Son père, Jim, jouait du piano dans un orchestre de jazz et était représentant en coton. Il fut aussi pompier de nuit. Il jouait de la trompette mais sans grand succès. Sa mère, Mary, ancienne infirmière, décèda en 1956 des suites d'un cancer du sein.
Paul commence par jouer de la trompette, puis du piano, comme son père, pour enfin apprendre la guitare à partir de l'âge de 14 ans. Lorsque sa mère meurt, il se met à pratiquer la guitare assidûment (son frère parle de "remplacement").
Il rencontre
John Lennon le 6 juillet 1957 à une fête paroissiale (kermesse), par l'intermédiaire de son ami Ivan Vaughan. Son premier pseudonyme est Paul Ramon, nom qui sera repris en hommage par les Ramones. Lennon décide de l'inclure dans son groupe les Quarrymen, et Paul en profite pour y emmener son ami
George Harrison.
Au sein des Beatles, il passe à la basse lorsque le premier bassiste Stuart Sutcliffe quitte le groupe en 1961. Sa basse violon Höfner connaîtra elle-même la célébrité grâce à son illustre instrumentiste. Paul l'avait choisie car, étant gaucher, sa forme symétrique lui convenait. Paul et John s'associent très vite, encore adolescents, pour écrire des chansons. Sous la houlette de leur jeune manager Brian Epstein (qui décédera en août 1967) et à partir de leur engagement par
George Martin chez Parlophone (une division d'EMI) à l'été 1962, les Beatles enregistrent leur premier single, Love Me Do, puis leur premier album, Please Please Me.
Dès leur premier album, les Beatles deviennent progressivement célèbres dans le monde entier et connaissent le plus gros succès commercial de l'industrie discographique au XXe siècle. La « signature » Lennon/McCartney entre dans l'histoire de la musique. Ils deviennent le duo de compositeurs le plus célèbre du mouvement rock et de ses dérivés. Seulement six années s'écoulent entre les enregistrements de leur premier (Please Please Me) et de leur dernier (Abbey Road) disque.
Paul découvre, grâce à Jane Asher, les arts et la musique underground, les événements culturels, etc... qui l'inspireront pour sa musique avec les Beatles, surtout Revolver et Sgt. Pepper. Une pause après l'arrêt des tournées lui laisse le temps d'élaborer la bande sonore d'un film intitulé The Family Way. L'album qui en découle constitue sa première incursion en solo, et tous les titres sont crédités à McCartney seul, chose que, secrètement, Lennon prend mal sur le coup.
Paul est à l'origine des deux projets du groupe en 1967, qui constituent l'apogée du travail de studio des Beatles et deviennent la bande-son du Summer of Love. Cependant, si Sgt. Pepper est accueilli de façon dithyrambique, Magical Mystery Tour fait moindre impression, en partie à cause du film dérivé qualifié de n'importe quoi par la presse et le public. Le groupe se rend compte qu'il n'a pas droit à l'erreur, et décide de se ressourcer début 1968 lors d'un séjour en Inde, auprès du Maharishi Mahesh Yogi.
Les Beatles enregistrent l'album blanc en 1968, qui parait en novembre. Suit une commande pour la bande son de Yellow Submarine. Il lui arrive de composer pour d'autres artistes et de les produire, comme c'est le cas pour Mary Hopkin, la première artiste, en dehors des Beatles, à signer chez Apple. Il se marie avec Linda Eastman en mars 1969, peu avant John et Yoko. Une légende urbaine répandue à cette époque déclarait que Paul McCartney était mort en 1966 dans un accident de voiture et qu'il avait été remplacé par un sosie. De nombreuses « preuves » avaient alors été minutieusement recherchées sur les pochettes d'albums et dans les chansons.
C'est Paul McCartney qui annonce la séparation du groupe phare des années 1960, le 10 avril 1970, dans un communiqué de presse inséré dans la pochette promotionnelle de son premier disque solo. Cette annonce prématurée mettra
John Lennon dans une colère noire, lui qui est justement à l'origine de la séparation du groupe, contrairement à McCartney.
Après les Beatles, il publie d'abord deux albums sous son propre nom. Le premier, intitulé tout simplement McCartney, est enregistré dans sa ferme en Écosse. Paul, en bon multi-instrumentiste, y joue seul de tous les instruments. C'est son seul album de la sorte, avec McCartney II.
Le deuxième album, Ram, est toujours solo, mais y jouent déjà deux futurs membres de son groupe Wings : son épouse Linda et Denny Seiwell, ainsi que David Spinozza et Hugh McCracken, deux musiciens de studio qui travailleront trois ans avec les Wings. Cet album suscitera ce commentaire élogieux : « Les Beatles sont revenus, ils s'appellent aujourd'hui Paul McCartney ». Il est de fait que la chanson Uncle Albert/Admiral Halsey a quelques accents de Sgt. Pepper, avec sa section orchestrale.
À travers tout cela, Paul vit une période difficile: il est en pleine dispute avec ses ex-collègues et entame un procès pour détruire juridiquement l'entité Beatles.
Très vite, Paul a envie de retrouver la joie d'être en groupe et de faire des tournées (chose qu'il n'a pas faite depuis cinq ans). Il s'adjoint les services de Linda et de Denny Laine. Le premier album, Wild Life, est un flop.
Après un Red Rose Speedway au succès modeste, Paul décide d'aller enregistrer un nouvel album à Lagos, au Nigeria. L'enregistrement s'avère difficile: des membres du groupe quittent juste avant le départ, les studios sont en mauvais état, il se fait accuser de « voler la musique locale », et pire que tout, il est victime avec Linda d'une agression dans laquelle ils se font voler en pleine rue, échappant de peu à la mort. En pleine guerre civile, ils assistent également à une exécution et se voient faire remettre des objets du défunt. Cependant, au retour, le groupe est prêt à faire paraître fin 1973 Band on the Run, qui lui vaut la consécration des critiques.
Une rencontre impromptue se fait en 1974 avec John Lennon, lors d'un jam aux États-Unis. Cet événement a été capturé sur bande (disponible en bootleg).
Paul enchaîne en 1975 avec l'album Venus and Mars, album spécialement conçu en vue d'une tournée mondiale avec les Wings, tournée qui se soldera par l'album live Wings Over America et le vidéo Rockshow.
La tournée est scindée en deux, le temps d'enregistrer Wings at the Speed of Sound. La chanson Silly Love Songs vaut à la tournée des Wings aux États-Unis un succès qui ne cède en rien à celui des anciens Beatles. La chanson se veut une réponse sans méchanceté à
John Lennon qui donnait à l'époque une coloration plus politique à ses chansons et avait déploré dans une interview la prolifération de ces « chansons d'amour idiotes » en question, sans d'ailleurs citer Paul.
En 1977, il compose avec Denny Laine la chanson Mull of Kintyre, qui reste à ce jour son 45 tours le plus vendu au monde. Mis à part ce titre, le travail du groupe perd en popularité, comme London Town. Les créations sont mal aimées par la critique et le public.
En octobre 1979, le Livre Guinness des records lui remet un disque de rhodium certifiant ses ventes records de disques. Il est le seul artiste au monde à avoir reçu pareille récompense. 1979 est, par ailleurs, l'année de la sortie du dernier album des Wings, Back to the Egg, qui connaît un succès moindre que les albums précédents. Il contient le thème Rockestra, faisant appel à une quarantaine de musiciens bien connus, dont John Bonham,
David Gilmour et Pete Townshend. L'arrestation de Paul au Japon le 16 janvier 1980 pour détention de marijuana occasionne l'annulation d'une tournée prévue en terre nipponne. Le groupe Wings se dissout en mai 1981.
Choqué par la mort de
John Lennon, le 8 décembre 1980, Paul lui rend hommage sur son second album solo post-Wings, dans la chanson Here Today. Cette chanson est reprise, bien des années plus tard, en 2003, sur son album live Back in the World. On y trouve également une reprise de la chanson Something de
George Harrison, jouée sur un ukulélé, un instrument que George Harrison aimait beaucoup, en forme d'hommage.
En 1982, il collabore avec
Stevie Wonder pour Ebony and Ivory (parue sur l'album Tug of War) ainsi qu'avec
Michael Jackson pour sa chanson The Girl Is Mine et en 1983 pour les chansons Say Say Say et The Man (présentes sur Pipes of Peace).
Le frère de Paul, Mike McGear (Peter Michael McCartney), qui chantait déjà avant que les Beatles rencontrent le succès (et changea son nom à ce moment-là, afin de ne pas passer pour opportuniste), faisait partie du groupe The Scaffold qui connut aussi son moment de gloire avec une chanson « à boire », Lily The Pink, devenue en France par l'intermédiaire de Richard Anthony Le sirop typhon, fin 1968.
En 1993, McCartney et Youth lancent le duo d'électro-expérimental The Fireman.
Un magazine japonais donna à Paul quarante-huit heures pour faire une liste de ses dix chansons préférées. Parmi ces dix chansons, nous pouvons citer God Only Knows des Beach Boys, et plusieurs morceaux rock des années 1950. Il cita également trois chansons de son oeuvre, Love Me Do des Beatles, Daytime Nightime Suffering, et We Got Married qui figure sur l'album Flowers in the Dirt et dans la tournée mondiale de cette même année, Tripping The Live Fantastic.
Paul McCartney consacre par ailleurs une grande partie des années 1990 à la réalisation du projet The Beatles Anthology, dans lequel ceux-ci se racontent, et qui débouche sur la publication de trois doubles albums, une série télévisée et un livre entre 1994 et 2000.
Le nom de l'album Flaming Pie provient d'une vision que John Lennon aurait eue lorsqu'il était jeune, d'un homme sur un tourte en feu qui lui aurait dit qu'il serait un Beatle avec un grand A, anecdote intéressante puisque l'album était censé être un hommage à l'époque des Beatles.
En 1997, il a été anobli par la reine Elizabeth II d'Angleterre.
Après la mort de Linda, à laquelle il rend hommage dans l'oratorio Ecce cor meum qu'il compose en 2006, il épouse Heather Mills, ancien mannequin qu'il a rencontrée lors de l'organisation d'un gala pour Handicap International, et elle-même handicapée d'une jambe. Elle s'est, en 2006, attirée les foudres des tabloïds anglais à la suite de l'annonce de son prochain divorce avec Paul et pour avoir posé dans sa jeunesse pour des photos de charme.
En octobre 2003, Heather Mills donne naissance à Béatrice, le quatrième enfant de l'ancien chanteur des Beatles et des Wings. Le 25 mars 2003, au début de son concert à Bercy pour la tournée Back in the World, une partie de la foule entonna Give Peace a Chance de
John Lennon pour protester contre la seconde guerre d'Irak qui avait commencé trois jours plus tôt. Paul McCartney se contente d'applaudir, mais ne chante pas la chanson de John avec le public parisien. Est-ce pour des raisons techniques ou parce qu'il approuve la position des gouvernements américain et britannique ? Ou, peut-être, parce qu'il ne souhaite pas manifester publiquement son désaccord ? Quoi qu'il en soit, il a déjà chanté cette chanson en hommage à
John Lennon lors d'un de ses concerts à Liverpool. Quelques semaines plus tard, lors du concert au Sportspaleis d'Anvers, après l'hommage à John et à George, le public a réclamé une chanson de Ringo, et Paul, amusé, a entamé Yellow Submarine, puis, entendant le public crier « une autre », il a joué quelques notes de Octopus's Garden, avant de demander en riant à la foule si c'était le répertoire de Ringo qu'elle voulait écouter ou le sien...
Paul entame en juillet 2006 une procédure de divorce à l'encontre de Heather Mills McCartney. Il lui reprocherait d'être devenue « déraisonnable » et trop difficile à gérer. Alors qu'avait été avancé le chiffre de 400 millions de dollars, soit le quart de la fortune de McCartney, son ex-épouse a obtenu 56 millions de dollars.
Paul McCartney et
John Lennon sont souvent cités comme le duo d'auteurs-compositeurs le plus talentueux et le plus prolifique du XXe siècle. Leurs challengers se nomment Jerry Leiber & Mike Stoller ou pour certains Richard Rodgers & Oscar Hammerstein II, Doc Pomus &
Mort Shuman, Burt Bacharach & Hal David, etc. L'éternel jeune bassiste gaucher de Liverpool a composé un nombre impressionnant de succès pop. Avec et sans les Beatles, il a cherché également à explorer des formes nouvelles, il a composé notamment deux oratorios classiques. Salué par la critique, son dernier album Memory Almost Full, paru au printemps 2007, rappelle qu'il est un des plus grands mélodistes du siècle.
En juillet 2007, on estimait la fortune de Paul McCartney à environ 1,6 milliard de dollars.
Le 22 octobre 2007, Paul McCartney se produit à l'Olympia pour la troisième fois de sa carrière après ses passages avec les Beatles puis les Wings. C'est donc cette fois-ci en solo qu'il enflamme un public de 2 000 personnes (ayant pour certaines passé la nuit devant l'Olympia pour décrocher leurs places) avec ses éternels succès ouvrant le set seul face au public, guitare folk en bandoulière avec Blackbird. Le spectacle se clôture par le classique I Saw Her Standing There. Devant l'ovation du public qui refuse de partir même une fois les lumières rallumées, il revient sur scène avec ses musiciens le temps d'un ultime Get Back.
Fin mai 2008, Paul McCartney est récompensé par l'université américaine de Yale qui lui décerne un doctorat honorifique en musique pour avoir « apporté un son nouveau au rock ainsi qu'au rhythm and blues ».
Le 1er juin 2008, dans le cadre des manifestations de « Liverpool Capitale Européenne de la Culture », Paul McCartney participe à un concert au stade d'Anfield, dans sa ville natale. Il est précédé sur scène par The Zutons et les Kaiser Chiefs. Vers 21 heures il monte enfin sur scène pour une prestation de deux heures durant laquelle il réserve de belles surprises à son public, à commencer par la chanson d'ouverture Hippy Hippy Shake, un standard du rock'n'roll repris par les Beatles au début de leur carrière dès 1960 à Hambourg et au Cavern Club, et jamais rejoué sur scène depuis ; il rend également hommage à
George Harrison en reprenant Something dans une superbe version démarrée seul au ukulélé et terminée magnifiquement avec l'ensemble du groupe. En fin de set c'est à
John Lennon qu'il rend hommage en reprenant pour la première fois sur scène le morceau A Day in the Life couplé au fameux morceau de Lennon Give Peace a Chance. On notera enfin la présence de Yoko Ono et Olivia Harrison dans le public ainsi que la venue d'un invité de marque : Dave Grohl (ancien batteur de Nirvana) qui vient jouer de la guitare sur Band on the Run puis de la batterie sur Back in the U.S.S.R. ; il revient également en toute fin de concert reprendre place à la batterie pour I Saw Her Standing There qui clôturera cette prestation d'ores et déjà historique.
Paul McCartney s'est produit le 14 juin 2008 à Kiev, la capitale de l'Ukraine, à l'occasion d'un grand concert gratuit subventionné intégralement par un milliardaire ukrainien. Paul a, à cette occasion, offert la possibilité aux Ukrainiens de choisir dix chansons qu'il a interprétées lors de ce concert. Il a ainsi soumis au vote sur Internet une liste d'une quarantaine de chansons, laissant à chacun la possibilité de voter pour ses deux préférées, s'engageant à intégrer les dix morceaux qui arriveraient en tête du classement à la clôture des votes lors de ce concert. La liste de titres soumise au vote couvre l'ensemble de sa carrière, des Beatles à ses titres solo en passant par les Wings ; elle a également la formidable particularité de présenter des titres peu joués (Paperback Writer, All You Need Is Love, Silly Love Songs...), voire jamais joués sur scène (Girl, When I'm Sixty-Four, Ob-La-Di, Ob-La-Da, Oh! Darling, Your Mother Should Know, Pipes of Peace, Mrs Vanderbilt...) jusque là.
Le 20 juillet 2008, la ville de Québec a bénéficié d'un concert gratuit à grand déploiement donné par Sir Paul, en plein air sur les Plaines d'Abraham, dans le cadre des festivités du 400e anniversaire de Québec. Le concert était précédé des prestations du groupe The Stills et du Pascale Picard Band. À maintes reprises, McCartney s'est adressé à la foule en français pour rendre hommage aux Québécois et à la ville de Québec, à laquelle il a dédié la chanson Birthday. Entre 250 000 et 270 000 spectateurs ont assisté à l'événement, et l'artiste a paru subjugué par l'atmosphère qui régnait. Suite à cette soirée, Paul McCartney déclara qu'il venait de vivre l'un des week-ends les plus intenses de sa carrière.
Le 25 septembre Paul McCartney s'est produit à Tel-Aviv, faisant fi des menaces de mort qui pesaient sur lui. Le 6 novembre Paul McCartney a reçu un MTV Ultimate Legend, un prix spécialement créé pour lui. Le 24 novembre 2008 est sorti Electric Arguments, un nouvel album expérimental de treize chansons coécrit avec Youth, sous son pseudonyme The Fireman.
Le 15 juillet 2009, Paul McCartney est l'invité du Late Show de
David Letterman. À la fin de l'émission, il s'installe avec son groupe sur le hauvent de l'entrée du Ed Sullivan Theater de New York (où l'émission est enregistrée) pour donner un court concert de 23 minutes au cours duquel il a interprète Coming Up, Band On The Run, Let Me Roll It, Helter Skelter et Back in the U.S.S.R. en présence d'un large public regroupé en face du théâtre.
En août 2009, Paul Mccartney donne une série de 3 concerts au New York City Field, anciennement le stade Shea Stadium, où il avait joué en 1965 avec les Beatles. Il a notamment rejoué "I'm Down", qu'ils avaient joué en 1965. C'était donc un moment fort en émotion pour Paul. Un album sera tiré de ces concerts, et sortira, finalement, après une semaine de retard, fin novembre.
Mais aussitôt ces évènements de l'été passés, Paul repart pour une série de concerts, en Europe, de Hambourg à Londres, en passant par Paris, Cologne, ... Cette tournée porte le nom de "Good Evening Europe". Il se produit le 10 décembre au
Palais omnisport de Paris-Bercy devant 18 000 fans.
Malgré cet emploi du temps très chargé, l'ex-Beatles a trouvé le temps de faire un passage à l'émission britannique The X Factor. Il y a interprété deux titres: Drive My Car et Live and let die. Autant dire que cette apparition a fait beaucoup parler chez les fans. Certains pensent que cette émission est en dessous de la renommée de Paul McCartney et que ce passage médiatique serait motivé par une forte somme d'argent, ou pour faire un coup de pub.
Le 2 Juin 2010, Paul a reçu à la Bibliothèque du Congrès le Prix Gershwin de la chanson populaire des mains du Président Barack Obama,.