Iggy Pop est né à Muskegon, de James Newell Österberg, Sr., un ancien professeur d'anglais et entraîneur de base-ball à Fordson High School à Dearborn, et de Louella Christensen. Il est d'ascendance anglaise et irlandaise du côté de son père, et a des ancêtres danois et norvégiens du côté de sa mère. Son père a été adopté par une famille américaine d'ascendance suédoise, d'où le nom de famille Österberg.
Avant de devenir le leader et le chanteur de son propre groupe, The Stooges, James Österberg a été batteur de 1963 à 1965 pour The Iguanas (où il héritera de son surnom d'"Iguane", rapidement raccourci en "Iggy"), puis pour le groupe de blues, "The Prime Movers".
Avec les frères Ron et Scott Asheton James Iggy Österberg forme un groupe en 1967. Fan des
Rolling Stones (Keith Richards, à qui il dédicacera son autobiographie "I need more"), de Frank Sinatra et des Doors, il ressort pourtant déçu d'un concert du groupe de Jim Morrison : « Si les Doors sont capables de remplir des salles, on peut aussi le faire. » Il vient alors de fonder "The Psychedelic Stooges", et prend temporairement le pseudonyme Iggy Stooge.
Les concerts, effectués dans un premier temps dans des salles minuscules, produisent une forte impression sur le public qui n'a jamais entendu une musique aussi brutale. Le son est dur et rappelle celui des garages de Détroit (la Motor City). Quand le groupe signe chez Elektra (le label des Doors et de Love), en 1968, il s'appelle désormais simplement "The Stooges". James Iggy Österberg adopte définitivement son nouveau nom de scène : "Iggy Pop".
Sur scène Iggy, directement inspiré de Morrison, s'exhibe nu, se lacère, s'enduit de beurre de cacahuète, vomit sur son public. Il popularise un style à lui tout seul le "stage diving", ou "slam", qui consiste à se jeter dans le public et à le laisser porter par lui.
Le groupe enregistre deux premiers albums The Stooges, 1969, produit par John Cale, et Fun House, 1970, produit par Don Galluci. Drogues et conflits d'intérêt auront une première fois raison du groupe.
David Bowie remet en 1972 Iggy et le groupe sur pied. Iggy refuse que Bowie produise leur nouvel album, mais celui-ci en mixera pourtant les bandes. Le disque s'intitule Raw Power (1973). James Williamson rejoint la formation, à la guitare, reléguant Ron Asheton à la basse.
L'album reçoit un accueil contrasté, certains le considérant comme le meilleur album des Stooges, tandis que d'autres critiquent l'influence de Bowie sur le mixage trop envahissante. L'album sera réédité en 1997, totalement remixé par Iggy Pop.
Le groupe se déchire à nouveau , les frères Asheton supportant mal qu'Iggy, les délaisse pour James Williamson, et s'attribue le succès et la renommée du groupe (il va jusqu'à changer le nom du groupe ("Iggy And The Stooges") et figure seul sur la pochette de l'album. Avant d'avoir eu le temps de terminer un quatrième album (dont les démos sortiront plus tard sous le nom de Open Up and Bleed), le groupe se sépare à nouveau. Le dernier concert des Stooges sera fixé sur le disque Metallic K.O., album live notable pour les incidents qui se déroulent sur scène avec des bikers qui arrosèrent la scène avec des canettes.
Iggy continue sa carrière en solo, s'enfonce davantage dans la drogue, tente de s'improviser chanteur pour l'ex-Doors Ray Manzarek, vit dans la rue, se mutile sur scène lors de performances artistiques extrêmes, perd ses dents dans une lutte avec des surfeurs, et enregistre, avec l'ex-Stooges James Williamson, un album (Kill City, 1976) qui sera refusé par toutes les maisons de disques. Proche de la déchéance Iggy tente alors de se libérer de son addiction à l'héroïne et passe un an dans un hôpital psychiatrique. Après un an d'isolement forcé, Bowie l'emmène avec lui à Berlin pour la tournée de "Station to Station".
La complicité artistique entre les deux artistes aux styles radicalement différents s'y développe. Entre Paris et Berlin, ils composent, de leur travail naissent les deux albums solo d'Iggy Pop, The Idiot, puis Lust for Life, tous deux sortis en 1977 grâce au crédit de David Bowie qui lui demande de faire la voix sur son album Low. Avec ces deux albums et Kill City qui sort alors (à mettre en parallèle avec la "trilogie berlinoise" de Bowie), Iggy Pop connaît le succès.
Abandonné un moment par David Bowie, Iggy voit son nouveau succès décroître rapidement. Il se rapproche à nouveau de James Williamson devenu producteur. Avec un son new wave, il compose trois albums où il revient à un style de musique beaucoup plus violent : New Values (1979), Soldier (1980) et Party (1981). Devant l'échec commercial de ces albums qui, malgré le contrôle artistique de la société de production, sont éloignés des goûts musicaux des consommateurs de l'époque, Iggy décide que son album suivant se fera sans le contrôle des maisons de disques : s'ensuit Zombie Birdhouse (1982), relative réussite artistique mais, une fois de plus, échec commercial.
Au sommet de sa gloire au début des années 1980, David Bowie reprend sur ses albums quelques morceaux coécrits avec Iggy en 1977. Iggy touche des royalties, et peut rembourser ses dettes. Iggy décide d'arrêter les excès, et de tenter de réaliser des albums plus ambitieux. Bowie l'aide pour la conception de son nouvel album, Blah Blah Blah (1986), qui se frotte au rock FM avec notamment la reprise de Real Wild Child. Le morceau deviendra le premier tube de sa carrière.
Le succès se confirme à la fin des années 1980 avec Instinct (1988), album de hard rock mélancolique , et dans les années 1990 avec le très commercial Brick by Brick (1990). Alors que celui-ci est reconnu par les rock-critics, les musiciens grunge Sonic Youth, Mudhoney et Nirvana en tête se revendiquent de l'héritage d'Iggy. Il réunit autour de lui un nouveau groupe de jeunes musiciens, The Trolls, qui connaissent par coeur le répertoire des Stooges.
En 1993 sort American Caesar le punk californien Naughty Little Doggie (1995), Avenue B. (1999) sur lequel Iggy s'exerce au style de crooner, et Beat Em Up (2001), un album résolument nu metal.
En 2003, il renoue les liens avec les frères Asheton et le saxophoniste Steven Mackay, à l'occasion de quelques concerts et de l'enregistrement de quatre chansons sur son dernier album en date avec les Trolls, Skull Ring (2003). Près de 30 ans après, les Stooges sont à nouveau réunis avec leur line-up originel sauf le bassiste Dave Alexander, décédé en 1975, qui est remplacé par Mike Watt, ils se produisent sur scène sous le nom de "Iggy And The Stooges".
En 2005 sortent simultanément Telluric Chaos, un concert capté le 22 mars 2004 au Shibuya Axe, à Tokyo, et A Million In Prizes, un double best-of compilant les grands succès de l'Iguane en solo et avec les Stooges. Un DVD d'une performance live des Stooges, Live in Detroit, voit également le jour. Iggy Pop apparaît dans un spot de pub pour l'opérateur téléphonique SFR, chantant la chanson des Stooges "I Wanna Be Your Dog".
Début octobre 2006, les Stooges réunis sous le nom d'Iggy And The Stooges entrent en studio en Floride avec le producteur Steve Albini pour une suite à leur précédente collaboration, Raw Power. L'album, The Weirdness, sort en mars 2007, et le groupe entame une tournée mondiale.
Ron Asheton a été retrouvé mort le 6 janvier 2009 ; Iggy Pop a sorti un album intitulé Preliminaires. Sorti le 18 mai 2009, l'album s'inspire de La Possibilité d'une île de Michel Houellebecq. Marjane Satrapi dessine la couverture de l'album.
Iggy a également annoncé que les Stooges sont toujours vivants, James Williamson, guitariste et co-compositeur à l'époque de l'album Raw Power remplaçant actuellement Ron Asheton.
Iggy Pop chante un morceau sur Slash, l'album solo du guitariste Slash qui paraît en avril 2010. Le morceau en question s'appelle "We're All Gonna Die".