George Harrison naît à Liverpool le 25 février 1943 -- bien que certaines sources évoquent le 24 -- dans une famille catholique. Fils de Harold Hargreaves Harrison et de son épouse Louise (née French), il est le dernier de quatre enfants. Il a une grande soeur, née en 1931, prénommée Louise comme sa mère, et deux frères, Harry et Peter, nés en 1934 et 1940. Son père, un ancien steward au service de la White Star Line, est alors chauffeur de bus,. La famille vit, durant les six premières années de la vie de George, au 12 Arnold Grove, à Wavertree, un quartier de Liverpool. Le logement est modeste et ne compte que quatre pièces réparties sur deux étages, dont une laissée à l'abandon, car « il y faisait un froid de loup ». Harrison rapporte également que la famille s'entassait dans la cuisine pour se chauffer auprès du feu. Dans une interview de 1970, « Mimi » Smith - la tante de
John Lennon qui l'a éduqué - a démenti le fait que les membres des Beatles venaient de familles pauvres, expliquant : « ne venait certainement pas d'un taudis ! Ce n'était le cas d'aucun des garçons . Les Harrison ne s'en sortaient pas aussi bien que les autres familles, c'est possible, mais George ne venait pas d'un taudis non plus, comme l'a dit la presse ». Par la suite, la famille déménage dans un logement social, au 25 Upton Green à Speke.
Enfant, Harrison fréquente l'école de Dovedale, près de Penny Lane, où allait, quelques années auparavant, son futur partenaire John Lennon. Il fréquente, de 1954 à 1959, le Liverpool Institute of Boys. Il fait également sa communion, mais décide de ne pas faire sa confirmation, appréciant peu le « baratin du culte ». Bien que le quartier de Speke soit un quartier difficile dans lequel « il y avait quelques familles vraiment moches », Harrison considère avoir vécu une enfance heureuse.
Alors qu'il a douze ans, il est hospitalisé pour une inflammation des reins. C'est durant ses six semaines de convalescence qu'il décide d'acheter une guitare à un camarade de classe. Cependant, celle-ci se retrouve bien vite brisée et reste inutilisée pendant quelques temps. Par la suite, son père lui présente un ami guitariste qui lui enseigne, plusieurs heures par semaine, de nouveaux accords et morceaux. C'est également à cette époque qu'il rencontre, dans le bus qui le ramène de l'école,
Paul McCartney, âgé de neuf mois de plus que lui. Leur attrait commun pour la musique favorise la naissance de leur amitié.
Alors que Liverpool vit au rythme de la musique skiffle, Harrison fonde un groupe avec son frère Peter, The Rebels. Son ami Paul McCartney finit par déménager dans un autre quartier de la ville, où il se lie d'amitié avec John Lennon, qui a également son groupe, The Quarrymen, que Paul rejoint. Peu après, McCartney suggère à Lennon d'inclure Harrison dans la formation. Celui-ci, bien que gêné par son jeune âge, accepte de l'auditionner dans un bus et est impressionné par ses talents. Harrison rejoint donc les Quarrymen en février 1958.
Dans les deux années qui suivent, les Quarrymen évoluent et changent de nom à plusieurs reprises. Le groupe, finalement formé de
John Lennon,
Paul McCartney et George Harrison aux guitares, Stuart Sutcliffe à la basse et Pete Best à la batterie, part à Hambourg, en 1960, pour se produire dans les quartiers chauds de la ville. Il prend finalement le nom de Beatles. Sutcliffe quitte rapidement le groupe, forçant McCartney à prendre la basse, car Harrison et Lennon refusent de quitter leurs places de guitaristes. À la mi-novembre, les Beatles connaissent une grave déconvenue : ayant choisi de jouer dans un club rival de leur scène habituelle, ils dressent contre eux leur ancien patron, qui dénonce Harrison aux autorités. Celui-ci, encore mineur, n'a en effet pas le droit de travailler en Allemagne et est renvoyé à Liverpool, le 21 novembre 1960, suivi par le reste du groupe.
En Angleterre, le groupe se produit au Cavern Club de Liverpool et acquiert une bonne expérience de scène, avant de repartir jouer en Allemagne en avril 1961. Les Beatles sont alors engagés pour accompagner le chanteur Tony Sheridan sur scène, et enregistrent avec lui son single My Bonnie. Le groupe retourne enfin à Liverpool et se produit, à nouveau au Cavern, durant l'automne. Il est alors repéré par Brian Epstein, qui devient son manager en décembre . L'été suivant, le groupe parvient à obtenir une audition devant le producteur
George Martin et signe chez Parlophone. Les Beatles enregistrent alors leur premier single, Love Me Do, suivi, début 1963, de leur premier album Please Please Me, qui atteint la tête des charts britanniques. Pour Harrison, qui tient la guitare solo, comme pour le reste du groupe, le succès commence à naître.
Au sein des Beatles, George Harrison s'impose avant tout comme guitariste solo et comme choriste. Lennon et McCartney composent et chantent en effet les chansons du groupe, a quelques exceptions près. George fait les harmonies, avec l'un ou l'autre, en fonction de qui tient le chant principal. Quelques titres sont aussi chantés intégralement à trois voix, comme This Boy. Par ailleurs, Harrison et
Ringo interprètent un petit nombre de chansons sur chaque album. Cependant, Harrison s'intéresse rapidement à la composition avec, dès le deuxième album, son premier titre personnel : Don't Bother Me, qui reste cependant très classique . Dans le même temps, le groupe acquiert une notoriété internationale et reste plus d'un an en continu en tête des charts britanniques. Les Beatles tournent également leur premier film, A Hard Day's Night. Si c'est surtout Ringo Starr qui s'illustre par son jeu d'acteur, l'expérience n'en est pas moins décisive pour Harrison qui rencontre, sur le tournage, sa future épouse, Pattie Boyd.
Harrison ne compose pas de nouvelle chanson en 1964, mais savoure, comme les autres Beatles, la Beatlemania qui l'entoure, avec les tournées, interviews et concerts de grande ampleur. Le groupe est également initié à la marijuana par
Bob Dylan. Durant le tournage de Help! en 1965, les quatre musiciens en fument énormément. Ce tournage marque également une nouvelle rupture pour Harrison, qui découvre la culture indienne, qui occupe une place importante dans le scénario du film. Le guitariste va jusqu'à déclarer à ce propos : « Je suppose que c'est là que tout a commencé pour moi ». De fait, après deux nouvelles compositions assez banales sur l'album Help!, Harrison participe de façon plus inspirée à l'album Rubber Soul : pour la première fois en musique pop, il introduit le sitar, instrument indien pour lequel il se passionne, dans Norwegian Wood (This Bird Has Flown). Dans le même temps, le prestige du groupe explose lorsque les Beatles deviennent les premiers artistes à être reçus dans l'Ordre MBE, par Elizabeth II.
À partir de Rubber Soul et surtout de Revolver, l'influence de Harrison se ressent de plus en plus. Sur ce deuxième opus, publié en 1966, il y compose trois chansons, dont Love You To, interprétée avec des instruments indiens. Cette même année, il part à Bombay prendre des cours de sitar auprès de Ravi Shankar et découvre plus profondément la culture et la philosophie indiennes. Début 1967, commence la préparation de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, un album conceptuel pour lequel
Paul McCartney souhaite que chaque membre se crée un double fictif qui prendrait sa place le temps de l'album. Ceci transparaît notamment dans les costumes créés pour les Beatles sur la pochette de l'album. Cependant, Harrison déclare sur ce concept : « Paul suivait son idée de groupe fictif. Cet aspect-là ne l'a pas vraiment intéressé, à part la chanson-titre et la pochette de l'album ». La chanson qu'il compose sur cet opus se distingue des autres et est enregistrée avec un orchestre indien : Within You Without You est, en effet, réalisée sans la participation des autres Beatles et permet à Harrison d'exposer sa nouvelle philosophie. Bien que peu commerciale, la chanson devient single au Mexique. Harrison apporte également des instruments indiens sur d'autres pistes de l'album, comme Lucy In The Sky With Diamonds et Getting Better.
Harrison met fin à sa période indienne avec une troisième chanson, The Inner Light, en 1968. Celle-ci est sélectionnée pour figurer en face B sur le single Lady Madonna et c'est la première chanson en single à ne pas être signée Lennon/McCartney. Auparavant, en 1967, il commence à convertir les trois autres à sa philosophie, et les emmène à une conférence du Maharishi Mahesh Yogi sur la méditation transcendantale à Bangor (Pays de Galles). C'est pendant ce séjour qu'ils apprennent la mort de leur manager Brian Epstein, qui les choque tous profondément. Harrison commente : « C'était très étrange d'apprendre ça à ce moment-là, alors qu'on venait juste de s'engager dans la médiation. On pourrait croire que ça n'avait pas beaucoup d'importance, mais pourtant ça en avait. C'est un changement considérable dans la vie quand on commence ce voyage intérieur, et que Brian casse sa pipe ce jour-là est assez incroyable ».
En février 1968, les Beatles se rendent, avec leurs épouses, leurs enfants et d'autres personnalités, au pied de l'Himalaya, à Rishikesh, dans l'ashram du Maharishi, pour un séminaire de plusieurs semaines, au cours duquel il leur enseigne la méditation transcendantale. Lennon commente la passion de Harrison : « S'il continue comme ça, George fera du tapis volant à quarante ans. Je suis ici pour découvrir quel genre de rôle je dois désormais jouer. Je voudrais aller aussi loin que possible. George a pris un peu d'avance sur nous. » L'apport de ce séjour n'est pas uniquement spirituel : coupés du monde pendant plusieurs semaines, les Beatles composent beaucoup. Ne disposant que de guitares acoustiques, ils se tournent vers des chansons plus simples et écrivent un grand nombre de succès de leurs dernières années de groupe et du début de leur carrière solo. Après le départ de Ringo et Paul, John et George continuent à suivre les enseignements du Maharishi, jusqu'à ce que circule une rumeur selon laquelle le maître spirituel aurait abusé d'une participante au camp. Lennon se brouille alors sévèrement avec le guru, et les deux Beatles restants quittent le camp pour retourner chez eux.
Avant même son départ en Inde, Harrison compose des chansons qui se détachent du style oriental qu'il a importé au sein du groupe. Il compose ainsi Blue Jay Way pour le film Magical Mystery Tour. Durant le travail sur Sgt. Pepper's, il compose Only a Northern Song, chanson satirique sur les droits qu'il touche pour ses textes. Cette période voit aussi l'écriture de sa plus longue chanson avec les Beatles, It's All Too Much, sur son expérience du LSD. Ces deux chansons apparaissent finalement sur l'album Yellow Submarine, bande originale du
film du même nom.
En 1968, durant la réalisation de l'l'album blanc, il invite
Eric Clapton à jouer un solo sur sa chanson While My Guitar Gently Weeps, ce qui permet de détendre l'atmosphère particulièrement lourde qui règne au sein du groupe. Une autre de ses compositions sur cet album, Piggies, a des conséquences inattendues : elle est interprétée par Charles Manson comme un appel au meurtre, et plusieurs assassinats ont lieu sur son initiative aux États-Unis. Harrison déclare : « ça a été vraiment épouvantable d'être associés à quelque chose d'aussi sordide que l'histoire Charles Manson ».
Les Beatles doivent ensuite réaliser un dernier film et décident de se faire filmer durant les séances d'enregistrement de leur futur album, Get Back, par la suite renommé Let It Be. Débutent alors un travail difficile aux studios de Twickenham qui se clôt par une dispute. Harrison quitte alors le groupe pendant une douzaine de jour. Une réunion est organisée pour tenter de le convaincre de revenir, et des concessions sont faites. Ainsi, les Beatles abandonnent l'idée d'un retour sur scène prévu pour clore le film. Harrison revient donc en studio, et propose de faire venir le claviériste
Billy Preston pour participer à l'enregistrement. Comme celle d'Eric Clapton l'année précédente, sa présence permet d'apaiser les tensions. Le 30 janvier, les Beatles et Preston montent sur le toit de l'immeuble d'Apple Corps, sur Savile Row pour donner leur tout dernier concert ensemble.
Déçus par leur travail sur Get Back, les Beatles décident de se consacrer à un dernier album avant une séparation qui semble inévitable. Cet album, Abbey Road, est l'apogée du travail de Harrison au sein des Beatles. Il y compose en effet deux de ses plus grands morceaux, Something et Here Comes the Sun. Something, que
John Lennon considère comme « l'un des meilleurs titres de l'album » est de plus choisie comme face A du single tiré de l'album. Il s'agit de la seule face A du groupe non composée par Lennon/McCartney. Il introduit également un tout nouvel instrument, le synthétiseur, dans les morceaux du dernier disque des Beatles. Frustré par son rôle au sein du groupe, restant, en tant qu'auteur-compositeur, à l'ombre du tandem Lennon/McCartney, George Harrison, s'il n'est pas à l'origine de la séparation (John Lennon quitte le groupe le premier, en septembre 1969), n'est pas moins en parfait accord, et partie prenante, des évènements menant à la dissolution des Beatles.
George Harrison est le premier des Beatles à débuter une carrière solo puisqu'il publie deux albums en son seul nom avant même la dissolution du groupe. Le premier d'entre eux est Wonderwall Music, bande originale de film aux tonalités indiennes qui est également le premier album publié par Apple Corps, en 1968. L'année suivante, il publie au sein de l'éphémère label Zapple un album de musique expérimentale, Electronic Sound, à base de synthétiseur Moog. Il participe également en 1969 à l'enregistrement de la chanson Badge, avec
Eric Clapton, sous le surnom de « L'Angelo Mysterioso, ».
C'est cependant en novembre 1970, lorsqu'il publie son triple album All Things Must Pass, produit par
Phil Spector, que George Harrison s'impose véritablement. Il déclare à propos du disque : « Je me suis senti comme un homme constipé pendant des années, et qui aurait subitement eu la diarrhée », allusion aux années Beatles pendant lesquelles George ne put pratiquement pas imposer ses chansons au milieu des chefs-d'oeuvre de Lennon et McCartney. L'album connait un succès fulgurant, notamment le titre My Sweet Lord, qui se vend par millions et reste une des chansons les plus populaires des années 1970. All Things Must Pass est composé de quatre faces de chansons et de deux faces de jam-session. Outre My Sweet Lord, What Is Life et Isn't It a Pity tournent aussi sur les radios en ce début de décennie. Seule ombre au tableau, la chanson My Sweet Lord vaut à son auteur un procès pour plagiat, qu'il perd. Il est en effet accusé d'avoir repris, sans le vouloir, l'air de la chanson He's So Fine des Chiffons, qui avait connu un certain succès en 1963.
En 1971, Harrison organise le Concert for Bangladesh, le premier grand concert de charité regroupant de nombreux artistes, dont Eric Clapton,
Bob Dylan, Ravi Shankar et
Ringo Starr. Les profits, destins aux victimes de la guerre de libération du Bangladesh, mettent un certain temps à parvenir à destination à cause de problèmes fiscaux. La même année, Harrison participe à plusieurs morceaux de l'album Imagine de
John Lennon, notamment How Do You Sleep?, bouillante charge à l'encontre de
Paul McCartney. L'album suivant de Harrison, Living in the Material World, publié en 1973 (avec la participation Nicky Hopkins, Klaus Voormann, Ringo Starr, Jim Keltner...), connaît également un succès relatif, principalement le titre Give Me Love, qui se classe numéro un des deux côtés de l'Atlantique au printemps 1973, mais n'égale pas pour autant son prédécesseur. La même année, enfin, Harrison participe à un album solo de Ringo Starr, Ringo, qui a la particularité de réunir tous les Beatles, bien qu'ils ne soient jamais tous ensembles sur un même morceau. Il aide notamment son ancien compagnon à composer l'une de ses chansons phares, Photograph.
En 1974, Harrison lance son propre label de disque, Dark Horse. Un album du même nom sort également cette année, mais est un véritable échec critique et commercial, de même que la tournée que le chanteur entreprend aux États-Unis à ce moment. En effet, l'album est réalisé à une période particulièrement néfaste pour Harrison : celui-ci vient de se séparer de son épouse Pattie, et des complications suivant une laryngite l'empêchent de chanter convenablement. Les albums suivants sont dans la même lignée et ne rencontrent que peu de succès. George Harrison se consacre cependant à des participations épisodiques aux côtés, notamment, de
Billy Preston et Harry Nilsson, ainsi qu'à sa société de production de cinéma, HandMade Films, qu'il fonde en 1978 afin de produire le film
La Vie de Brian de ses amis, les Monthy Python.
Sur le plan personnel, cependant, Harrison connaît une période plus faste. Il rencontre en 1974 Olivia Trinidad Arias qu'il épouse quatre ans plus tard, et devient le père d'un garçon, Dhani, le 2 août 1978. Par ailleurs, bien que son ancienne épouse Pattie soit désormais en couple avec
Eric Clapton, les deux amis restent proches et conservent de bonnes relations. Harrison travaille également à son autobiographie, I, Me, Mine, écrite en collaboration avec Derek Taylor. Dans la première partie de l'ouvrage, il trace un libre parcours de la carrière des Beatles et de la sienne et apporte ses réflexions. La seconde partie comporte le texte définitif de quatre vingt-trois de ses chansons, avec les circonstances de leur création. Cependant, le fait qu'il ne mentionne pas
John Lennon dans l'ouvrage entraine une brouille entre les deux hommes. Lennon est assassiné à la fin de l'année 1980, ce qui choque énormément Harrison qui n'avait pu se réconcilier avec lui.
Il lui consacre une chanson, All Those Years Ago, à laquelle participent
Paul McCartney et
Ringo Starr, et qui connait un certain succès. Propulsé par cette chanson, l'album Somewhere in England publié par Harrison semble renouer avec le succès, mais retombe assez vite dans les classements. L'album suivant, Gone Troppo, est un échec total sur les plans critique et commercial, et pousse Harrison à ne plus rien enregistrer pendant cinq ans.
George Harrison revient à la musique en 1986 avec le Birmingham Heart Beat Charity Concert 1986 destiné à récolter des fonds pour l'hôpital pour enfants de Birmingham. Il y interprète notamment Johnny B. Goode de
Chuck Berry aux côtés du Electric Light Orchestra. Il reparaît sur scène l'année suivante, durant le concert du Prince's Trust à la Wembley Arena. Il y interprète While My Guitar Gently Weeps et Here Comes the Sun. Il fait, la même année, son retour aux albums avec Cloud Nine, qui est également un renouveau critique et commercial. Réalisé avec la participation de
Jeff Lynne,
Eric Clapton,
Elton John et
Ringo Starr, l'album se classe dans les charts des deux côtés de l'Atlantique. C'est le dernier album studio qu'il réalise de son vivant.
En 1988, Harrison met de côté sa carrière solo pour se consacrer au supergroupe Traveling Wilburys, en compagnie de
Roy Orbison,
Tom Petty,
Jeff Lynne et
Bob Dylan. Leur premier album, Traveling Wilburys Vol. 1 sort cette même année et est assez bien accueilli. Malgré la mort d'Orbison, le groupe enregistre un deuxième opus en 1990, Traveling Wilburys Vol. 3. Le titre de l'album est une idée de Harrison pour entretenir la confusion parmi le public.
En 1991, il se mont sur scène au Japon en compagnie d'Eric Clapton pour sa première tournée depuis 1974. Le lundi 6 avril 1992, George Harrison, accompagné de son ami Ringo Starr et de son fils Dhani ainsi que de Gary Moore et Joe Walsh, donne un concert de soutien au Parti de la loi naturelle au Royal Albert Hall de Londres,. En octobre 1992, il interprète trois chansons lors d'un concert au Madison Square Garden de New York en l'honneur de
Bob Dylan.
En 1994 et jusqu'en 1996, Harrison retourne auprès des Beatles pour la réalisation du projet Anthology. Ce projet consiste notamment en deux nombreuses heures d'interviews par la suite publiées dans un livre et en DVD. Trois disques comprenant des enregistrements inédits sont également réalisés. Le titre Free as a Bird, composé dans les années 70 par
John Lennon et retrouvé sur cassette par Yoko Ono et également enregistré et publié par le reste des Beatles. La chanson sort en single en 1995, suivie par les disques Anthology, parus entre 1995 et 1996.
En août 1997, George Harrison apprend qu'il est atteint d'un cancer de la gorge, qu'il attribue au fait qu'il fumait beaucoup dans les années 1960. Il est rapidement soigné et déclare en 1998, après une opération à Londres, qu'il est pleinement guéri. En janvier 1998, il participe aux funérailles d'une des idoles de sa jeunesse, Carl Perkins, en interprétant Your True Love. La même année, il participe aux funérailles de Linda McCartney. Il contribue également au nouvel album de
Ringo Starr, Vertical Man.
Dans la soirée du 30 décembre 1999, il est poignardé à son domicile par un intrus, Michael Abram, qui a réussi à s'introduire dans sa propriété de Friar Park à Henley-on-Thames en brisant une fenêtre. George est frappé de plusieurs coups de couteau, notamment à la poitrine, avant que sa femme Olivia ne vienne à son secours et maîtrise son agresseur. Le criminel se révèle être un déséquilibré mental et est libéré en 2001 après avoir été interné dans un hôpital spécialisé.
En 2000, Harrison commence à discuter avec son ami, Guy Laliberté, fondateur du Cirque du Soleil, de la création d'un spectacle sur le thème des Beatles. Le spectacle, nommé Love voit le jour à Las Vegas en 2006. Il se consacre également de plus en plus à un dernier album, Brainwashed, sur lequel il travaillait épisodiquement depuis 1988. En 2001, il participe également à l'album Zoom d'Electric Light Orchestra.
Cette même année, il subit une intervention pour se faire retirer une tumeur au poumon. Il apprend alors que des métastases se sont développés en plusieurs endroits, notamment au cerveau, et subit plusieurs thérapies, notamment en Suisse durant le mois de juillet. Au mois de novembre, alors qu'il est hospitalisé à Staten Island, un scandale survient. Le docteur Gilbert Lederman est en effet accusé d'avoir révélé des informations confidentielles sur son état de santé à la presse, et de lui avoir fait dédicacer une guitare en abusant de sa faiblesse. Une plainte est par la suite déposée,. Le problème est finalement résolu et la famille de Harrison parvient à obtenir que la guitare soit « mise à disposition ».
George Harrison s'éteint finalement à 13h30 le jeudi 29 novembre 2001, à Hollywood Hills. Le jour de sa mort, la famille Harrison publie le communiqué suivant : « He left this world as he lived in it : conscious of God, fearless of death and at peace, surrounded by family and friends. He often said, 'Everything else can wait but the search for God cannot wait, and love one another'. » (« Il a quitté ce monde comme il y avait vécu : conscient de Dieu, sans peur de la mort et en paix, entouré de sa famille et de ses amis. Il disait souvent : « tout le reste peut attendre, mais pas la recherche de Dieu et l'amour du prochain » ». Il est incinéré, et ses cendres sont, selon sa volonté, répandues le long du Gange en Inde. Son album Brainwashed ne paraît qu'après sa mort.