Il était le fils d'un boulanger-pâtissier installé au 48, rue Chanzy à Reims.
Bien que diplômé d'HEC, il se lance tout d'abord dans une carrière de sportif professionnel, footballeur, coureur cycliste, puis s'essaye à la trompette, avant de devenir garagiste. Sa voix de baryton l'amènera à chanter pour le choeur de la maîtrise de la cathédrale de Reims. Il a fait partie du groupe Les Théophiliens fondé par Gustave Cohen.
Il acceptera même de conduire un camion transportant les décors et les costumes d'une tournée théâtrale en Amérique latine.
Puis finalement, il entre à l'école d'art dramatique Tania Balachova. Une longue carrière théâtrale commence alors, et il travaille tout d'abord avec Jean Vilar.
Sur les planches, il jouera avec des metteurs en scène de renom, comme Roger Planchon ou Robert Hossein, jouant les plus grands auteurs, de William Shakespeare à Roland Dubillard en passant par Paul Claudel et Peter Ustinov.
Alain Resnais le fait débuter au cinéma à 28 ans, en 1959, avec un petit rôle de soldat allemand dans Hiroshima mon amour.
Mais, c'est réellement à la fin des années 1960, avec ce même réalisateur, que ce comédien à la silhouette carrée se distingue notamment dans Je t'aime, je t'aime ou La guerre est finie.
Il jouera pour les plus grands réalisateurs, Jean Renoir, Henri-Georges Clouzot, Roman Polanski, Philippe Labro, Costa-Gavras, Claude Sautet, Nicole Garcia, Christophe Gans, Yves Boisset, Joël Séria.
On le verra avec Marcel Bozzuffi, dans la distribution française de la super-production hollywoodienne
French connection 2, de John Frankenheimer.
Rarement en tête d'affiche, il a su alterner avec le même bonheur théâtre, cinéma et télévision, souvent dans des rôles de gentil bourru, de beauf ou de riche arrogant.
Bernard Fresson fut nommé à deux reprises aux César, pour Garçon ! en 1984, et pour Place Vendôme en 1999.
Pour la télévision, il tournera dans Les Compagnons de Jehu de Michel Drach, en 1965, dans Les Cinq Dernières Minutes, en 1967, et dans Jean Jaurès, vie et mort d'un socialiste d'Ange Casta, en 1979. En 1974, il est en tête d'affiche de la série Jo Gaillard.
C'est dans le rôle du général Delestraint, qu'il fera sa dernière apparition à la télévision dans Jean Moulin, une affaire française aux côtés de Francis Huster.
Il a fait la voix française du sergent Hartman dans Full Metal Jacket de Stanley Kubrick.
Il meurt d'un cancer le 20 octobre 2002 à l'hôpital d'Orsay (Essonne) à l'âge de 71 ans et est incinéré au cimetière du Père-Lachaise à Paris.