Charlton Heston est né en 1923 à Evanston, juste au nord de Chicago dans l'Illinois. Sa famille est d'ascendance anglaise et écossaise, il était d'ailleurs un membre du clan Fraser. Il monte sur les planches pour la première fois à l'âge de 5 ans et incarne le Père Noël dans une pièce organisée dans son école. Sa passion le conduit alors à étudier la comédie à la Northwestern University. Il décroche son premier rôle au grand écran en 1941, dans un Peer Gynt, réalisé par un camarade de son université.
En 1944, il entre dans la United States Army Air Corps et sert 2 ans à bord d'un B-25.
La même année il se marie avec Lydia Clarke, rencontrée à l'université. Elle lui donnera un fils, Fraser, né le 12 février 1955 et ils adopteront une petite fille Holly Ann, née le 8 février 1961. .
Il revient à Broadway après la guerre et multiplie les petits rôles et boulots. Des traits spécifiques et sa taille d'1 mètre 93 lui permettent d'être modèle.
En 1947, Charlton Heston joue à Broadway dans une pièce de William Shakespeare, Antoine et Cléopâtre . Cecil B. DeMille le remarque et lui confie un premier rôle en tant que directeur de cirque dans
Sous le plus grand chapiteau du monde (The Greatest Show on Earth) en 1952.
Il va rapidement devenir l'acteur spécialiste des rôles historiques dans les grandes superproductions d'Hollywood des années 1950 et 1960. Cette orientation est rendue possible par la carrure athlétique de l'acteur et un visage rude. C'est ainsi qu'au cours de sa carrière Charlton Heston a été successivement Moïse,
le Cid, Saint Jean Baptiste, Marc-Antoine (à deux reprises), le général Gordon, le président
Jackson, Henri VIII et Richelieu.
Révélé dans
Sous le plus grand chapiteau du monde en 1952, il obtient la consécration avec Les Dix Commandements de Cecil B. DeMille en 1956, puis surtout avec
Ben-Hur de
William Wyler en 1959, pour lequel il obtient un Oscar.
Le Cid (1961), puis Les 55 jours de Pékin (1963), aux côtés d'
Ava Gardner, et enfin Antoine et Cléopâtre en 1972 qu'il met lui-même en scène, confirment son intérêt pour les films à grand spectacle.
Dans le film
La Soif du mal (Touch of Evil), mis en scène par
Orson Welles en 1958, Charlton Heston apparaît à la frontière américano-mexicaine dans le rôle inattendu d'un commissaire mexicain honnête, Ramon Miguel « Mike » Vargas, à la moustache et aux cheveux aussi noirs que sont clairs ceux de l'acteur, lorsqu'ils sont naturels, face à son homologue américain, Hank Quinlan (interprété par Orson Welles lui-même), personnage énorme, bouffi, véreux, manipulateur et « fabricant de fausses preuves », dans le monde moderne et nocturne du trafic de drogue, aux noirs et blancs excessivement contrastés, où la verticale des plans le dispute à l'oblique des autres plans, les plongées aux contre-plongées, la probité au mensonge et au meurtre. Ce film du génial et « scandaleux » Orson Welles représente dans sa carrière une exception noire, baroque, unique -- comme sont uniques sa moustache et ses cheveux noirs --, où l'acteur, loin des fastes bibliques, historiques et épiques, peut montrer une dimension humaine et moderne.
À cette époque, Charlton Heston participe activement à la vie civique : marche pour les droits du peuple noir, membre et puis président de l'Actor Guild, participation à des films engagés (ainsi en 1970, King: A Filmed Record... Montgomery to Memphis de
Sidney Lumet).
Le genre « grand spectacle » s'essoufflant, Charlton Heston réussit une reconversion dans les films d'anticipation, au début des années 1970, avec Le survivant (1971) (deuxième adaptation du roman Je suis une légende), dans lequel, seul rescapé d'une terre dévastée par le vampirisme, il doit chaque nuit renouveler un éternel combat pour la survie. Il joue aussi dans
Soleil vert (1973), mettant en scène un monde dystopique et surpeuplé. Mais dans cette seconde carrière, son film le plus célèbre reste La Planète des singes, tourné en 1968 par
Franklin J. Schaffner.
Charlton Heston connaît un engagement politique important tout au long de sa carrière.
Il s'engage ainsi dans les années 1960 en faveur du Mouvement des droits civiques aux États-Unis et participe à la marche des droits civiques en 1963 avec
Martin Luther King.
Membre du syndicat d'acteur la Screen Actors Guild, il est élu au comité directeur en 1960, puis en devient le troisième vice-président en 1961 et président pendant six mandats successifs de 1965 à 1971. A cette époque, il dut faire face au problème des films tournés à l'étranger pour être diffusés aux États-Unis et contribua à le résoudre. Il soutient le Senate Bill 393, proposition de loi du gouverneur de Californie
Ronald Reagan en 1968, permettant de supprimer une taxe sur l'industrie cinématographique. À la fin de 1969, Heston défend devant le Congrès l'instauration d'une taxe pour la création d'une redevance télévisée, afin de renforcer la production nationale, mais aussi la qualité des programmes télévisés.
Il soutiendra trois candidats démocrates à la présidentielle (notamment Adlai Stevenson contre Dwight Eisenhower et John Kennedy contre
Richard Nixon) avant de devenir républicain en 1972, avec le soutien de son ami l'ancien acteur
Ronald Reagan. Suite à l'élection de Ronald Reagan, Charlton Heston accepte de devenir « conseiller culturel » auprès du président en 1981.
En 1987, connu pour son engagement pro-life, il soutient le film de Bernard Nathanson, Eclipse of Reason, contre l'avortement en faisant l'introduction du film.
Il fut également membre honorifique à vie de la National Rifle Association américaine (Association nationale des armes à feu, NRA) dont il a été le président de 1998 à 2003. Cette association, pour laquelle Charlton Heston s'est beaucoup impliqué en participant notamment à de nombreux clips télévisuels, défend avec acharnement le deuxième amendement à la constitution américaine autorisant la possession d'armes à feu pour les particuliers. La présidence de Charlton Heston sera marquée par un combat contre la présidence de
Bill Clinton qui voulait restreindre la possession des armes à feu, mais aussi par une interview de
Michael Moore dans
Bowling for Columbine, dans lequel l'acteur apparaît pour la dernière fois dans un film.
En juillet 2003, il reçoit du président
George W. Bush la médaille présidentielle de la liberté, l'une des plus hautes distinctions civiles américaines.
En 1998 lui est diagnostiqué un cancer de la prostate, mais Charlton Heston connaîtra une rémission après quelques séances de radiothérapie. En août 2002, il révèle au grand public qu'il est atteint de la maladie d'Alzheimer. En 2005, des rumeurs font état de l'aggravation de la maladie, mais celles-ci ne seront jamais confirmées par la famille. En 2006, la progression de la maladie fait craindre à sa famille que ses jours soient comptés. Il meurt le 5 avril 2008, dans sa maison de Beverly Hills, en compagnie de sa femme Lydia, à l'âge de 84 ans.