Il naît d'un père d'origine juive et d'une mère catholique, d'origine dalmate. La tuberculose l'empêche de finir ses études et l'oblige à séjourner pendant quelques années dans des sanatoriums.
Il écrit à vingt ans son premier roman, Les Indifférents, dans le sanatorium de Bressanone, au nord de l'Italie. Il s'agit d'un roman existentialiste avant la lettre qui restera la référence idéologique et littéraire la plus marquante de l'oeuvre de Moravia.
L'oeuvre d'Alberto Moravia dissèque souvent les rapports amoureux, sexuels ou non, charnels ou spirituels, en fouillant de manière distanciée la psychologie de ses personnages.
Jouant avec les conventions sociales et leur influence sur les sentiments, ses livres questionnent volontiers la société et le couple dans leurs rapports (Le Mépris, L'Ennui, L'Amour conjugal, La Femme léopard).
La matière parfois scabreuse de ses romans et de ses nouvelles est moins superficielle que le succès à scandale qu'elle a souvent entraîné : les personnages velléitaires de cette oeuvre sont les produits d'une crise de la société bourgeoise, puritaine et fasciste que Moravia regarde d'un oeil impitoyable, mais non dépourvu de complaisance littéraire.
Écrivain mais aussi journaliste et essayiste, il est l'auteur de plusieurs essais sur l'Union soviétique, la Chine, l'Afrique. Il a été député européen, apparenté communiste.
Alberto Moravia fut notamment l'époux d'
Elsa Morante, et partagea également sa vie avec
Dacia Maraini, toutes deux écrivains italiens reconnus.