Analyse #8 : L'Oiseau au plumage de cristal

Analyse #8 : L'Oiseau au plumage de cristal

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Issu du ciné club sur les Gialli:

« L’oiseau au plumage de cristal » d’Argento

Histoire du film :

Cette première réalisation d’Argento est le déclencheur de ce que deviendra le giallo, un véritable phénomène culturel. Fortement influencé par « Six femmes pour l’Assassin » et la nouvelle de Fredric Brown, « The Screaming Mimi ». Comme expliqué précédemment dans l’introduction de ce ciné-club, Argento était un jeune réalisateur à l’époque et les producteurs ne lui faisaient dont pas vraiment confiance. C’est ce qui l’a poussé, lui et son père, à créer leur propre maison de production, la SEDA, pour produire le film. Ils trouveront finalement également le soutien de la compagnie Titanus de Goffredo Lombardo pour distribuer le film en Italie, et de la firme allemande CCC Filmkunst. Comme pour la plupart des gialli, et avec l’inspiration des films de Bava, un casting international est réuni, les deux principaux rôles sont joués par un acteur américain, Tony Musante, ayant eu une carrière aux USA et en Italie, et d’une actrice anglaise, Suzy Kendall, la plupart des seconds rôles étant interprétés par des acteurs et actrices italiens/italiennes et quelques comédiens germaniques. Mais le film est surtout composé de techniciens mythiques, Ennio Morricone à la musique qu’on ne présente plus et Vittorio Storaro, futur chef-opérateur d’Apocalypse Now.
Le film se trouve à un genre de carrefour entre différentes influences, les films Noirs américains mettant en scène des tueurs psychopathes à la Sodmack, les Krimis, déjà évoqué précédemment, ainsi que les gialli précurseurs de Bava, surtout « Six femmes pour l’assassin ». D’ailleurs le fait que le film soit une coproduction Italo-Germanique montre la popularité de ces thrillers en Allemagne et l’affiliation de ces deux nations du cinéma.
Le film a été un énorme succès à l’époque, remportant le double de ce qu’il avait coûté, à la hauteur d’un million de dollars, il a également remporté beaucoup d’argent à l’étranger, hors d’Italie. Si Bava est considéré comme le pionnier du giallo, Argento est celui qui lui donna un grand élan, et fit entrer le cinéma Italien dans une décennie dans laquelle les gialli se sont multipliés, toujours avec des titres étranges évoquant des animaux, « La Queue du Scorpion », « Journée noire pour bélier », pour ne citer qu’eux, des histoires parcellées de meurtres sanglants mais stylisées, tout en gardant toujours une dimension sexuel dans les récits. Mais si le film a beaucoup influencé et lancé définitivement la vague du giallo, c’est surtout le film d’un grand cinéphile, en plus des influences déjà citées ont peu citer Hitchcock mais aussi Antonioni et son « Blow Up » dans la façon de jouer avec les apparences et les conventions visuelles pour duper le spectateur. L’influence d’Antonioni aura une influence de plus en plus grande chez Argento, jusqu’à son sommet le plus Antonionesque, « Profondo Rosso ». Argento était un critique de film à partir des années 1950, il a donc baigné dans le cinéma pendant une vingtaine d’années avant de se lancer dans la réalisation, et son premier film déborde de références aux cinémas Américains et Européens.
Le film connut une réédition Blu-Ray en 2009.

Analyse :

Sam Dalmas, un écrivain américain vivant à Rome décide de rentrer au pays avec sa petite amie. Mais un soir il est témoin de l’agression d’une jeune, poignardée sous ses yeux impuissants. Le tueur parvient à s’échapper, s’ensuit une enquête pour traquer le tueur en série qui s’attaque à des femmes isolées.
Dès ce premier film, Argento impose son style, de par la modernité de sa mise en scène, sa fascination pour l’art, des personnages artistes comme ce personnage principal, écrivain, des œuvres d’art sont parsemées dans le film, le meurtre initial se passant d’ailleurs dans une galerie d’art, le tableau qui fait devenir fou. Argento expérimente déjà beaucoup dans sa mise en scène, faite d’arrêts sur image, de plans subjectifs et d’inserts. Ce premier film d’Argento est un pur giallo, un scénario policier complexe, des scènes de meurtres impressionnantes, esthétisées et angoissante, une place pour l’érotisme mais aussi le second degré avec quelques passages comiques avec des personnages secondaires originaux et truculents. Argento arrive à faire à la fois un film facile d’accès, grand public, mêlé à un scénario habile et complexe. La forme est innovante, expérimentale et élégante, le fond est tortueux et torturé.
Le film est rapidement entré dans la légende comme étant un des plus grand gialli jamais réalisé, la maîtrise d’Argento, dès son premier film étant assez impressionnante, là où certains réalisateurs ont parfois du mal à s’affirmer dans leur premier film, « L’oiseau au plumage de cristal » est un film immédiatement identifiable au style d’Argento. En reprenant de nombreuses influences, Argento arrive à digérer toutes ses influences pour en créer de nouvelles, et pose les bases d’une décennie entière du cinéma d’horreur Italien avant de constamment remettre en cause et en perspectives ces bases dans ses films suivants.

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