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Micro-critique star (lalaitou) :
lalaitou
(à propos de Residue)
“ Vivre les ferments de la rage dans la tension entre la nostalgie mise à mal de l'enfance et l'humiliation d'une communauté. ”
— lalaitou
11 janvier 2022
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Fildevo(à propos de Residue)“ Entre passé et présent, mauvais rêves et réalité amère, Gerima dessine un portrait acide aux couleurs arty d’une gentrification accélérée. ” — Fildevo 27 février 2022
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Fildevo27 février 2022 Voir la discussion...
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Kikuchiyo(à propos de Residue)“ La forme composite traduit un vacillement : celui de se sentir étranger au sein de sa propre communauté. Déstabilisant et stimulant. ” — Kikuchiyo 27 janvier 2022
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nibab_lacsap(à propos de Residue)“ Enfin un film US véritablement indépendant. Montage impressionniste, mise en scène originale, justesse du propos, hors catégorie enfin. ” — nibab_lacsap 7 janvier 2023
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nibab_lacsap
Mais le traitement cinématographique ne s'arrête pas à ce dispositif heureusement. Les dialogues très bien joués, sensibles sont toujours abordés de biais, par la tranche, par leur silence, leur déficit justement.
Du reste, Gerima propose enfin de donner à voir un bout de trottoir américain autrement que sous l'angle de la sublimation esthétisante, clipesque. Ici on voit enfin les poubelles, le recoin défraichi, les mauvaises herbes qui poussent à travers le ciment, le goudron, le trou des travaux, les marteaux-piqueurs, etc. Le décadrage opéré donne enfin une dimension réelle à ce décor US, sans le ripolinage habituel, bien plus inspiré par les grands photographes de la grande dépression que le tout venant Hollywoodien.
D'ailleurs, c'est l'autre atout de ce film : l'absence de ce ripolinage musical, sirupeux ou customisé, qui barbouille systématiquement le cinéma américain. Toute la différence avec les Harmony Korine ou autres Sofia Coppola, etc qui surabusent de ce décorum fluo sonore (à force de voix off affectées pseudo poétiques) rendant l'ensemble bien ringard et kitsch.
Nul kitsch ici, la voix est redevenue hors champ, ne surnage pas bêtement dans un espace indéfini. Au contraire l'espace, le lieu est clairement traité, cinématographiquement. Il y est bien question de maison, et d'habitation, cette manière d'habiter, cette question de comment habiter. Et cela rappelle le travail du brésilien Kléber Filho Mendoza dans par exemple "les bruits de Récife".
Les séquences des réminiscences n'étant pas mes favorites gardent quand même une tenue, une cohérence par leur pouvoir d'évocation, et déjouent un jeu de flash-back trop téléphoné, tout en utilisant savamment la carte du sensible.
Reste le propos, politique, et le regard porté, lucide, sans cette résilience à la mode et déceptive. Garder intact l'esprit de résistance. Par cela, il m'a rappelé "Do the right thing", comme si c'était une suite, une forme de bilan trente ans après (spoil : c'est pas fameux..)
Un film qui résiste. Enfin un vrai film indépendant américain.
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