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En 1972, le photographe Peter Beard et son amie Lee Radziwill, sœur cadette de Jacqueline Kennedy-Onassis, passent l’été à Montauk, sur la côte sauvage de Long Island, dans l’État de New York. Cette dolce vita artistico-glamour, où l’on croise aussi Andy Warhol ouTruman Capote, inspire un projet de film à la jeune femme : dans son enfance, elle a passé bien des vacances tout près de là, à Grey Gardens, la propriété de ses fantasques tante et cousine, Edith Ewing Bouvier Beale et Edith Bouvier Beale, alias "Big" et "Little" Edie, dans les Hamptons, une villégiature très prisée de l’élite new-yorkaise. Installées depuis 1924 dans cette immense demeure, qui a vu défiler les barons de la banque et du charbon, la mère et la fille, jadis reines des salons à la beauté renommée, ont peu à peu sombré dans une solitude misérable. Elles vivent recluses dans les débris de leurs splendeurs passées, derrière une épaisse jungle envahie d’ordures, de chats et de ratons-laveurs. Tandis que les autorités municipales cherchent à les expulser de leur dernier royaume, elles se prêtent avec bonne grâce au jeu de cinéma familial qui leur est proposé. Derrière la caméra, outre Peter Beard, se succèdent le réalisateur et écrivain Jonas Mekas (qui vient de disparaître, à 96 ans, le 23 janvier) et un duo de documentaristes également renommés, les frères Albert et David Maysles, lesquels ont achevé depuis peu un film sur les Rolling Stones (Gimme Shelter). Devant, la belle Lee converse avec ses si excentriques parentes, avant de superviser un colossal chantier d’assainissement financé par Aristote Onassis. Superbes et terrifiantes, les deux Edie cabotinent, se chamaillent, posent et chantent (notamment la ballade "September Days", dont la mélancolie berce idéalement le générique de fin), exposant leurs reliques, leur folie et leur refus radical du monde du dehors.