En 1960, Michelangelo Antonioni déclarait à propos de son film : « Avec La Nuit, j'arriverai à un résultat de compromis. Le compromis que l'on retrouve, aujourd'hui, dans la morale et même dans la politique. Les personnages, cette fois-ci, se sont trouvés, mais ils ont du mal à communiquer, parce qu'ils ont découvert que la vérité est difficile, elle demande beaucoup de courage et des résolutions irréalisables dans leur milieu. »
Un couple d'intellectuels, l'écrivain à succès Giovanni Pontano et sa femme Lidia, après quelques années de mariage, vivent à présent dans la grisaille de l'ennui et d'une incommunicabilité croissante. Ils rendent visite à un ami intime de Giovanni, Tommaso, également écrivain, en train de finir ses jours dans une clinique. Tandis que Giovanni, pour oublier la douloureuse visite à son ami moribond, se rend à la promotion de son dernier livre, Lidia erre dans une ville qui lui ressemble, vide et morose. Le soir venu, après s'être ennuyé dans une boîte de nuit, le couple se rend à la soirée d'un richissime industriel qui souhaiterait que Giovanni écrive l'histoire de son entreprise. Dans la grande et luxueuse villa de son hôte, séparé un temps de Lidia, Giovanni passe un moment avec Valentina, la fille de l'industriel, tous deux essayant de tromper leur mal de vivre dans une brève et pathétique étreinte. Pendant ce temps, Lidia est escortée par un prétendant qu'elle repousse lorsqu'il devient trop pressant. Au bout d'une longue nuit d'ennui, l'aube surprend Lidia et Giovanni dans le jardin silencieux de la villa désertée. Ils trouvent enfin le courage de se parler, évoquant leur bonheur enfui et la lassitude de leur vie. On comprend que le couple, en plein désarroi, va se donner une dernière chance lorsque Giovanni embrasse soudain Lidia avec ferveur.