Né à Paris le 17 avril 1973, Mehdi Belhaj Kacem passe son enfance en Tunisie, qu'il quitte à l'âge de treize ans.
Il écrit à vingt ans son premier roman, Cancer, qu'il réussit à publier l'année suivante, en 1994, grâce à la maison d'édition associative Tristram. Révélé par ce livre puis 1993, il se tourne en autodidacte vers la philosophie. Il publie alors un essai L'Antéforme, qui inaugure une longue série de livres philosophiques, comme Esthétique du chaos ou Society, dont la radicalité lui attirera quelques controverses.
En juin 2010, à l'occasion de la Coupe du Monde de football, il donne dans Philosophie Magazine un article intitulé "Le foot est une oeuvre d'art totale", issu d'une interview donnée chez lui à Brive-la-Gaillarde. Il rapproche le foot des jeux du cirque à Rome, mais aussi des Jeux Olympiques. Il relie le succès des équipes à la vitalité de quelques grandes villes européennes, comme Barcelone ou Marseille, et donne une analyse du style des équipes nationales : "Les Allemands jouent à la Badiou : leur truc, ce sont les maths et la discipline". Il applique la notion de "nihilisme démocratique" au foot français.
Il s'engage alors dans « une expérience communautaire intense », celle des « collectifs EvidenZ et Tiqqun ». Après la rédaction d'Esthétique du chaos, en 1999, il crée avec d'autres écrivains et dramaturges la revue EvidenZ afin de faire l'application concrète et collective des idées développées dans cet ouvrage. La revue était un projet communautaire politique et esthétique, qui devait interroger, à la suite de Georges Bataille et de
Maurice Blanchot et plus directement de Jean-Luc Nancy (dont Mehdi Belhaj Kacem est proche), la question de la communauté. La revue connaît durant presque une année une aventure commune avec la revue Tiqqun (N°1: "Du désoeuvrement"), avant de s'ouvrir de 1999 à 2002 aux "nouvelles textualités" (N°2 : "De la ludicité"). Sa parution cesse suite à la rupture avec quelques membres du collectif, mais surtout en raison de dissensions politiques internes après les élections du 21 avril 2002. Dans son ouvrage La chute de la démocratie médiatico-parlementaire, il s'en prend notamment aux auteurs Franck Laroze et Philippe Boisnard, anciens compagnons de route de la revue EvidenZ, qu'il y qualifie de « contre-révolutionnaires ».
Alors qu'il a fait en 1995 une apparition dans le film En avoir ou pas de
Laetitia Masson (son nom apparaît au générique sous l'orthographe déformée « Medhi Ballaj Kharem »), il est choisi par
Philippe Garrel pour incarner le protagoniste principal de son film
Sauvage Innocence, qui sort en 2001. L'histoire sentimentale qui le lie à l'actrice principale, Julia Faure,fait alors l'objet de son essai L'Essence n de l'amour, qui lui est dédié.