Et si les politiques voyaient les films, avant d'en parler ? Jacques-Alain Bénisti, maire UMP de Villiers-sur-Marne, aurait en effet été bien inspiré de voir Timbuktu, le film d'Abderrahmane Sissako avant de décider ce matin de le retirer de l'affiche de son cinéma municipal. La raison ? Monsieur le maire craignait que le film ne fasse "l'apologie du terrorisme". S'il l'avait vu, il aurait pu constater que c'est évidemment l'inverse que défend Sissako (il aurait même pu se contenter d'en lire le résumé pour s'en faire une idée). Évidemment, s'en est suivie une vague de protestation de la part des opposants politiques et des cinéphiles, largement relayée dans les médias et sur les réseaux sociaux, qui a finalement eu un effet bénéfique : le maire et son équipe vont enfin découvrir le film, après quoi celui-ci sera reprogrammé. Le mot de la fin (et de la sagesse) est pour le producteur du film Jean Labadie : «La responsable de la communication de la mairie m’a appelé pour me dire que le maire et son équipe vont voir Timbuktu ce week-end. Ils vont bien voir ce que c’est, et ils le reprogrammeront ensuite. C’est une toute petite affaire qui, étant donné les circonstances, gonfle énormément. Ce qui m’importe, c’est que ce film, qui présente un islam tolérant, un islam de paix, soit montré au maximum, et en particulier aux lycéens et aux collégiens.» (Source : Le Monde.fr)