Né à Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) le 31 août 1958, Éric Zemmour est issu d'une famille juive algérienne,, arrivée en métropole durant la guerre d'Algérie. Il se définit lui-même comme un « juif d'origine berbère ». Il passe son enfance à Drancy puis son adolescence dans le quartier parisien de Château Rouge. Fils de Roger Zemmour, un ambulancier, et de son épouse Lucette, mère au foyer, il dit avoir de l'admiration pour sa mère et sa grand-mère. Son père étant souvent absent, il est en effet élevé par des femmes « qui ont appris à être un homme ».
Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, il échoue par deux fois au concours d'entrée de l'École nationale d'administration. Éric Zemmour entre alors en 1986 au Quotidien de Paris, sous la houlette de Philippe Tesson, comme journaliste au service politique. Après la disparition de ce quotidien en 1994, il devient éditorialiste à Info-Matin où il reste un an. Il intègre ensuite la rédaction du Figaro en 1996 comme journaliste politique. Éric Zemmour est parallèlement pigiste pour Marianne en 1997, et pour Valeurs actuelles en 1999. Il est également chroniqueur politique au Spectacle du Monde. Malgré son propre échec à l'intégration de l'ENA, son statut de journaliste politique lui permet d'être membre du jury au concours d'entrée de cette école en 2006.
Il est l'auteur de portraits d'Édouard Balladur (Balladur, immobile à grands pas, 1995) et de
Jacques Chirac (L'Homme qui ne s'aimait pas, 2002) ainsi que d'essais politiques. Il publie notamment en 2006 Le Premier sexe, essai sur ce qu'il juge être une féminisation de la société. Il participe à l'élaboration des textes du film
Dans la peau de Jacques Chirac de Michel Royer et Karl Zéro même si ce dernier déclare n'avoir que peu utilisé les textes fournis par Zemmour. En janvier 2008, il publie Petit Frère (tiré à 63 000 exemplaires), roman dans lequel il attaque l'« angélisme antiraciste ». En mars 2010, avec Mélancolie française (essai qui a remporté le Prix du livre incorrect), il revisite l'histoire de France.
Depuis septembre 2003, il participe toutes les semaines à l'émission Ça se dispute sur la chaîne d'information en continu i>Télé face à Nicolas Domenach (Christophe Barbier jusqu'en 2006). Il participe aussi à Vendredi pétantes sur Canal+ jusqu'en juin 2006. À partir de septembre 2006, il rejoint France 2 pour participer à l'émission On n'est pas couché, animée par
Laurent Ruquier, en compagnie de
Michel Polac puis d'Éric Naulleau, où ils sont chargés de procéder à une critique sincère du film, livre, album, etc. présenté. Lors de cette émission, leurs échanges avec des personnalités du monde culturel se terminent parfois en affrontements. Il a participé également à l'émission L'Hebdo, en tant qu'éditorialiste, sur Tempo (RFO) chaîne destinée à l'outre-mer ; il y était entouré, entre autres, de Dominique Wolton. Enfin, on peut le retrouver sur la chaîne câblée Histoire, dans l'émission Le grand débat, magazine animé par Michel Field. Depuis le 4 janvier 2010, il présente, du lundi au vendredi à 7h15, une brève chronique sur RTL intitulée Z comme Zemmour, au cours de laquelle il analyse l'actualité.
Dans un article de juillet 2010, le magazine Les Inrockuptibles en vient à se demander si la pensée jugée iconoclaste et minoritaire d'Eric Zemmour, censée s'opposer à la "pensée unique", ne serait pas devenue courante voire majoritaire dans les médias. Le magazine culturel répertorie tous les médias dans lesquels intervient Zemmour, qu'il surnomme le « grand martyr bâillonné des pensées dissonantes », et rapproche ces interventions de celles d'Alain Finkielkraut et d'Elisabeth Lévy - avec lesquels il partage quelques vues et qui ont le point commun d'être régulièrement invités à s'exprimer sur de nombreux sujets. Interrogé par le magazine, Victor Robert constate une certaine omniprésence du journaliste, ainsi qu'une dispersion de sa parole : « Le refrain de Zemmour, je suis de ceux qui pensent qu'on doit l'écouter, mais aussi le contredire, l'encadrer. Le problème, c'est quand, comme aujourd'hui, on le lâche un peu partout, sur tous les sujets, quand on vient chercher le personnage plutôt que le journaliste. On ne peut pas être bon partout. C'est aussi pour cela qu'on a le sentiment que la parole d'Eric Zemmour est trop lourde, trop présente ». Patrick Menais, producteur du Zapping sur Canal +, rapproche la posture de Zemmour de celles des autres « néo-réacs » médiatiques : « Ce sont les nouveaux sophistes de la société du spectacle, ils sont là pour faire du show. Ils sont dans une mécanique du contre, qui leur rapporte de l'argent. Ils sont prêts à s'enflammer sur n'importe quoi avec une certaine érudition. Ce qui est dingue, c'est que ces gens se targuent d'être politiquement incorrects. Alors que le discours réac est devenu une espèce de norme face à laquelle on doit se situer dans les échanges d'arguments ». Position partagée par Nicolas Demorand : « Penser contre, c'est aujourd'hui une part de marché. Ceux qui fustigeaient le consensus sont devenus les professionnels du dissensus, du contrepied. A l'inverse de ce qu'ils disent, ces gens sont installés : le martyrologe des pensées incorrectes, c'est un coup de génie marketing mais c'est désormais une vaste fumisterie, ils sont maintenant archi dominants ».
Les sujets traités ainsi que les positions défendues par Éric Zemmour lui attirent de nombreux contradicteurs. D'après l'article de François Dufay La fronde des intellos paru en juin 2002 dans Le Point, Jean-Marie Le Pen aurait confié que « seuls trois journalistes se corrects à son égard » sont Élisabeth Lévy, Éric Zemmour et
Serge Moati. Zemmour remarquera lors d'un entretien : « Je pense que chez lui, il y a un clin d'oeil ironique, ça fait référence à sa fameuse déclaration d'il y a quinze ans qui avait tant fait scandale quand il critiquait Elkabbach, Levaï, qui étaient tous juifs et là vous remarquerez que les trois qui le traitent bien sont aussi tous juifs... Et il le sait très bien, et tout le monde le sait très bien »
Le 25 mars 2009, il porte plainte contre le rappeur français d'origine congolaise Youssoupha pour « menaces de crimes et injure publique » après la mise en ligne de la chanson À force de le dire, teaser de l'album Sur Les Chemins Du Retour, dans laquelle Zemmour est attaqué ad hominem : « À force de juger nos gueules, les gens le savent, qu'à la télé souvent les chroniqueurs diabolisent les banlieusards, chaque fois que ça pète on dit qu'c'est nous, j'mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d'Éric Zemmour ».
Le rappeur avait précisé, dans un entretien antérieur, au journal Le Parisien qu'il s'agissait de le faire taire non par la force mais par des arguments : « Le faire taire, c'est le remettre en place ...Les paroles ne parlent ni de meurtre, ni d'agressions, ni de blessures... Je n'ai ni l'envie de le faire tuer ni de le priver de sa liberté d'expression. Le faire taire, c'est le remettre en place, le mettre face à ses propres contradictions » . L'album sera commercialisé finalement le 12 octobre 2009 avec une version expurgée du titre polémique où le nom de Zemmour est brouillé.