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Les Mille et une Nuits Vol.1, l'Inquiet
(2015)
un film de
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Les Mille et une Nuits Vol.1, l'Inquiet Bande-annonce

Les Mille et une Nuits Vol.1, l'Inquiet

(2015)
un film de
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Micro-critique star (ElmerHunter) :
ElmerHunter
Sa note :
Les Mille et une Nuits Vol.1, l'Inquiet “ Raconter pour ne pas mourir la crise de mélancolie d'un pays et d'un cinéaste. Conte triste et drôle, d'une grande douceur et générosité. ” — ElmerHunter 19 mai 2015
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  • ElmerHunter
    Sa note :
    Les Mille et une Nuits Vol.1, l'Inquiet “ Raconter pour ne pas mourir la crise de mélancolie d'un pays et d'un cinéaste. Conte triste et drôle, d'une grande douceur et générosité. ” — ElmerHunter 19 mai 2015
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  • Airone
    Sa note :
    Les Mille et une Nuits Vol.1, l'Inquiet “ Mythifier un réel désincarné ou incarner le mythe, Gomes ne choisit pas, tirant de la détresse sociale cette fabuleuse prouesse visuelle. ” — Airone 30 juin 2015
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  • lebateausobre
    Sa note :
    Les Mille et une Nuits Vol.1, l'Inquiet “ Gomes fabrique des images lugubres, frôlant le populisme dandy, malgré sa générosité. Petite machinerie sentimentale consciente d'elle-même. ” — lebateausobre 15 janvier 2016
    8 commentaires
    • lebateausobre
      commentaire modéré J'ai pour ma part beaucoup de mal à voir ces images comme des images politiques, mais bien comme des ersatz d'images politiques, qui sont là par défaut, presque par cynisme (tout est dans le presque).
      Le bavardage qui "réenchante", j'ai honnêtement du mal à y croire. L'image politique ne se commente pas (Godard dit ça très bien), ou alors elle se commente par miroir, par inversion, par retournement quasi-ludique des commentaires traditionnels qui y sont ajoutés (Marker fait ça très bien, par exemple, ou dans un autre registre, moins frontal, Varda). Je ne suis pas un godardien hardcore non plus, mais je pense qu'il a peu près raison quand il dit que la télé parle par-dessus des images qu'elle ne montre pas (en gros). Gomes ne fait pas de la télé non plus, mais il parle par-dessus des images qu'il montre, lui... ce qui est déjà trop parler. En toute honnêteté, j'aurais pu apprécier le film (pas adorer, mais apprécier) sans cette stupide introduction. Elle aurait probablement décorseté le film, l'aurait dépouillé de ses intentions trop lourdes, et aurait pu me faire mieux percevoir la profondeur, si elle existe, de ces images. L'introduction appuie sur le procédé et le rend donc parfaitement nu, visible, ajouré, et je trouve cela vraiment con. L'introduction commente déjà le film avant que le film ait commencé. Pour moi, ça révèle vraiment le grave problème de Gomes dans la vision qu'il a de son propre cinéma... cela veut presque dire, pour moi, que Gomes n'aime pas son propre cinéma. Ce qui est envisageable et pas forcément nuisible, mais du coup il l'enrobe, très maladroitement, de discours. C'est épuisant.
      J'ai d'ailleurs du mal, pour répondre sur le dandysme, à voir autre chose que du dandysme un peu paternel dans une voix off qui me dit : "je m'échappe du dandysme". Le dandysme est acceptable tant que la posture est déjouable, tant que le jeu est accepté, par les deux "partis" de la joute entre spectateur et auteur que doit être un film politique. Godard peut en ce sens être pris pour un dandy du cinéma politique, ce que j'accepte volontiers et qui ne me fait pas le désaimer. Ce qui me gêne dans les 1001 nuits volume 1, c'est que ce commentaire initial enferme en réalité le film dans un dandysme disons aggravé : dans ce que j'appelle dans la MC un populisme dandy, où le refus "politique" du dandysme, qu'on pourrait croire puissamment engagé, devient un acte esthétique assez lâche. Je trouve ça limite.
      C'est bien ça, donc, qui me fait trouver un intérêt esthétique au film (la dernière partie y compris, et surtout : oui, c'est très beau, c'est émouvant, ça "prend aux tripes" même, pourquoi pas), mais qui dégonfle aussitôt sa puissance politique. Ce qui me fait dire que le film triche avec nous. Gomes ne triche pas lui-même, mais fait un film de tricheur. Gomes m'a tellement agacé pendant 2h que lorsque j'arrive au Bain, ce "fond onirique" dont tu parles n'est plus un fond mais c'est ce qui a braqué l'image, c'est ce qui remplit tout le film, c'est ce qui reste de substance de cinéma. C'est un hold-up onirique. Encore une fois je peux apprécier le procédé... et Gomes le fait assez brillamment... Mais ça me laisse un vieux goût dans la bouche, surtout avec l'introduction du film.

      Certains procédés "godardiens" m'ont parus parodiques non pas en tant que tels mais réintégrés à l'économie du film dans son ensemble, parce qu'ils ont correspondu, pour moi, à ce côté très machiné, très fabriqué de l'émotion de cinéma voulue par le film. Parodiques parce que je n'ai pas su y voir autre chose que la référence.
      Tabou, oui ce serait long (et j'en ai un très très vague souvenir). Pour la suite des 1001 nuits, peut-être qu'elle me poussera à réévaluer celui-ci. J'espère.
      19 janvier 2016 Voir la discussion...
    • Airone
      commentaire modéré Tu dis que Gomes parle par-dessus des images qu’il montre, que cela te pose problème en tant que le godardien que tu es ne peut accepter le commentaire du réel si ce n’est lorsqu’il s’en détache en retournant les codes du commentaire en question (j’entends bien ce que signifie l’évocation de Chris Marker, bien que je doive concéder ne pas encore connaître le cinéma d’Agnès Varda), seulement, là est toute la différence à mon sens, car le fait est que Gomes ne commente pas platement ces images qu’il montre bel et bien, mais qu’il y apporte justement quelque ludisme par la feinte d’une contextualisation onirique matérialise la profondeur de ce qu’il montre et la subversion de son récit. Dès lors, il me semble que le travestissement de la description est atteint au point qu’elle devient un outil forcément politique, apte à exposer des images à la manière d’un Godard dans « Deux ou trois choses que je sais d’elle », par exemple, en substituant en partie au commentaire réflexif une dose de naïveté offrant au spectateur lui-même la possibilité de se ressaisir de celles-ci. Aussi cette introduction que tu conchies n’est-elle que le moyen pour Gomes d’affirmer sa volonté de filmer ce réel en suspens et de le réincarner dans le conte en laissant ses images au spectateur. Autant te dire que je la trouve au contraire très maline en ce sens qu’elle permet au cinéaste d’affirmer sa position par rapport auxdites images, et de se départir de son départ documentaire sans véritablement l’absoudre. Gomes lance des idées, et c’est au public de s’en saisir. Il en est de même lorsqu’il prétend qu’il y a un lien entre ce problème de guêpes et les licenciements des chantiers navals en s’estimant trop bête pour être capable de l’identifier. Ce genre de procédé est éminemment godardien, et je le suis plutôt aussi, soit dit en passant. C’est pourquoi je ne crois pas qu’on puisse dire que « Gomes n’aime pas son propre cinéma », ni même qu’il « l’enrobe de discours », et ce dernier segment qui t’horripile tant me semble en être une preuve éminente : ce sont les images qui parlent, incarnées plus que jamais, et qui (re)transcrivent un réel dont elles se font le charnel porte-voix.
      Pour ce qui est de ton accusation de « dandysme aggravé », j’ai du mal à concevoir l’énonciation de sa position voulue comme l’aveu inconscient d’une posture refoulée, elle n’est pour moi que le vœu d’établir un contrat honnête avec le spectateur, avant d’entamer un film dont il ne sait même pas comment il le terminera. Et si dandysme il y a, j’estime que le fait même que ces images se fassent l’écho du réel est pour moi l’échappatoire à cette posture qu’on décèlerait de celui qui les filme. Mais il n’en est rien, car Gomes fait du cinéma social ici, et sa sincérité efface toute éventualité d’un récit aux allures gandines.
      Le problème, c’est que là où tu perçois une opposition formellement inéluctable entre sa manière d’aborder le réel et son impossibilité supposée d’en tirer du politique, je vois justement une cohérence caractérisée par le fait que ses choix esthétiques et narratifs permettent la renaissance du politique au sein même de son œuvre. Aucune lâcheté ici, simplement la volonté de créer conjuguée à celle de montrer, pour en tirer une véritable proposition, autant cinématographique que politique. Je ne vois ainsi pas où se situe ce « hold-up » que tu évoques, car jamais l’onirique ne prend le pas sur le réel, il n’en est que l’envoûtante toile de fond, et la scène finale en est la preuve absolue, car c’est bien le réel qui triomphe en ce bain, et bien ces magnifiques qui triomphent du réel.
      Quant à ces procédés, plus que référentiels, ils sont des outils réappropriés et digérés, non un vague gimmick lui permettant de s’identifier. Ils produisent chez moi le même effet que ce qu’ils peuvent me procurer dans un film de Godard. Toujours est-il que je ne peux que t’encourager à voir les deux volumes suivants, et je serai évidemment à l’affût de tes avis !
      19 janvier 2016 Voir la discussion...
    • Airone
      commentaire modéré *qui matérialise (il était tard, désolé)
      27 janvier 2016 Voir la discussion...

Casting de Les Mille et une Nuits Vol.1, l'Inquiet

Infos sur Les Mille et une Nuits Vol.1, l'Inquiet

Réalisé par Miguel Gomes

Portugal - 2h05 - Drame
Titre original : As 1001 Noites, O inquieto
Sortie le 24 juin 2015
Les Mille et une Nuits Vol.1, l'Inquiet fait partie de la saga Les Mille et une Nuits

Synopsis

Dans un pays d’Europe en crise, le Portugal, un réalisateur se propose d’écrire des fictions inspirées de la misérable réalité dans laquelle il est pris. Mais incapable de trouver un sens à son travail, il s'échappe lâchement et donne sa place à la belle Schéhérazade. Il lui faudra bien du courage et de l'esprit pour ne pas ennuyer le Roi avec les tristes histoires de ce pays ! Alors qu’au fil des nuits l’inquiétude laisse place à la désolation et la désolation à l’enchantement, elle organise ses récits en trois volumes.

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