Issu d'une riche famille d'industriels juifs alsaciens, Maurois a pour professeur au lycée de Rouen le philosophe Alain, à qui il sera redevable de son orientation esthétique. Il préfère en effet la carrière d'écrivain à la direction de l'usine familiale et s'illustre d'abord par des romans qui lui gagnent un public féminin : Climats, Les Roses de septembre. Il obtient un Prix d'Honneur au Concours général et passe sa licence de lettres. Ayant fait son service militaire, il va pendant une dizaine d'années s'occuper de l'entreprise paternelle.
C'est à Genève en 1909, qu'il rencontre celle qui allait devenir sa première épouse, Jane-Wanda de Szymkiewicz,(Jeanine) (1892-1923), fille d'un comte polonais, cette superbe jeune fille de 17 ans à la chevelure blonde, volage comme sa mère, capricieuse, dépensière, elle lui donnera trois enfants dont deux garçons (qui ne seraient pas de lui) et une fille, Michelle, qui deviendra elle-même écrivain et publiera, entre autres, une très intéressante et émouvante trilogie basée sur une multitude de courriers familiaux ("L'encre dans le sang" - "Les cendres brûlantes" et "Déchirez cette lettre") qui retrace l'histoire du couple Caillavet et de leur fille Simone. Neurasthénique, elle décédera âgée de 31 ans à la suite d'une fausse couche. Il en était fou amoureux et toute sa vie la recherchera à travers les autres femmes. Interprète militaire et officier de liaison pendant la Première Guerre mondiale, il écrit en 1918 Les Silences du colonel Bramble, qui connaîtra un vif succès, tant en France que dans les pays anglo-saxons, et qui sera suivi des Discours du docteur O'Grady. Les évènements de cette Guerre lui fournissent son pseudonyme "Maurois", nom d'un village du Nord de la France.
Après la guerre, il a fait partie de la rédaction du journal des Croix-de-feu, Le Flambeau..
A Paris en 1924 il fait la connaissance de Simone de Caillavet, qui deviendra sa seconde épouse. Cette jeune femme est la petite fille de Léontine Lippmann, épouse de Arman de Caillavet, égérie et maîtresse d'
Anatole France et la fille de Gaston Arman de Caillavet, auteur de pièces à succès et de Jeanne Pouquet. Elle lui sera entièrement dévouée, étant à la fois son infirmière, sa mère, sa soeur, sa maîtresse, sa secrétaire, classant son oeuvre. Grande brune snob, elle est anorexique. Elle ira même jusqu'à inviter à Paris l'ancienne maîtresse d'André pour lui prouver que celle-ci n'a plus aucun charme pour lui et fera rendre à cette dernière qui les vendra les 54 lettres et les 11 poèmes enflammés de son mari. Elle écrira également deux ouvrages, dont : " Fleurs latines " que préfacera son époux.
Mais c'est dans ses biographies que l'écrivain excelle : il les consacre, avec une fraternité inspirée, à des écrivains comme Shelley, Victor Hugo, George Sand ou Balzac, mais aussi à des personnages politiques comme Disraeli et le général Lyautey, ou scientifiques comme Alexander Fleming .
Revendiquant une "plume d'instituteur", il est également très apprécié dans le monde anglo-saxon pour ses Histoires d'Angleterre et des États-Unis. Il a en outre écrit une Histoire de France fort complète, mais non dépourvue de prise de position, et par laquelle il cherche à sensibiliser son lecteur au destin unique de la France.
Il écrit également pour la jeunesse, avec Le Pays des trente-six mille volontés ou Patapoufs et Filifers, fable prophétique évoquant l'absurdité de la constitution des groupes humains autour de simples critères physiques (ici, la minceur et l'obésité). Le jeune illustrateur de ce dernier album, Jean Bruller, deviendra plus tard l'écrivain Vercors.
Il est également l'auteur de plusieurs ouvrages de science-fiction comme Le Chapitre suivant ou Le Peseur d'âmes. Grâce aux relations de son épouse, qui connaît Pétain ; le Maréchal soutiendra sa candidature à l'Académie française où il est élu le 23 juin 1938, au fauteuil 26 qu'occupait René Doumic.
Exilé aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, il admire Churchill et se méfie de Pétain. D'après Pierre Assouline, dans son ouvrage Gaston Gallimard, Maurois serait demeuré pendant la guerre actionnaire des éditions Bernard Grasset.
C'est en 1947 au cours d'un voyage de conférence en Amérique du Sud, sans son épouse, qu'il est frappé par le démon de midi et s'enflamme à Lima, pour une belle jeunesse péruvienne de 30 ans, blonde voluptueuse aux yeux d'émeraude, qui lui sert de traductrice et qui est aussi son admiratrice, répondant au doux nom exotique de Maria de Las Dolorès Checa Garcia Y Revera, qu'il rebaptise Marita. La belle lui rappelle sa Polonaise trop tôt disparue. Cette liaison durera 20 jours et sera agrémentée de 54 lettres et 11 poèmes que la belle devra restituer à la légitime 9 ans plus tard, en 1956.
Il s'éteint à Neuilly-sur-Seine le 9 octobre 1967 à l'âge de 82 ans