Homme aux talents multiples, Peter Ustinov est né à Londres en 1921. Son père, le baron Jona Ustinov (alias Klop Ustinov (???? ???????))(en russe : ???? ????? ??? ???????), était un journaliste d'ascendance russe et allemande. Sa mère, Nadia, était une artiste peintre française. Il était un des petits-fils de Louis Benois, architecte russe d'origine française.
Peter Ustinov fit ses études à la prestigieuse Westminster School de Londres. Il la quitte à l'âge de seize ans avant d'intégrer la London Theater School, classe de M. Saint-Denis, pour suivre des cours d'art dramatique. Il y resta de 1937 à 1939. Ustinov intègre en 1937 le Payer's Club où il élabore ses propres sketches satiriques. En 1938, il débute une carrière d'acteur dramatique. Le jeune acteur suit des cours de théâtre, puis fait sa première apparition sur les planches, à l'âge de 18 ans avec grand succès. Ustinov fait preuve très tôt d'un incroyable talent d'imitateur. Après des débuts de comique et d'imitateur dans les théâtres londoniens, il obtient son premier grand rôle dans une revue, en 1940.
C'est en 1940 également, qu'il écrivit sa première pièce de théâtre, Fishing for Shadows. Il joue également cette même année, son premier rôle important dans la revue Swinging the gate. 1940 est une année riche en événements pour Ustinov ; il met en scène la pièce de théâtre House of regrets. Il poursuit dans ce domaine l'année suivante avec sa première mise en scène de théâtre, Squaring the circle. S'ensuit alors une brillante carrière qui se prolongea pendant soixante années.
Acteur de théâtre, Peter Ustinov jouera néanmoins dans plus de 70 films où il interprète des personnages aussi divers que populaires.
C'est surtout en jouant le rôle d'Hercule Poirot, le célèbre détective créé par Agatha Christie, que Peter Ustinov se fit connaître du grand public, dans Mort sur le Nil, Meurtre au soleil, Le Couteau sur la nuque, Drame en trois actes, Poirot joue le jeu , Rendez-vous avec la mort, et aussi grâce à son incarnation de Néron dans Quo vadis. Mais sa carrière ne se limite pas à ces deux rôles.
Il débuta au cinéma en interprétant un prêtre dans One of Our Aircraft Is Missing en 1942-1943. En collaboration avec Eric Ambler, il écrit son premier scénario de film, The Way Ahead (1942-1943). En 1945, Peter Ustinov vend son premier scénario de film, The True Glory. En 1946, il réalise son premier film et le coproduit School for Secrets, pour le Ministère de l'Aviation britannique. Il s'agit d'un drame qui se déroule durant la Seconde Guerre mondiale. Suivront les comédies Vice versa (1948) et Private Angelo (1949) ainsi que le film d'aventures Billy Budd (1962).
Sur grand écran, Peter Ustinov se singularise aussi en jouant des personnages particulièrement couards et antipathiques tels que l'empereur Néron dans Quo Vadis ? (1951) de Mervyn LeRoy, le Monsieur Loyal qui exhibe Lola Montès dans le film homonyme (1955) de Max Ophüls, un trafiquant d'esclaves dans Spartacus (1960), ou un escroc dans
Topkapi (1964). Ces deux dernières prestations lui valurent un Oscar pour le meilleur acteur dans un second rôle.
Un autre rôle l'attend dans le drame d'Yves Boisset,
Un taxi mauve. Au terme de sa carrière, et dans les années 1980-90, il personnifie avec talent le vicomte de Mirabeau dans La Révolution française (1989) sous la direction de Robert Enrico. Puis il semble vouloir délaisser le grand écran au profit de budgets plus serrés pour le compte de la télévision.
Au petit écran, et déjà dans les années 1970, sa carrière d'acteur du 7e Art prend un nouveau départ avec la télésuite Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli, où il interprète Hérode, le roi des Juifs.
Ustinov fut tout au long de sa longue carrière : acteur, metteur en scène, écrivain, récitant d'ouvrages musicaux et humoriste. En tant que romancier, Ustinov est connu pour ses talents de conteur. Il a même enregistré des disques qui connurent un véritable succès.
Il était aussi un ambassadeur aimable de l'UNICEF. C'est à ce titre qu'il vint passer une semaine à Bruxelles, début 1999, à l'invitation de Marc Lerchs et de Ghislain Belmans, les concepteurs d'Houtopia, la Cité des Enfants à Houffalize, pour réaliser un tournage multimédia pendant une semaine au Cirque Royal, où il s'agissait d'expliquer les droits de l'enfant en cinq langues à des enfants dont l'âge était compris entre 4 et 12 ans. Ustinov se rendit aussi à Berlin en mission de l'UNICEF, en 2002, pour voir pour la première fois le cercle des United Buddy Bears (en français Les Oursons unis), porte-parole d'un monde plus paisible entre les nations, les cultures et les religions. Il se prononça alors en faveur de l'ajout d'un ours irakien aux 140 pays déjà représentés. Ce fut chose faite un an plus tard, lorsqu'il inaugura, en qualité de parrain de l'édition 2003, la deuxième édition des United Buddy Bears à Berlin.
Peter Ustinov fonda l'Institut Ustinov en 2003 à Vienne.. afin de créer des universités au plan international, dans le but de réunir des connaissances sur les différentes cultures. Il a aussi oeuvré pour soutenir la création artistique et spirituelle afin d'améliorer la situation sociale et, spirituelle ainsi que la santé des enfants et des jeunes sans distinction d'âge, d'origine ethnique ou de croyance religieuse.
Cet homme truculent fait une déclaration serbophobe dans le journal britannique The European en juin 1993, où il affirme : « Les Serbes sont un peuple en deux dimensions avec un besoin de simplicité et d'idéologie si basique, qu'on peut les comprendre sans effort. Ils ont besoin d'ennemis, pas d'amis, pour focaliser leurs idées bidimensionnelles. La vie est pour eux un air simple, jamais une orchestration ni même une harmonie agréable. Les animaux utilisent leurs ressources avec une félicité plus grande que ces créatures attardées dont l'abonnement à la race humaine est périmé depuis longtemps. »
Depuis 1957, Peter Ustinov vivait retiré dans le village de Bursins, situé à une vingtaine de kilomètres de Genève, sur les hauteurs de la ville de Nyon, et dominant les bords du lac Léman, en Suisse. C'est dans sa maison qu'il s'éteignit dans la nuit du dimanche 28 au lundi 29 mars 2004. Une crise cardiaque consécutive au diabète eut raison de lui. Il était âgé de 82 ans.