Analyse #4 : The East
Issu du ciné club sur Brit Marling:
« The East » de Zal Batmanglij :
L’écologie tient aujourd’hui une place importante dans notre société. Depuis que nous nous sommes rendus compte que nous influençons les écosystèmes, détruisons l’environnement et modifions le climat de nouvelles organisations ont vu le jour, des organisations à but écologique. Ces organisations, telles que Greenpeace, souhaite principalement sensibiliser aux désastres environnement que crées notre société et de protéger l’environnement par tous les moyens. Des mouvements écologistes sont également apparus en politique pour pouvoir lutter activement. Leurs revendications sont diverses, l’une des principales étant la gestion des déchets dans l’industrie. Aujourd’hui les industries tiennent une part si importante dans la société, on peut presque dire qu’elles dominent le Monde, qu’il est impossible de les attaquer sans voir venir des protestations venue des plus hautes sphères du Pouvoir. L’une des solutions est de mener des actions coup de poing, proches du terrorisme. Si la plupart de leurs revendications sont défendables, d’autres peuvent être ridicules comme le fait de vouloir revenir à un mode de vie aujourd’hui dépassé. Si ce genre d’idées paraissent intéressantes, elles sont totalement utopistes.
Dans « The East », nous suivons Sarah Moss, ancien agent du FBI qui travaille dans une agence de renseignement privée qui protège les intérêts de riches hommes d’affaire. On lui demande d’infiltrer un étrange corpuscule nommé The East qui s’attaque aux multinationales qui dissimulent leurs crimes envers l’environnement ou envers leurs clients. Pour s’intégrer elle participe avec le groupe une première action, mais elle devient de plus en plus fascinée par les membres du groupe, surtout le chef, Benjie. Au fur et à mesure elle se trouve dans une impasse, écartelée entre son attachement de plus en plus croissant au groupe et son réel métier.
Si je devais donner objectivement mon avis, « The East » est certainement le moins bon film de ce cycle Brit Marling, si « The East » n’est pas exempt de défauts il a également de grande quantité. Etant le deuxième film de Zal Batmanglij, on retrouve la même ambiance que dans son premier film, « Sound of my Voice », un début lancinant et imerssif dans lequel on voit le parcourt du personnage principal pour d’abord trouver les membres d’un groupuscule mystérieux dont personne ne semble vouloir parler, puis ensuite pour gagner la confiance des membres de ce groupe, tout en essayant de les comprendre, eux et leurs étranges coutumes. La mise en scène est d’une précision chirurgicale, comme dans « Sound of My Voice » on découvre le groupe en même temps que le personnage principal. Les scènes de groupe sont souvent magnifique, on ressent vraiment les liens puissants et fraternels qui unissent cette bande de paumés, que la société a déçu. Les personnages sont extrêmement bien écrits, le personnage de Sarah est fascinant, constamment tiraillée entre sa volonté d’aider et de d’exécuter la mission qu’on lui a assignée.
Malheureusement, si le début du film est parfait, magnifiquement monté et réalisé, Batmanglij fait par la suite d’étranges choix et tombe un peu dans ce qu’il veut dénoncer. Des clichés sont disséminés dans son film, le plus flagrant étant la manière de vivre des activistes écologistes, qui vivent dans les bois, dorment par terre et mangent dans les poubelles, too much. En voulant humaniser des terroristes, Batmanglij non en montre une caricature. Les motivations du groupe restent étranges pendant le film malgré un pré-générique évoquant, non ne voyons que deux actions du groupe sur des lobbyistes industriels, alors que quelque chose de bien plus important aurait été préférable pour appuyer un propos puissant, au final le film dénonce mollement.
Encore une fois, le grand point positif du film est son actrice principale, l’inénarrable Brit Marling, absolument magnifique. Son talent est encore plus perceptible dans ce film, plus faible que les autres dans lesquels elle a joué, elle est habitée par son personnage et porte le film sur ses épaules. L’autre point positif du film est sa BO, magnifique, d’Harry Gregson-Williams dans laquelle on trouve notamment un magnifique thème au piano composé par Rostam Batmanglij, frère du réalisateur, une musique qui accompagne magnifiquement le film et qui le grandit sur certaines scènes.
Un film vraiment intéressant donc, dans la lignée de « Sound of my Voice » malgré quelques défauts, un film qu’il faut avoir vu.
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(2013)TrueCine“ Batmanglij fascine par sa manière de rentrer en immersion dans un groupe mais pêche sur le message, il finit par incarner ce qu'il dénonce. ” — TrueCine 20 novembre 2015