Fils d'un professeur d'histoire et d'éducation physique, Basil Fanshawe "Joe" Jagger, Mick Jagger s'intéresse vers l'âge de 15 ans au rhythm and blues. Tout en continuant ses études, il débute à l'harmonica et s'exerce au chant. Il forme son premier groupe, baptisé Little Boy Blue & The Blues Boys en 1959. En 1960, il rencontre sur le quai d'une gare
Keith Richards, qui avait été élève dans la même école maternelle que lui, et qui est attiré par les albums de rythm'n'blues que Mick vient d'acheter. Ils s'aperçoivent rapidement qu'ils partagent non seulement un engouement commun pour la musique noire américaine mais un ami,
Dick Taylor, qui joue dans Little Boy Blue and The Blue Boys. Mick et Keith commenceront à partir de là, à jouer ensemble. En parallèle avec son groupe, Mick joue aussi en amateur dans le Blues Incorporated d'Alexis Korner, qui intègre de nombreux musiciens de passage, allant et venant, dont Cyril Davis à l'harmonica,
Charlie Watts à la batterie, Ginger Baker à la batterie et Jack Bruce à la contrebasse. En 1961, Mick entre à la London School of Economics mais la quitte pour se consacrer à la musique, malgré les conseils de son père. Il rejoint Ian Stewart et Brian Jones, rencontrés au Ealing Club où se produit le Blues Incorporated, qui cherchent d'autres musiciens pour former un groupe. Keith Richards rejoint bientôt la formation qui se compose de Mick Jagger au chant, Ian Stewart au piano, Brian Jones à la guitare, Dick Taylor à la basse et Mick Avory à la batterie. Après un hiver difficile pour Mick, Keith et Brian, passé en colocation avec un certain James Phelge au désormais célèbre 102 Edith Grove à Londres, avec comme ultimes ressources les maigres cachets de quelques concerts, ils fondent les
Rolling Stones. Dick Taylor quitte rapidement la formation pour former les Pretty Things et le groupe recrute
Bill Wyman au poste de bassiste puis
Charlie Watts qui remplace Mick Avory à la batterie en 1963. Les
Rolling Stones ont désormais leur formation finale.
La place de Mick Jagger au sein de la formation est au début assez discrète. Bien qu'il se révèle rapidement sur scène comme un showman par son jeu de scène démonstratif, ce n'est pas lui qui fait office de leader ou qui décide des orientations musicales du groupe. Ce rôle échoit à l'origine à Brian Jones. Cependant, son physique androgyne, son attitude outrancière et son sex-appeal poussent Andrew Loog Oldham à faire de Mick l'une des figures principales du groupe. Malgré des capacités limitées comme chanteur, Mick jouit d'une certaine aura auprès du public qui tranche avec l'attitude plus sage des autres groupes anglais du moment (notamment les Beatles). Alors que Brian Jones était au début le négociateur des contrats pour les Rolling Stones, Mick prend cette place petit à petit, poussé par Andrew Loog Oldham. Il devient au fil des années la tête pensante des Stones. Ce rôle au sein du groupe est renforcé par le fait que poussé par Oldham, il va à partir de 1964, se lancer avec
Keith Richards dans l'écriture des chansons du groupe. De leur collaboration vont naître quelques-uns des plus grands succès du rock comme (I Can't Get No) Satisfaction, Jumpin' Jack Flash, Sympathy for the Devil ou Paint It Black. Les textes écrits par Jagger aident à façonner l'image des Rolling Stones : ils parlent de sexe, de drogues et tournent en dérision les femmes et la société. Mick Jagger se construit une image de mauvais garçon, impertinent et rebelle mais aussi arrogant et narcissique. Cette image qui prend forme à partir du milieu des années 1960 continuera à se maintenir jusqu'à maintenant, à grand renfort de coups médiatiques et de déclarations fracassantes dans la presse.
Les premiers projets artistiques que Mick réalise hors des Rolling Stones concernent le cinéma. Il joue en 1968 dans
Performance un film de
Nicolas Roeg, avec
James Fox et
Anita Pallenberg. Dans le film, il joue le rôle de Turner, une rock star décadente, peu éloignée de ce qu'il est à l'époque. Il s'agit sûrement de son rôle le plus convaincant au cinéma: les deux suivants Ned Kelly (1970) et
Freejack (1992) seront beaucoup plus anecdotiques.
En 1985, fâché avec Keith Richards, Mick Jagger décide de se lancer dans une carrière musicale solo en marge des Rolling Stones. She's The Boss (1985), Primitive Cool (1987) et Wandering Spirit (1993) n'arriveront pas vraiment à convaincre le public, malgré quelques bonnes ventes. En 1997, il revient au cinéma avec le rôle d'un transsexuel dans Bent de Sean Mathias