Les nombreux projets financiers du réalisateur Steven Spielberg n'occultent pas ses grandes oeuvres cinématographiques. En effet, le réalisateur du premier blockbuster de l'Histoire (Les Dents de la mer) est reconnu pour ses nombreuses productions cinématographiques à succès, ainsi que pour ses activités de gestionnaire. Rares sont ses réalisations n'ayant pas connu la gloire. Sa filmographie est impressionnante tant elle compte de succès et de personnages presque entrés dans notre héritage culturel. Elle a permis d'imposer le règne d'Hollywood sur la planète et d'affirmer sa puissance d'illusionniste tout en développant çà et là des notes plus personnelles.
Cette filmographie est assez diverse, et on a coutume de la diviser en deux parties. La première concerne le cinéma dit « de divertissement » : Spielberg (qu'on appelle d'ailleurs le « roi du divertissement ») y traite ses sujets de façon enjouée, fantaisiste et enfantine. On y trouve Les Dents de la mer, la saga des Indiana Jones, Hook ou la Revanche du Capitaine Crochet,
1941, Jurassic Park, Minority Report ou encore trois films sur les extraterrestres : Rencontres du troisième type, E.T. l'extra-terrestre, et dernièrement
La Guerre des MondesLa seconde catégorie regroupe des films considérés comme plus « sérieux », plus intimistes, se basant sur des faits réels. Spielberg y filme la Seconde Guerre mondiale (Empire du soleil, Il faut sauver le soldat Ryan), la Shoah (
La Liste de Schindler), l'esclavage (La Couleur pourpre, Amistad) et plus récemment, sous un angle partisan, le conflit israélo-palestinien (
Munich). Tous ces films ont été l'objet de débats animés étants donnés les thèmes qui y sont abordés. De plus, les origines juives de Spielberg n'arrangent pas les choses : on l'accuse par exemple de ne pas être objectif ou de prendre parti sur des sujets comme le conflit israélo-palestinien. Spielberg se défend en affirmant à chaque fois développer un cinéma pacifiste. Cependant, son succès ne se dément pas, des millions de fans l'adulent. Il est sans conteste à lui-seul une institution culturelle mondiale.
Outre ses propres réalisations, il a produit plusieurs films à succès comme Poltergeist, Gremlins, Retour vers le futur, Qui veut la peau de Roger Rabbit? ou encore les deux
Men in Black. Il a aussi assuré la production d'oeuvres plus ambitieuses sur le plan artistique telles Lettres d'Iwo Jima de Clint Eastwood. Dreamworks, l'immense société de production qu'il a fondée avec Jeffrey Katzenberg a, outre la série des Shrek, aussi financé et distribué des films comme American Beauty et Hollywood Ending.
Steven Spielberg est né à Cincinnati, le 18 décembre 1946. Il a trois soeurs. Au début de son existence, il vit dans le New Jersey, puis en Arizona. Le petit Steven n'est pas un très bon élève. Il subit dès son enfance l'antisémitisme de ses camarades. Étant d'origine allemande, il tente de nier ses racines juives. Ses résultats scolaires ne lui permettent pas d'intégrer les écoles de cinéma de son choix, c'est pourquoi il suit les cours d'art dramatique de l'école d'Arcadia, à Phoenix. Pour les autres éléments concernant le cinéma, il est autodidacte, réalisant très tôt des films en amateur.
Il tourne son premier film en 1959 à l'âge de 12 ans, avec la caméra 8 mm de son père. Ce sera The Last Gun, un western de quatre minutes. Il enchaîne en 1961 avec Escape to Nowhere et Battle Squad, deux films de guerre. Le premier de ces deux films fait alors déjà quarante minutes, le suivant, Firelight, un film de science-fiction qu'il tourne en 1964, dure cent quarante minutes. Celui-ci sera fortement influencé par
(The Quatermass Xperiment) de Val Guest. Par la suite, il tourne avec Allen Daviau, futur chef opérateur de E.T., Amblin (qui deviendra plus tard le nom de sa maison de production), l'histoire de deux jeunes gens qui vont en auto-stop du désert jusqu'au Pacifique sans échanger une parole. Ce court métrage remporte plusieurs prix et permet à Spielberg de décrocher un contrat de sept ans avec les studios de télévision Universal.
Ses parents, Leah et Arnold divorcent en 1964 ce qui marquera profondément le jeune Spielberg, qui vivra cette situation comme un déchirement. Cette séparation influencera le travail futur du réalisateur, où la recherche d'une enfance heureuse et merveilleuse se confronte à la haine et à l'incompréhension chronique des adultes. On lui a diagnostiqué le syndrome d'Asperger.
Spielberg se fait alors remarquer pour ses compétences techniques et se forge une réputation. Il dirige Joan Crawford dans l'épisode The Eyes de la série Night Gallery. Il s'agit d'un des trois épisodes pilotes de cette émission dédiée au fantastique, sous la direction de Rod Serling. Il enchaine avec de nombreuses autres séries, notamment le premier épisode (si on ne compte pas les deux pilotes) de Columbo : Le livre témoin.
Son premier gros succès sera un téléfilm, Duel, qui raconte l'histoire d'un camion effrayant, dont le chauffeur restera invisible aux spectateurs, poursuivant sans relâche un voyageur de commerce. En dépit de son budget minimal et de sa réalisation très courte (12 jours seulement), l'oeuvre fait immédiatement sensation pour l'efficacité de sa mise en scène qui rend au mieux la sensation de peur primaire propre aux situations extrêmes, lorsque la vie est subitement menacée. Le film remporte notamment le Grand Prix du Festival d'Avoriaz. Son succès à la télévision sera tel que le film sortira en version longue dans les salles de cinéma. Le pouvoir de Spielberg à Hollywood commence à croître.
En 1974, Spielberg se voit confier la réalisation de son premier long métrage pour le cinéma, ce sera Sugarland Express, récompensé par le Prix du meilleur scénario au Festival de Cannes. Le film, tiré d'une histoire vraie, raconte l'aventure de deux marginaux (interprétés par Goldie Hawn et William Atherton) et de leur otage, poursuivis par un déploiement carnavalesque de policiers et de journalistes. Le film sera un échec total au box-office car Universal ne voulait pas en faire une grosse production, jugeant le sujet trop difficile. Selon d'autres informations, Universal aurait saboté sa sortie pour privilégier la sortie de L'Arnaque, avec Paul Newman, Robert Redford et Robert Shaw. Note amusante : Robert Shaw fait partie du casting de «
Jaws ». Ce film marque aussi le début d'une collaboration unique dans les annales du cinéma : John Williams signe la première de ses 22 compositions pour un film de Steven Spielberg.
Certains considéraient alors la carrière du réalisateur terminée, mais le hasard en décidera autrement. Sur le bureau de ses producteurs de Sugarland Express, il est intrigué par un manuscrit portant le titre
Jaws, ce qui signifie « Mâchoires » en anglais. Une fois chez lui, il dévorera le livre et décidera d'en faire l'adaptation cinématographique. L'échec de son film précédent lui porte préjudice mais il parviendra à réunir un budget de douze millions de dollars pour faire son oeuvre. Selon la rumeur, il refusa pour le rôle du héros l'immense Marlon Brando, estimant que le suspense de la survie du personnage serait entaché. Et, ayant réuni des acteurs moins connus (Robert Shaw, Richard Dreyfuss, Roy Scheider), le tournage put enfin commencer. Les
Anecdotes de tournage des Dents de la mer sont nombreuses et peu enviables : un tournage laborieux de cent-cinquante-cinq jours, un des trois requins mécaniques ne fonctionne pas toujours très bien (c'est d'ailleurs pourquoi on ne voit presque jamais le redoutable animal au début du film), des techniciens ne voulaient qu'une chose : que le projet cesse, pareil pour les acteurs, et Spielberg lui-même se disait découragé, les caprices de la météo et de l'océan n'arrangeant pas les choses. À l'issue de ce laborieux tournage, la peur de l'eau qu'avait Spielberg se transforma en une véritable phobie. Mais ces
Dents de la mer sortirent en salle et, contre toute attente, le film fut un succès dépassant de loin les prévisions les plus optimistes des studios. En fait, pour la première fois les recettes d'un film dépassèrent les cent millions de dollars pour atteindre finalement les deux cent soixante millions. Grand admirateur d'Alfred Hitchcock, il a utilisé dans
Les dents de la mer une méthode de prise de vue créée par le maître pour Vertigo : le travelling compensé (la caméra recule sur un rail pendant un rapide zoom avant). On raconte qu'il a essayé de rencontrer le grand cinéaste sur son dernier tournage, mais que Sir Alfred l'aurait fait sortir du plateau. Hitchcock n'aimait pas avoir des visiteurs sur ses plateaux. Et peut-être n'a-t-il pas apprécié l'audace du petit prodige qui, non content d'emprunter sa technique, l'avait améliorée.
Fort de ce succès, Spielberg se lance dans un autre grand projet, qu'il rêve de réaliser depuis fort longtemps. Il s'agit d'une histoire d'extra-terrestres pacifiques, débarquant sur Terre, pour y rencontrer l'homme. Scientifiquement, un tel contact est dénommé « rencontre du troisième type », expression qui donnera le nom de ce film sorti en 1977. Surfant sur la vague de
Star Wars, l'oeuvre est une réussite commerciale, le public se pressant pour voir ce nouveau film de science-fiction. Les performances de Richard Dreyfuss et de François Truffaut auquel Spielberg, son admirateur, confie un rôle, donneront lieu à une rencontre culte.
En 1979, Spielberg connaîtra son second revers après Sugarland Express. Le film
1941, dans lequel jouent les deux Blues Brothers, sera considéré comme un échec tant sur le plan artistique que commercial. Se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale, le film traite de la paranoïa qu'a connue la Californie après l'attaque de Pearl Harbor par les Japonais ; la côte ouest pensait être elle aussi la cible d'une nouvelle attaque de leur part.
Spielberg désirait ardemment réaliser un épisode de James Bond, mais la réalisation d'un épisode impliquait la nationalité britannique. Son ami George Lucas, fort du succès de Star Wars, revoyait les vieux films d'aventures des années trente, à la Fritz Lang. C'est ainsi que les deux compères eurent l'idée de créer leur propre personnage, héros d'une grande saga, mélange d'aventures rocambolesques et de personnages hauts en couleur : Indiana Jones était né. La première mission de ce héros interprété par Harrison Ford, sera de trouver l'Arche d'alliance des hébreux avant les nazis, dans le film Les Aventuriers de l'arche perdue (1981), qui fut un énorme succès. Le film contient de nombreuses références au cinéma en général mais surtout au serial : Indiana Jones n'hésite pas à reprendre des cascades fameuses d'Yakima Canutt dans des films à épisodes comme Le Retour de Zorro (gros clin d'oeil dans la scène du camion).
Présenté à la clôture du festival de Cannes de 1982, E.T. l'extra-terrestre, avec Dee Wallace, Drew Barrymore (dont il est le parrain) et Henry Thomas, est l'un des films du réalisateur à présent mondialement célèbre. L'histoire de ce petit bonhomme, biologiste, venu d'une planète bienveillante, aura ému des millions de spectateurs et laissé quelques répliques cultes. Avec ce film, Spielberg possède le record des meilleures recettes américaines qu'il battra en 1993 avec le film Jurassic Park. Ce succès lui permit également de créer, avec Kathleen Kennedy et Frank Marshall, son propre studio : Amblin Entertainment.
En 1983, Spielberg participa à un film collectif dirigé par John Landis, La Quatrième Dimension, où il dirigea le deuxième épisode : l'histoire d'une maison de retraite, dans laquelle un certain M. Bloom réapprend l'enfance aux vieillards, qui retrouvent leur apparence de jadis.
Le deuxième Indiana Jones sort enfin en salles, Indiana Jones et le Temple maudit, en 1984. Le film est un nouveau triomphe pour le couple Spielberg-Lucas, même si les fans lui reprochent un côté trop violent et trop dur. Il est vrai que les enfants fouettés, le coeur arraché du corps vivant d'un des personnages et les soldats dévorés par des crocodiles ont heurté la sensibilité d'une partie du public. Le réalisateur dira lui-même ne pas particulièrement apprécier cette oeuvre dans sa filmographie. Néanmoins, c'est sur ce tournage qu'il rencontrera sa future femme et mère de ses enfants : Kate Capshaw.
En 1985, Spielberg a son premier enfant (né de son premier mariage avec l'actrice Amy Irving) et sa filmographie abordera des sujets différents après cette naissance, moins orientés sur le cinéma dit, souvent péjorativement, « de divertissement » et plus axés sur l'Histoire : La Couleur pourpre (1985) et Empire du soleil (1987), deux oeuvres qui racontent respectivement la vie d'une famille noire aux États-Unis du début à la moitié du XXe siècle, et l'aventure d'un jeune Britannique pris dans la tourmente d'une guerre.
En 1989 sortira le troisième opus de la série des Indiana Jones : Indiana Jones et la Dernière Croisade. Ce volet, au rythme toujours plus effréné, raconte la croisade du célèbre archéologue pour récupérer le légendaire Graal avant les nazis.
Commercialement, les années 1990, contrairement aux années 1980, ne commencent pas fort pour Spielberg. En 1990 sort en salles
Always, un « remake » d'Un nommé Joe de Victor Fleming (1944). Malgré la présence de Richard Dreyfuss (déjà vu dans Les Dents de la mer et Rencontres du troisième type), l'accueil sera mitigé. Mais, dès 1991, l'assidu cinéaste se lance dans un autre projet qu'il rêve depuis toujours de réaliser : une adaptation de Peter Pan. Ce sera
Hook. Là encore, bénéficiant pourtant d'acteurs renommés (Robin Williams, Dustin Hoffman, Julia Roberts...), le film sera certes enfantin, fantaisiste et aura une carrière honorable auprès des spectateurs, mais la critique n'y retrouve pas le côté magique du célèbre conte.
Ces deux derniers films sont considérés comme des oeuvres mineures dans la filmographie du réalisateur, mais, chez Spielberg, ses « échecs » précèdent souvent des films plus appréciés. En analysant la carrière de Spielberg, on constate que ses mises en scènes les plus reconnues sont souvent précédées de films considérés comme décevants et c'est justement le cas en 1993. En effet, Spielberg accroit encore sa domination sur Hollywood en réalisant Jurassic Park, un film qui marque un tournant dans l'histoire des effets spéciaux (conçus par la société Industrial Light & Magic). Cette histoire de dinosaures avec Sam Neill, Laura Dern et Jeff Goldblum deviendra rapidement le plus gros succès de l'histoire du cinéma, rapportant plus de 900 millions de dollars de recette et battant ainsi le record jusque-là détenu par E.T. l'extra-terrestre.
En cette même année 1993, Spielberg réalise ce que l'on considère souvent comme son chef d'oeuvre :
La Liste de Schindler. Sur fond de Shoah, le film nous raconte comment un industriel allemand, membre du parti nazi (Oskar Schindler) sauva un peu plus d'un millier d'êtres humains des camps de la mort. Une oeuvre que l'American Film Institute classe comme le neuvième plus grand film américain de l'Histoire dans son Top 100 reconnu. Au contraire, Jean-Luc Godard dans ses Histoire(s) du Cinéma dira avec amertume qu'avec ce film le « plus jamais ça radical de l'après-guerre » (avec notamment les films de Roberto Rossellini) s'est transformé en un « c'est toujours ça » très convenu. Jouant sur la sobriété du noir et blanc et des séquences d'émotion, cette Liste de Schindler remporte une multitude de prix : sept Oscars entre autres, parmi lesquels ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur dont le cinéaste avait été jusque là privé par la prestigieuse Académie des arts et sciences du cinéma.
En 1994, lui et ses deux associés Jeffrey Katzenberg (l'ancien responsable du département animation de Walt Disney Pictures) et David Geffen (le fondateur de Geffen Records) fondent une immense société de production et de distribution spécialisée dans le cinéma, la musique et les programmes télévisés : DreamWorks SKG (Spielberg-Katzenberg-Geffen). C'est aussi en cette année qu'il crée Shoah Foundation Institute for Visual History and Education, qui recueille les témoignages de tous les survivants de la Shoah, et les diffuse aux plus jeunes, dans le but d'éviter un nouveau génocide. La fondation a déjà recueilli 8 700 témoignages en Israël. Spielberg réalisera plus tard (en 1997) la suite de Jurassic Park, peaufinant encore les effets spéciaux. Le Monde perdu : Jurassic Park sera encore un succès.
En cette même année 1997, Amistad (avec Morgan Freeman, Anthony Hopkins et Djimon Hounsou), sa nouvelle réalisation, ne déplacera pas les foules. Il faut dire que le sujet portant sur l'esclavage était difficile, dans le sens où il abordait sans détours un point névralgique de l'Histoire des États-Unis d'Amérique, à une époque où le peuple américain semble se sentir mal à l'aise avec ce passé ; d'autant que Spielberg déforme, selon certains historiens, la vérité historique.
En 1998, sort un autre film. Il s'agit encore une fois d'un film historique malgré l'échec de sa dernière oeuvre. Il faut sauver le soldat Ryan, tourné pour 70 millions de dollars, raconte l'histoire d'une unité de soldats américains, chargé de sauver un seul homme, au péril de leur vie. L'histoire se passe durant la fin de la Seconde Guerre mondiale, pendant l'opération Overlord. Tom Hanks, Matt Damon et Barry Pepper s'y distinguent, et contribueront au succès commercial et critique du film, qui remportera quelques récompenses dont cinq Oscars (l'un distinguera d'ailleurs à nouveau Spielberg pour sa mise en scène).
En 2001, Spielberg réalise A.I. Intelligence artificielle avec l'enfant-star Haley Joel Osment et Jude Law, un projet repris du défunt réalisateur Stanley Kubrick. Le film aura une belle carrière commerciale, mais ce Pinocchio moderne (et même futuriste), recevra un accueil critique mitigé, certains le trouvant magnifique, d'autres trop long et ennuyeux. Plus généralement, ce film constitue un retour à la science-fiction pour Spielberg, un genre qu'il avait délaissé depuis E.T. l'extra-terrestre.
Steven Spielberg poursuit sa période de science-fiction en 2002, en réalisant un film futuriste à l'esthétique proche du
Blade Runner de Ridley Scott, Minority Report, d'après une nouvelle de Philip K. Dick. Tom Cruise y joue un policier piégé dans la logique d'un système pénal (et politique) autorisant l'arrestation des meurtriers avant qu'ils n'aient commis leur crime. Un Spielberg au scénario complexe, fondé sur le recoupement des « témoignages » d'un trinôme de devins, où les thèmes de la tragédie antique (dont l'idée du fatum) trouvent un écho particulier dans la mise en scène d'un monde ultramoderne, mais pas outrancièrement futuriste. Ce film marque la première collaboration entre le réalisateur et Tom Cruise (avant
La Guerre des mondes en 2005).
Une nouvelle collaboration entre Tom Hanks et Spielberg, une première entre Leonardo DiCaprio et le réalisateur, Arrête-moi si tu peux est un film humoristique et tendre. L'histoire vraie de l'imposteur Frank Abagnale Jr., qui aida à l'écriture de cette oeuvre biographique, et qui participa de ce fait à ce succès commercial qui eut un bon accueil auprès des critiques.
Deux années plus tard, Spielberg réalise un autre film dont la jovialité et l'humour ne masque pourtant pas le côté engagé, il s'agit du
Terminal. Avec deux célèbres acteurs, Tom Hanks et Catherine Zeta-Jones, l'histoire d'un immigrant coincé dans un aéroport.
Le journal Le Monde décrit Spielberg comme « maniaco-dépressif », capable de passer en une année d'un sujet comique à un sujet difficile. Entre 2004 et 2005, il va réaliser deux films : d'abord, Le Terminal, puis
La Guerre des mondes, film dans lequel des « êtres venus d'ailleurs » tentent purement et simplement d'exterminer la race humaine. Cette adaptation du roman d'
Herbert George Wells était attendue. Le film est un immense succès commercial. Spielberg y traite par extraterrestres interposés du 11 septembre, tandis qu'une mini-polémique nait à propos de la ressemblance troublante de l'affiche du film avec la couverture du livre The Invaders Plan de L. Ron Hubbard, gourou fondateur de l'Église de Scientologie. Et, le lendemain de la sortie américaine de l'oeuvre, Steven Spielberg se lança dans la réalisation de son prochain film :
Munich. Il s'agit d'un sujet éminemment polémique puisqu'il donne une vue subjective des opérations noires d'un membre des services secrets israéliens agissant de manière autonome pour assassiner les commanditaires de la tragique prise d'otages des JO de 1972. Ce film fut un échec commercial avec 47 millions de dollars au box office US pour un budget de 70 millions.
Steven Spielberg a déclaré vouloir prendre un peu de repos après avoir tourné coup sur coup La Guerre des mondes et
Munich. Il aurait profité de ce répit pour développer un projet de biographie filmée d'Abraham Lincoln, projet qui lui tient à coeur depuis quelques années (et dont le personnage apparait en caméo dans Minority Report). Parallèlement, le dernier Indiana Jones, après avoir subi une longue étape de préparation et de nombreuses réécritures, est sorti fin mai 2008. En 2007, il est producteur du film tiré de l'univers des jouets Transformers.
En octobre 2008, Steven Spielberg se sépare des studios cinématographiques américains Paramount Pictures pour créer un nouveau studio, avec la participation du groupe de télécommunications indien Reliance ADA Group. Cette structure, qui a l'ambition de produire au moins 35 films dans les 5 années à venir devrait être dirigée par l'ancienne directrice de DreamWorks, Stacey Snider.
Spielberg vient de terminer la réalisation d'une nouvelle aventure de Tintin, le célèbre personnage de bande dessinée créé par Hergé. Le film est en post-production et sortira le 26 octobre 2011 sur les écrans français. Spielberg produira par la suite deux autres volets, le premier réalisé par Peter Jackson.
Spielberg a aussi pour projet de réaliser en 2011 un court métrage intitulé The Big Buzz/Joke dans le cadre du festival L'Interval pour peut être décrocher le prix du public après de grands films tels que Méprisation ou encore Dyptique de Hugo Barral en rappelant bien sur qu'il a déjà été membre du jury pour l'édition 2010.