Né à Paris, Bernard-Pierre Donnadieu fait des études de théâtre et de cinéma à l'Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle. En 1975, il fait partie de l'équipe théâtrale de
Robert Hossein à Reims, avec Gérard Desarthe et la jeune
Isabelle Adjani. Ils jouent La Maison de Bernarda de Federico García Lorca et Les Bas-fonds de Maxime Gorki. Il commence timidement sa carrière au cinéma à l'âge de 25 ans en faisant de nombreuses apparitions chez des réalisateurs pour la plupart renommés. Il apparaît dans
Le Locataire (1976) de
Roman Polanski, puis tourne sous la direction de
Claude Lelouch dans Si c'était à refaire (1976),
Jean-Jacques Annaud dans Coup de tête (1978) et Patrice Chéreau dans
Judith Therpauve (1978).
Ces petits rôles lui permettent de se faire un nom respectable dans le milieu du cinéma, mais c'est surtout en 1981 qu'il connaît la consécration avec
Le Professionnel (1981) où il se retrouve sous la peau de L'inspecteur auxiliaire Farges aux côtés de
Jean-Paul Belmondo.
Son visage dur, son regard droit et franc, ses traits tirés lui valent souvent d'incarner le méchant, le hors la loi, le subversif. Après avoir été le vrai Martin Guerre dans
Le Retour de Martin Guerre (1981), il devient un criminel dangereux dans le très violent
Rue barbare (1983), joue le terrible Ange Malaggione dans le thriller français L'Indic (1983), incarne un terrifiant néo-nazi dans
Urgence (1984), et surtout, construit l'angoissant et inoubliable psycho-sociopathe, Raymond Lemorne, dans L'Homme qui voulait savoir.
Dans La Passion Béatrice (1987), il est Chevalier du Moyen Âge torturé depuis l'enfance par le souvenir de sa mère qu'il a surpris avec un amant alors que son père venait de partir en croisade où la mort l'attendait. Après avoir tué l'amant et renié sa mère, incapable d'effacer ni de supporter cette tache sur cette page de sa vie, il tente de s'affranchir de toutes les règles de la morale et de la religion et s'acharne sur sa propre fille
Julie Delpy qui lui rappelle sa pureté perdue.
Par la suite, Bernard-Pierre Donnadieu poursuit principalement sa carrière au théâtre et à la télévision avec de belles performances dans des rôles sympathiques. Il vit une romance avec
Laura Morante dans Faut pas rire du bonheur (1995). Il incarne également beaucoup de personnages historiques au théâtre et à la télévision : Le colonel Auroux, Le colonel Henry, Charlemagne, Napoléon, Jean Jaurès, Jean Monnet. Dans À droite toute de
Marcel Bluwal, téléfilm engagé sur la montée de l'extrême droite en France de 1936 à 1939, il est François Salmon, grand constructeur d'automobiles vraisemblablement inspiré d'Eugène Schueller. 2008 est l'année de son retour au cinéma avec Galapia dans
Faubourg 36 de
Christophe Barratier.
Bernard-Pierre Donnadieu est souvent la voix française de
Harvey Keitel,
Michael Rooker,
Brendan Gleeson, Manfred Zapatka, Josef Bierbichler. Dans des dessins animés, il a prêté sa voix au Pirate dans The Pagemaster, à Doc Hudson dans Cars, au papa de Little Chicken dans
Chicken Little, à l'avocat Layton T. Montgomery dans Bee Movie. Il prête aussi régulièrement sa voix de narrateur dans de nombreux documentaires. Bernard-Pierre Donnadieu a toujours privilégié une démarche éclectique et innovante, il a ainsi assumé des rôles dans des créations radiophoniques (rôle principal dans Marine Drive, la fin du Voyage, feuilleton sur France Culture).
Dans le rôle de Roger Salengro, il retrouvera Yves Boisset en juin 2008 pour le tournage de Roger Salengro, exécution d'un ministre.
Sa fille, Ingrid Donnadieu, est également actrice.
Bernard-Pierre Donnadieu est mort le 27 décembre 2010, à l'âge de 61 ans des suites d'un cancer. Ses obsèques se sont déroulées le lundi 3 janvier 2011 à l'église de Sceaux. Bernard-Pierre Donnadieu est inhumé au cimetière communal de Fontenay aux Roses.