Après une enfance californienne auprès de parents divorcés, Sally Field se tourne vers des études supérieures à Birmingham où elle s'intéresse au théâtre. Après des cours suivis à la Columbia et quelques castings, elle entame une carrière pour la télévision, dans les années 1960, qui en fait une vedette très populaire, notamment grâce à ses interprétations de personnages enjoués et extrêmement positifs.
Dans les années 1970, lassée de son répertoire habituel, elle décide de suivre une formation auprès de
Lee Strasberg. Forte de ses préceptes, elle se tourne vers des rôles plus complexes, comme dans le téléfilm Sybil où elle campe une jeune femme atteinte de troubles de la personnalité. Même si sa performance est gratifiée d'un Emmy Award, celle-ci, bien plus sombre qu'à l'accoutumée, déroute en bonne partie le grand public habitué aux prestations comiques de la comédienne. Cette réussite assure sa crédibilité dans le registre dramatique et lui ouvre les portes du cinéma. Elle paraît d'abord privilégier des oeuvres du circuit indépendant, engagées et vouées aux causes politiques progressistes. Elle gagne ses galons de star internationale grâce à son rôle d'ouvrière syndicaliste dans
Norma Rae de
Martin Ritt qui lui vaut le prix d'interprétation féminine du Festival de Cannes 1979 et l'Oscar de la meilleure actrice. Depuis, dans la comédie comme dans le drame, la comédienne excelle dans le registre de l'interprétation naturaliste et la composition de personnages volontaires, battants et charismatiques, auxquels le spectateur peut facilement s'identifier puis finalement s'attacher. Son rôle de veuve reprenant l'exploitation de la ferme familiale dans Les Saisons du coeur de
Robert Benton, vaste fresque provincialiste aux accents bucoliques, lui permet d'empocher un nouvel Oscar en 1985. Elle semble aimer jouer les mères-courage pleines d'entrain et d'espoir devant l'adversité comme dans le controversé
Jamais sans ma fille de
Brian Gilbert en 1991, où elle incarne une ressortissante américaine retenue, avec sa fille, prisonnière en Iran par son mari. Aussi la remarque-ton souvent en femme active, issue d'un milieu socio-professionnel lui dictant sa conduite existentielle, comme dans
Potins de femmes où elle donne la réplique à
Julia Roberts ou plus récemment dans La blonde contre-attaque, où elle campe une députée dénuée de scrupules lorsqu'il s'agit de servir la cause des grands lobbys qui la maintiennent à son poste stratégique. Ses interprétations, même dans des seconds rôles, sont toujours appréciées du grand public, notamment celles dans Mrs Doubtfire de
Chris Colombus et
Forrest Gump de
Robert Zemeckis.
Très prolifique, elle travaille aujourd'hui énormément pour la télévision où elle produit, écrit et réalise plusieurs films. Récompensée aux Emmys en 2007 pour Brothers & Sisters, elle s'est livrée dans son discours de remerciements à un violent réquisitoire contre la guerre, visant sans la nommer la politique de George W Bush en Irak. Ses propos ont été en partie censurés et remontés par la chaîne Fox.
Sa mère, Maggie, et son beau-père Jock Mahoney étaient également comédiens.
Mariée puis divorcée à deux reprises, elle est mère de trois garçons. Ses deux premiers enfants semblent vouloir suivre ses pas en se lançant dans une carrière artistique : son aîné, Peter Craig est romancier et son cadet Eli Craig est réalisateur et comédien.
Sally Field a vécu avec l'acteur
Burt Reynolds pendant plusieurs années.