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Micro-critique star (goodfeles) :
goodfeles
(à propos de Light Sleeper)
“ Quand les éboueurs sont en grève, ce sont les dealers qui ramassent les déchets. Un pur Schrader où la drogue est un « Willem Dafoe ». ”
— goodfeles
12 mai 2024
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goodfeles(à propos de Light Sleeper)“ Quand les éboueurs sont en grève, ce sont les dealers qui ramassent les déchets. Un pur Schrader où la drogue est un « Willem Dafoe ». ” — goodfeles 12 mai 2024
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PouletPlastique12 mai 2024 Voir la discussion...
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goodfeles12 mai 2024 Voir la discussion...
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georges.b1(à propos de Light Sleeper)“ Le mal-être d’un revendeur de crack entre un passé sombre et l’espoir d’une rémission‚ parabole stylisée sur une rédemption du monde moderne ” — georges.b1 5 mai 2018
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SpectateurLambda(à propos de Light Sleeper)“ Schrader filme le blues d'un dealer et s'en sert pour soulever le tapis sous lequel on a caché la merde et l'immoralité d'un New-York amoral ” — SpectateurLambda 26 mai 2023
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SpectateurLambda
Avec ce Light sleeper (1992) P. Schrader vient conclure une trilogie thématique entamée avec le scénario de Taxi Driver (1976), continuée avec American Gigolo (1980), celle du héros, voire de l'anti-héros qui voudrait s'émanciper de sa condition peu glorieuse, de son immoralité, mais qui n'y parvient pas, que ce soit en raison d'éléments externes à sa volonté, que de sa propre et unique incapacité à briser son schéma de fonctionnement. Si dans chacun de ces films on suit un personnage différent et que la filiation entre eux n'est pas a priori évidente, on ne m'ôtera pas de l'idée qu'on suit le même caractère, le même homme à différentes étapes de sa vie.
Travis Bickle, d'abord, jeune homme qui s'est donné pour mission de moraliser une Amérique pour laquelle il s'est battu au Vietnam et qui lui paraît indigne de son sacrifice, le tout en usant d'une violence absolue, mais tout en étant conscient des limites, elles aussi morales, de son action.
Julian Kay, trentenaire uniquement intéressé par son image, dont le mode de vie, qui là encore peut être perçu comme contraire aux bonnes mœurs, là aussi conscient des limites de son choix de vie, mais dans l'impossibilité d'évoluer vers une existence plus en harmonie avec l'idée que l'on peut se faire d'une existence lambda.
John Letour enfin, le héros du film qui nous intéresse ici, serait le même personnage, cette fois quadragénaire dont la crise de la quarantaine vient faire écho à une remise en question profonde et même violente de sa vie, notamment de son activité de dealer.
La mise en scène sans esbrouffe de Schrader nous met spectateur dans la position d'un témoin extérieur au contexte, dans la position pour continuer la métaphore filée du sermon religieux, d'un juge moral mais surtout dans celle d'assister impuissant à un parcours de vie discutable et d'un homme en quête de rédemption mais empêché tant par ses freins propres que par ceux de son entourage.
Jouant également avec les codes du thriller, l'antagoniste qu'on voit se dessiner au fur et à mesure que le film avance, venant illustrer l'ultime marche qui une fois franchie permettrait enfin à John d'atteindre son objectif de renouveau. Je laisse en suspend la réponse de savoir s'il y parviendra afin de vous laisser à celles et ceux qui ne l'ont pas vu le plaisir de découvrir une séquence finale inattendue et qui viendra même questionner la vision réputée moraliste du cinéaste. Brillant.
Alors que j'avais trouvé l'esthétique très années 80/90 de The King of New York (1990) dépassée pour ne pas dire désuète, j'ai en revanche beaucoup aimé ici cette direction artistique, ces éclairages au néon, cette bande originale gavée de saxophone, comme quoi d'un film à l'autre, d'un réalisateur à l'autre une même idée ou une même envie peuvent accoucher de choses voisines dans l'idée mais opposées dans la réalisation et la réussite.
Un dernier mot sur les acteurs, Susan SARANDON surprenante en grande organisatrice d'un réseau criminel, Victor GARBER plus que convaincant en salaud qui par ses actes illustre à lui seul les vices d'une société pétrie dans ses contradictions opposants le bien et le mal dans un geste manichéen que s'évertue à déconstruire Paul Schrader, Dana DELANY perturbante dans cette incarnation d'une fragilité exacerbée mais surtout je retiens la prestation immense d'un de mes acteurs préférés Willem DAFOE une prestation habitée, chirurgicale, dont le jeu est magnifiquement surligné par la caméra et la photographie qui parviennent à constamment mettre en avant un physique à la fois particulier, fascinant et mémorable.
Un grand Schrader, un grand film, dont le rythme faussement attentif ne doit pas vous laisser penser qu'il est verbeux mais au contraire désireux d'accrocher son spectateur en s'abstenant de trop d'artifices vains et inutiles voire lourds.
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