Ami et collaborateur de Béla Bartók et de Zoltán Kodály, il écrit le livret de A Kékszakállú herceg vára (Le Château de Barbe-Bleue) et du Prince de bois pour Bartók. Il a publié plusieurs recueils de poésie et de récits en langue hongroise. György Lukács le considérait comme l'un des plus grands poètes de sa génération. Membre du comité culturel révolutionnaire sous le régime de la "République des Conseils de la Hongrie" (dite Commune) en 1919, il est obligé de se réfugier en Autriche, puis à Berlin après la chute.
En 1925 il publiait son ouvrage sur l'art du cinéma à Berlin, écrit en allemand et intitulé Der Sichtbare Mensch (L'Homme visible). Il travaillait comme scénariste pour les films de
Leni Riefenstahl à Berlin, co-scénariste de
Georg Wilhelm Pabst. Après la prise du pouvoir par les nazis il quitte Berlin et s'installe à Moscou. En Union Soviétique, il devient professeur de L'Institut Supérieur du Cinéma (V.G.I.K.), déployant une activité de grande envergure. Il a de bons contacts avec Serguei Eisenstein, il partage en général l'opinion de ce dernier sur les questions théoriques du montage, ce qui n'empêche pas pour autant leurs débats et contravis occasionnels.
En 1945, il rentre en Hongrie, devient le fondateur de l'Institut Hongrois du Cinéma. Il est le scénariste du film de Géza Radványi, Quelque part en Europe (1948), premier succès mondial du cinéma hongrois après la guerre. Il enseigne à Prague ainsi qu'à Rome, où le théoricien marxiste Guido Aristarco lui consacre d'importants chapitres dans ses livres. Malgré le fait que Béla Balázs a reçu le Prix Kossuth, après le jugement politique défavorable porté d'une part sur quelques films de Eisenstein en Union Soviétique, d'autre part sur ses théories "avant-gardistes" et "anti-réalistes", Balázs s'est vu vite marginalisé, limogé de ses postes.
Il meurt en 1949. Ses livres fondamentaux ne seront réédités en Hongrie qu'en 1958, puis dans les années 1970.