Robert Siodmak est né dans une famille d'origine polonaise juive à Dresde en 1900 (et non à Memphis aux États-Unis comme on croit souvent). Il travaille en Allemagne comme metteur en scène et banquier avant de devenir scénariste pour le réalisateur
Curtis Bernhardt en 1925. Quatre ans plus tard il réalise son premier film muet,
Les Hommes le dimanche, avec l'aide au scénario de son frère Curt et de deux débutants qui deviendront célèbres par la suite,
Billy Wilder et
Fred Zinnemann. La montée du nazisme au début des années 1930 le pousse à l'exil. Il se rend à Paris tout d'abord où il réalise plusieurs films dont La crise est finie (1934) et La vie parisienne (1936) avant de s'envoler vers Hollywood.
C'est en 1941 qu'il réalise son premier film américain West Point Widow. Après cette expérience il signe un contrat avec les studios Universal pour sept ans. C'est ce contrat qui va lui permettre d'imposer son style, très influencé par l'expressionnisme allemand et le cinéma de
Welles (
Citizen Kane constitue pour lui un modèle indépassable), et de signer quelques-uns des films noirs les plus marquants dont Les tueurs en 1946.
Siodmak retourne en Europe en 1951 après avoir signé un dernier film avec son acteur fétiche,
Burt Lancaster,
Le corsaire rouge. Il travaille également au scénario de ce qui deviendra plus tard
Sur les quais avec Budd Schullberg. Malgré ses protestations, il ne sera pas crédité pour ce film contrairement à Schullberg. La fin de sa carrière est faite d'une série de déceptions. Il meurt en Suisse en 1973.