soutient les commissaires civils Sonthonax et Polverel dès leur arrivée en septembre 1792. Il les accueille aux Cayes quand Port-au-Prince tombe aux mains des Britanniques le 1er juin 1794. C'est à lui que Sonthonax et Polverel, embarquant pour la métropole le 14 juin 1794, remettent le décret d'abolition de l'esclavage pour le sud du pays.
Il maintient le sud hors de la domination britannique.
Son autorité est orageuse. Il ne s'entoure que de mulâtres, se méfiant des noirs. En 1799, Toussaint Louverture n'a qu'à lui tendre un piège assez grossier pour qu'il déclare lui-même la guerre. La victoire des armées noires en août 1800 l'oblige à fuir pour la France.
Napoléon Bonaparte l'enrôle dans l'armée de
Leclerc, chargée de reconquérir Saint-Domingue en 1802.
Après l'échec de cette expédition, il est emprisonné par Napoléon au fort de Joux, à quelques cellules de distance de Toussaint Louverture.
Il réussit à s'échapper et, en cachant son identité, peut retourner en 1810 dans son pays, devenu indépendant : Haïti. Le président Alexandre Pétion lui fait d'abord bon accueil, mais Rigaud entend constituer son État dans la péninsule ; il fait sécession le 3 novembre 1810.
Il meurt le 18 septembre 1811. Quelques mois plus tard, Pétion rattache la péninsule à la république haïtienne.
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