Né le 7 août 1978 à Paris, fils du cinéaste
Alexandre Arcady et de la critique de cinéma Marie-Jo Jouan, Alexandre Jouan-Arcady rencontre au lycée, Grégory Levasseur avec qui il partage des goûts communs pour le cinéma américain, les films d'horreur et le magazine Mad Movies.
À l'âge de quatre ans, il fait sa première apparition dans le film noir de son père
Le Grand Pardon (1982), puis, toujours suivant son paternel sous le pseudonyme d'Alexandre Jouan, il continue à endosser d'autres personnages dans
Le Grand Carnaval (1983), L'Union sacrée (1989) et le dernier Le Grand Pardon 2 (1992) où il reprend le rôle d'Alexander Atlan.
En 1997, il écrit avec Grégory Levasseur et réalise son premier court-métrage Over the Rainbow, une comédie dramatique-épouvante de dix minutes en noir et blanc. Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes sous le nom d'Alexandre Aja (les trois premières lettres de son nom civil), il y est nommé du Palme d'or du court métrage, ainsi que du Prix du Meilleur premier court métrage au Festival du Film international de Molodist.
Entre-temps, il est assistant réalisateur en seconde équipe dans les films de son père Là-bas... mon pays (2000),
Entre chiens et loups (2002), pour lequel il co-écrit avec son père et Grégory Levasseur, et
Mariage mixte (2004).
-- Grégory Levasseur.
Avec son ami de toujours Grégory Levasseur, il adapte une nouvelle Graffiti de Julio Cortazar pour son premier long-métrage fantastique Furia (2003) à budget faible de 1 700 000 euros, avant de partir pour le tournage à El Jadida, un petit village au sud de Casablanca au Maroc, avec
Stanislas Merhar,
Marion Cotillard,
Wadeck Stanczak, sous l'oeil de son père alors producteur de ceci. Avec 8 403 entrées en France, le résultat est malheureusement un échec.
Après le tournage de son père en 2004 pour
Mariage mixte, alors qu'il sont influencés par des films d'horreur des années 1980 dans leur jeunesse, Alexandre Aja et Grégory Levasseur ont « cette idée classique d'histoire dans la tête : deux filles dans une maison, un tueur, une nuit. (...) Ce serait la meilleure manière de leur rendre hommage » pour en faire un film. Accepté et impressionné par leur travail,
Luc Besson avec sa distribution EuropaCorp finance leur film
Haute Tension (2003), d'un buget de 2 200 000 euros. Le tournage a eu lieu à Bucarest en Roumanie, avec Cécile de France, Maïwenn Le Besco,
Philippe Nahon. 110 544 entrées en France et, pour une recette mondiale au total, 6 015 095 dollars, un succès dans les festivals en France et à l'étranger au Festival international du film de Catalogne où il rapporte le Prix du Meilleur réalisateur et le Grand Prix du film fantastique européen, surtout au Festival du film indépendant de Sundance en 2004 qui permet de lui faire des premiers pas à Hollywood. « Pour moi, faire un film à Hollywood est un rêve qui se réalise. Avec le genre de films que nous faisons, le fait d'être Français n'a aucune importance. Si vous savez faire peur, vous pouvez le faire dans n'importe quelle langue ! », lâche le metteur en scène.
Grâce au succès de son dernier film, les studios d'Hollywood proposent aux deux jeunes hommes de nombreux projets de remake. Dimension leur confie le remake de
La colline a des yeux (2006) que
Wes Craven avait réalisé en 1977. « Pour être honnête, on m'aurait proposé de faire le remake de Massacre à la tronçonneuse, de Délivrance ou des
Chiens de paille, j'aurais refusé, j'aurais dit aux producteurs : Désolé les gars, j'adore ces films mais je peux pas. Pourquoi refaire ces films ? Ça ne sert à rien, ils sont déjà très bien comme ils sont. Par contre, La Colline a des yeux, si j'ai accepté de le refaire, c'est d'abord parce que le concept de base est très fort et ensuite parce que le film original me fait vraiment marrer. Et je ne dis pas ça par mépris vis-à-vis du film, je l'aime vraiment parce que c'est plein de maladresses. », s'explique le réalisateur. Une fois sorti le 10 mars 2006 aux États-Unis, le public américain se montrent très satisfait avec 40 000 000 dollars de recettes en un mois.
Juste au moment de la sortie de La colline a des yeux, en mars, les producteurs de
Twentieth Century Fox leur propose
Mirrors (2008), un autre remake du film sud-coréen Into the Mirror réalisé en 2003 par Kim Sung-ho. Alexandre Aja et Grégory réécrivent le scénario de Jim Uhls et Joe Gangemi, pourtant révisé par Kieran et Michelle Mulroney, avant qu'ils ne commencent le tournage en automne durant huit semaines à Bucarest en Roumanie et deux semaines les extérieurs à New York et Los Angeles en compagnie de
Kiefer Sutherland et
Paula Patton.
Pour les producteurs de Summit Entertainment, après avoir travaillé tous les trois sur le montage de La colline a des yeux, Alexandre Aja et son acolyte joignent, en juillet 2006 au Canada, Franck Khalfoun pour travailler sur le scénario de 2e sous-sol, dont ils sont également producteurs.
Il s'attaque à un projet d'un budget d'environ 24 000 000 dollars, un film en tridimensionnel numérique que Dimension leur avait exposé il y a sept ans, dont le titre est
Piranha 3-D (2010). Ce film avait été réalisé en 1978 par
Joe Dante, et « ce n'est pas du tout un remake du film de Joe Dante, même s'ils partagent le même nom », prévient Alexandre Aja. Sorti aux États-Unis le 20 août 2010, il s'est installé au sixième place en trois jours avec 10 millions dollars.
En 2010, il obtient les droits d'adaptation du manga japonais Cobra, le pirate de l'espace de space-opera de Buichi Terasawa (1978), qu'il écrit déjà le script avec Grégory Levasseur avant de se lancer dans la production et la réalisation en trois dimensions.