Jean Cocteau

Scénariste, réalisateur, acteur
Né à Maisons-Laffitte, France le 5 juillet 1889, mort le 11 octobre 1963
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Biographie de Jean Cocteau

Jean Cocteau est né à Maisons-Laffitte dans une famille bourgeoise de Paris. Son père, avocat et peintre amateur, s'est suicidé lorsque Cocteau avait neuf ans.
Dès l'âge de quinze ans, Cocteau quitte le cocon familial. Élève au lycée Condorcet, il manifeste peu d'intérêt pour les études et n'obtient pas son baccalauréat. En dépit de ses oeuvres littéraires et de ses talents artistiques, Cocteau insiste sur le fait qu'il est avant tout un poète et que tout travail est poétique.
Il publie son premier livre de poèmes, « La Lampe d'Aladin », à 20 ans (1909) et devient alors connu dans les cercles artistiques bohémiens comme le « prince frivole ». C'est sous ce titre qu'il publie à 21 ans, en 1910, son second recueil de poèmes. Edith Wharton le décrit comme un homme pour qui « chaque grande ligne de la poésie était un lever de soleil, chaque coucher du soleil la base de la ville merveilleuse...» Il est également fasciné par le maître des ballets russes, Serge de Diaghilev et ses artistes principaux, le peintre Léon Bakst et le danseur Vaslav Nijinsky.
De sa collaboration avec les artistes russes naissent Le Dieu bleu en 1912, avec des costumes et décors de Léon Bakst et une musique composée par Reynaldo Hahn, puis Parade, ballet produit en 1917 avec des costumes et décors de Pablo Picasso et une musique composée par Erik Satie. Cette oeuvre inspire à Guillaume Apollinaire le néologisme de surréalisme, repris ensuite par André Breton et Philippe Soupault pour la création du mouvement culturel que l'on connaît. Cocteau a une grande influence sur le travail des autres, dans le groupe même composé par ses amis : « Les Six ».
Ayant été exempté du service militaire, Cocteau décide néanmoins de participer à la guerre de 1914, avec un convoi sanitaire civil. Adopté par un régiment de fusiliers marins, il vit à Dixmude, vole avec Roland Garros. Après le nécessaire temps de gestation, il écrira sur cette guerre l'un de ses meilleurs romans : Thomas l'Imposteur. Dans les années 1920, Cocteau s'associe avec Marcel Proust, André Gide et Maurice Barrès.
En 1918, il fait une rencontre qui exercera sur sa carrière une influence prépondérante : on le présente à Jean Cocteau qui aussitôt devine -- « A quoi ? Je me le demande », écrira-t-il plus tard dans La Difficulté d'être -- un talent caché. Enthousiasmé par les poèmes que Radiguet lui lit, Cocteau le conseille, l'encourage et le fait travailler ; il l'aide ensuite à publier ses vers dans les revues d'avant-garde, notamment dans Sic et dans Littérature.
Les deux hommes entreprennent beaucoup de voyages ensemble. Toujours en admiration devant le talent littéraire de Radiguet, Cocteau promeut les travaux de son ami dans son cercle artistique, et s'arrange pour faire publier par Grasset Le Diable au corps (une histoire en grande partie autobiographique sur le rapport adultère entre une femme dont le mari est au front et un homme plus jeune), exerçant son influence pour recueillir le prix littéraire du « Nouveau Monde » pour le roman.
En 1921, il collabore avec le Groupe des Six pour le livret argumentaire des Mariés de la Tour Eiffel, oeuvre collective qui lance la nouvelle génération musicale en France dans le sillage d'Erik Satie qui en est le mentor.
La réaction de Cocteau à la mort soudaine de Radiguet, en 1923, crée un désaccord avec certains proches qui déclarent qu'il l'a laissé désespéré, découragé et en proie à l'opium. Cocteau n'aurait même pas assisté à l'enterrement. Mais Cocteau n'assiste généralement pas aux enterrements. L'auteur quitte alors aussitôt Paris avec Diaghilev pour une représentation des « Noces » par les Ballets russes à Monte-Carlo. Cocteau, lui-même, qualifie beaucoup plus tard son attitude de « réaction de stupeur et de dégoût ».
Son penchant pour l'opium à cette époque-là, Cocteau l'explique comme un simple hasard lié à sa liaison fortuite avec Louis Laloy, le directeur de l'Opéra de Monte-Carlo. La dépendance de Cocteau envers l'opium et ses efforts pour s'en sevrer auront une influence décisive sur son modèle littéraire.
Son livre le plus connu, Les Enfants Terribles, est d'ailleurs écrit en une semaine, au cours d'un difficile sevrage.
Jean Cocteau et la famille Bourgoint se sont connus à travers un ami commun, Christian Bérard, un peintre qui réalisa les décors des pièces de théâtre de Cocteau. Les Bourgoint avaient trois enfants, les jumeaux Maxime et Jeanne, et le cadet Jean.
Jeanne et Jean Bourgoint revirent Cocteau en 1925. Jean Cocteau rencontre à Meudon le 15 juin 1925 chez les Maritain Charles Henrion, disciple de Charles de Foucauld et vêtu d'un burnous blanc orné du Sacré-Coeur rouge, qui fit une grande impression sur Cocteau, qui se convertit . Le 19 octobre, Jean Cocteau communie, entouré de Jean Bourgoint et de Maurice Sachs. Ils se fréquentèrent jusqu'en 1929, date à laquelle Jeanne se suicide, laissant son frère démuni. La vie de Jeanne et de Jean Bourgoint impressionna tant Cocteau qu'il se mit presque aussitôt à écrire leur histoire qui deviendra Les Enfants terribles.
Dans les années 1930, Cocteau aurait eu une liaison avec la princesse Nathalie Paley, fille morganatique d'un grand duc de Russie, elle-même modiste, actrice ou modèle et ancienne épouse du couturier Lucien Lelong. Elle aurait été enceinte mais la grossesse n'a pu être menée à son terme, ce qui plongea Cocteau et Paley dans un profond désarroi. (NB : Il s'agirait bien ici d'une rumeur si on s'en réfère à la page Wikipédia consacrée à Nathalie Paley. Il semble qu'elle n'aimait pas les relations sexuelles, ceci étant lié aux événements tragiques de sa jeunesse. Elle s'est d'ailleurs mariée en deuxièmes noces avec John Chapman Wilson, un producteur de théâtre américain qui était homosexuel).
Cocteau entretient ensuite une relation de longue durée avec deux acteurs français, Jean Marais et Edouard Dermit, ce dernier officiellement adopté par Cocteau.
Il aurait entretenu une relation avec Panama Al Brown, un boxeur dont il prend en charge la carrière à un moment donné.
En 1940, Le Bel Indifférent, une pièce de Cocteau écrite pour Édith Piaf, est un énorme succès. Il travaille également avec Picasso et Coco Chanel sur plusieurs projets, est l'ami de la majeure partie de la communauté européenne des artistes, et lutte contre son penchant pour l'opium durant la plus grande partie de sa vie d'adulte. Alors qu'il est ouvertement homosexuel, il a quelques aventures brèves et compliquées avec des femmes. Son travail recèle de nombreuses critiques envers l'homophobie.
Jean Cocteau joue un rôle ambigu durant la Seconde Guerre mondiale, les résistants l'accusent de collaboration avec les Allemands, une partie de son passé (1939-1944) reste mystérieuse.
Cocteau est d'ordinaire assez réservé quant à l'affirmation de son engagement politique. Pendant l'Occupation, il fait montre d'un certain pacifisme (« L'honneur de la France, écrit-il dans son Journal du 5 mai 1942, sera peut-être, un jour, d'avoir refusé de se battre »), mais surtout, il n'hésite pas à accueillir Arno Breker, sculpteur officiel du Troisième Reich, lors de son exposition à Paris, pendant l'été 1942. Leni Riefenstahl bénéficie de sa protection après la guerre pendant sept ans.
-- Philippe Burrin, La France à l'heure allemande, Seuil, 1995, p. 352.
En 1941, la décision du Préfet de police d'interdire sa Machine à écrire est annulée par la Propaganda Abteilung, soucieuse de ne pas trop museler la muse française. Reste qu'à la Libération, il est rapidement acquitté par le Comité national du cinéma et le Comité national des écrivains, comités d'épuration devant lesquels il comparaît pour collaboration.
Quelques immenses succès firent passer pour toujours Cocteau à la postérité : Les Enfants terribles (roman), Les Parents terribles (pièce de théâtre de 1938), La Belle et la Bête (film de 1946). Devenu une référence cinématographique, il préside le Festival de Cannes de 1953, puis celui de 1954.
En 1960, l'artiste tourne Le Testament d'Orphée avec le soutien financier de François Truffaut.
En octobre 1963, apprenant le décès de son amie Édith Piaf, Cocteau est pris d'une crise d'étouffement et succombe quelques heures plus tard d'une crise cardiaque dans sa demeure de Milly-la-Forêt le 11 octobre 1963 à 74 ans.
Il est enterré dans la Chapelle Saint-Blaise-des-Simples à Milly-la-Forêt (Essonne). Sur sa tombe, cette épitaphe : Je reste avec vous.
Le 22 juin 2010, sa maison à Milly-la-Forêt, la Maison Cocteau, transformée en musée, a été inaugurée.

Filmographie de Jean Cocteau

  • 1
    Une nuit à l'opéra
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    Ma note :
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    1h30
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    Les amours contrariées de Jean Cocteau et Raymond Radiguet, au début des années 20. La mort de Radiguet qui fait sombrer Cocteau dans l'opium. Un récit sous l'emprise de la drogue....
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    This revealing documentary from director Philippe Kohly examines the storied life of renowned soprano Maria Callas, from her troubled childhood in New York City to her scandal-lade...
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    Chacun son cinéma
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    Film anniversaire réalisé à l'occasion des 60 ans du Festival de Cannes. 34 cinéastes, issus de 25 pays, ont réalisé chacun un court métrage de 3 minutes autour du thème de la sall...
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    C’est la dernière révérence d’Edwige Feuillere à son public. Au cours de ce One Woman Show, la grande comédienne évoque près de 60 ans d’une immense carrière. Elle retrace pour n...
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  • 7
    Merlín
    (1991)
    un film de Adolfo Arrieta
    0h58
    Ma note :
  • 8
    La Voix humaine
    un film de Peter Medak
    0h51
    Ma note :
  • 9
    Jean Cocteau: Autoportrait d'un inconnu
    un film de Edgardo Cozarinsky
    Jean Cocteau parle des gens qu'il a connus tout au long de sa longue vie.
    1h06
    Ma note :
  • 10
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    Juste après la guerre, en 1949, Jacques Baratier réalise un film, intitulé «Désordre». En toile de fond, Saint-Germain-des-Prés et les existentialistes. Là, entre le boulevard Sain...
    1h00
    Ma note :

Avis sur les films de Jean Cocteau

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