Oliver Stone naît le 15 septembre 1946 à New York. Il est le fils de Louis Stone d'ascendance juive américaine, un financier de Wall Street - qui lui inspirera plus tard le film
Wall Street. Sa mère Jacqueline est française, ce qui explique notamment l'aisance d'Oliver Stone en français. Elle a rencontré son père au Cabinet de Dwight Eisenhower durant la Seconde Guerre mondiale. Oliver sera élevé dans des conditions privilégiées même si, en raison des nombreux voyages de sa mère en France, une nounou remplacera le plus souvent ses deux parents.
Il entame des études à Yale tout en y faisant preuve d'esprit « aventurier et provocateur ». Il a ainsi été trouvé en possession de marijuana au Mexique à 21 ans et ne terminera pas son second semestre au sein de l'université.
Comme de nombreux américains, il s'engage dans la guerre du Viêt Nam : cet évènement majeur aura un impact dans sa carrière, marquant ses oeuvres d'une empreinte de révolte et de dégoût face à l'État et la violence contemporaine.
Il part s'entraîner avec son bataillon au Fort Jackson en Caroline du Sud puis est envoyé au Viêt Nam le 14 septembre 1967 : il servira dans la 25e division d'infanterie et la 1re division de cavalerie en place près de la frontière cambodgienne. Il se fera alors appeler Bill, le prénom Oliver faisant trop efféminé auprès du corps militaire. Il reviendra au pays muni de décorations prestigieuses : Purple Heart et Bronze Star. Mais c'est surtout au Viêt Nam qu'il développera l'aspect visuel de ses films, ayant expérimenté pendant le conflit ses talents de photographe.
Il reprend par ailleurs ses études mais se tourne désormais vers le cinéma. Il intègre l'Université de New York. Il y rencontre
Lloyd Kaufman, fondateur de la société Troma Entertainment, spécialisé dans le film d'horreur, et surtout,
Martin Scorsese, qui devient son professeur, lui conseillant de puiser dans son expérience personnelle et sa vie pour écrire. Dès lors, il se concentrera sur l'épisode marquant de sa jeune vie : la guerre du Vietnam. Ainsi, il sort de l'Université diplôme en poche grâce à son très remarqué film de fin d'année, un court-métrage de 11 minutes baptisé Last Year in Viet Nam. Dès lors, il expérimentera le cinéma en diversifiant ses méthodes d'écriture et de réalisation et en passant tour à tour du rôle de réalisateur à celui de producteur et même acteur.
Il débute réellement en tant que scénariste : il écrira en outre durant sa carrière tous les scénarios de ses oeuvres (mis à part U Turn). Ainsi, il accouche de scripts stylisés qui plaisent aux producteurs et sera ainsi au générique de films des plus grands réalisateurs :
Brian De Palma pour
Scarface,
Alan Parker avec
Midnight Express et
Evita ou encore pour Cimino avec L'Année du dragon. Il réalise quelques Série B d'horreur comme
La Main du cauchemar puis apparaît sous le feu des projecteurs en 1986 avec deux films retentissants et contestataires :
Salvador et
Platoon. Ce dernier remporte quatre Oscars en 1987 dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Il s'agit du premier opus de sa trilogie sur le Vietnam avec Né un 4 juillet et
Entre Ciel et Terre quasi autobiographiques. Né un 4 juillet lui vaut en 1990 un nouvel Oscar pour sa réalisation et la reconnaissance de ses pairs.
Son côté critique se développe de plus en plus tout au long de son parcours cinématographique, au point qu'il est comparé à
Robert Altman ou encore
Samuel Fuller, autres contestataires américains. Il égratigne ainsi maints éléments de la société civile et militaire : les yuppies dans
Wall Street, l'État dans Né un 4 juillet ou encore la CIA et le complexe militaro-industriel dans
JFK.
Toujours présent avec quelques longueurs d'avance, Oliver Stone anticipe les crises de dopage dans le milieu du sport avec son film axé sur le football américain L'Enfer du dimanche. Il marque ensuite une pause par la réalisation de deux documentaires, l'un sur la Palestine et Arafat (
Persona non grata) et un autre très controversé sur Fidel Castro (
Comandante). Ce documentaire est une synthèse de 30 heures d'interviews entre Stone, grand admirateur du dirigeant cubain et Fidel Castro. Diffusé en mai 2003 sur les écrans américains, il a du être remonté à cause de la pression des anti-castristes.
Enfin, Oliver Stone repart avec de nouveaux films controversés : le film épique Alexandre en 2005 qui, fort d'un budget de plus de 150 millions d'euros, n'aura pas trouvé son public et reste pour Stone un échec, lui qui voulait réaliser le plus grand film de sa carrière. Il s'attaque sans temps mort à un autre sujet brûlant, concernant les États-Unis - et c'est une constante dans sa carrière (sauf Alexandre) - les attentats terroristes du 11 septembre 2001. Longtemps baptisé The 11 September's Oliver Stone Project, le film prend le nom de
World Trade Center et s'attachera aux secours déployés par les autorités durant ces attentats et les pompiers en particulier. Oliver Stone a été classé 34e « plus grand réalisateur » par le site DigitalDreamDoor.
Stone a développé des sympathies pour les Forces armées révolutionnaires de Colombie, groupe considéré comme terroriste par l'Union européenne et les Etats-Unis, luttant contre le gouvernement colombien.
Déjà attaqué par "l'élite médiatique" américaine à cause de ses vues sur l'assassinat de Kennedy, Stone est carrément attaqué en justice pour son film Tueurs nés, accusé d'avoir incité par ce film un fait divers sanglant.
Le 25 juillet 2010, Oliver Stone a tenu dans The Sunday Times (Royaume-Uni) des propos jugés antisémites, relativisant en particulier l'importance de la Shoah par rapport au nombre de morts russes pendant la Seconde Guerre mondiale, et dénonçant l'influence du "lobby juif" sur la politique et les médias américains. Par un communiqué, le réalisateur s'est excusé de ses propos dès le lendemain de la parution de l'article controversé.