Diana Ross

Actrice
Née à Detroit, Michigan, USA le 26 mars 1944
Connue pour...

Biographie de Diana Ross

Le nom complet porté sur son acte de naissance est Diana Ernestine Earle Ross, le prénom Diana résultant d'une erreur lors de l'inscription sur l'acte de naissance, ses parents ayant souhaité la prénommer Diane, prénom qui sera utilisé dans la vie courante durant toute sa jeunesse jusqu'au démarrage de sa carrière musicale à la Motown. Ernestine est le prénom de sa mère, son nom intermédiaire Earle est le nom de famille de sa mère et Ross, son nom de famille, lui vient de son père.
Diana Ross, Florence Ballard et Betty Travis chantaient depuis toutes jeunes, dans l'ensemble d'immeubles du nord-est de Détroit dit Brewster-Douglas housing projects où elles étaient voisines. Elles incorporeront dans leur groupe Mary Wilson (née le 6 mars 1944), qui venait du Mississippi tandis que Betty Travis sera remplacée par Barbara Martin avant que celle-ci ne s'en aille. Le groupe qu'elles avaient formé, sous la houlette de Ballard et sous l'impulsion d'Eddie Kendricks et de Bill Williams, DJ de la radio locale WCHB, était The Primettes pendant de The Primes (groupe masculin, base des futurs Temptations, Eddie Kendricks et Paul Williams). Grâce à Milton Jenkins, imprésario des Primes, les Primettes enregistreront chez LuPine, petit label de Detroit. Elles y enregistrent des choeurs pour les Falcons ou Eddie Floyd et huit chansons étalées sur une période de six mois.
Un simple (non classé), Tears of Sorrow, est édité en mars 1959, avec Pretty Baby en face B. Tears of Sorrow est chanté par Diana Ross et Pretty Baby par Mary Wilson. Après la faillite de LuPine, elles font le siège de la firme Tamla-Motown, aidées par Smokey Robinson, ancien voisin de Ross ; elles feront des choeurs ou frapperont dans leurs mains pendant un an à 2,50 USD la semaine avant de signer avec le label le 15 janvier 1961. Elles avaient enregistré le 1er octobre 1960 un titre réalisé par Smokey Robinson, After All, qui ne sera jamais édité, à l'inverse de I Want a Guy, enregistré le 15 décembre, et réalisé par Berry Gordy, patron de la Motown. Lorsqu'il signe le groupe en 1961 et lui impose de changer de nom, c'est Florence Ballard qui propose The Supremes, nom qui plaît à Gordy.
Elles enregistrent en 1961 douze chansons, qui ne seront pas commercialisées sauf certaines plus tard sur des compilations. En mars sort le premier simple, I Want a Guy (face 2 : Never Again), suivi en juillet du meilleur Buttered Popcorn (face 2 : Who's Lovin' You), qui ne seront classés ni l'un ni l'autre. Buttered Popcorn est chanté par Florence Ballard, ce qui est unique au milieu des autres chansons toutes chantées par Ross. Ces deux simples seront sortis sur le label Tamla, avant que les suivants ne le soient sur le label Motown. Suivront des essais infructueux avec Smokey Robinson puis en mai 1962 sort Your Heart Belongs to Me (face 2 : He's Seventeen) classé n°95, suivi en novembre de Let Me Go the Right Way (face 2 : Time Changes Things) classé n°90 pop et n°26 R&B.
Leur premier album, Meet the Supremes, sorti en décembre 1962, est réalisé par Gordy et Robinson. L'album inclut les quatre premiers simples accompagnés des faces 2 et quatre autres chansons dont Baby Don't Go chanté par Mary Wilson.
Même si, en janvier 1963, Gordy a décidé que les Supremes étaient une priorité pour la Motown, My Heart Can't Take It no More (face 2 : You Bring Back Memories incluse sur l'album) sorti en février, n'est pas classé. En avril 1963 une version en public de Let Me Go the Right Way est incluse sur la compilation générale Motor Town Revue, Volume 1. Il s'agit d'un titre enregistré en décembre 1962 et remixé pour l'album. Une version « démixée » sortira pour la compilation The Supremes de 2000. Le simple suivant est A Breath Taking Guy qui, sorti en juin 1963, est classé n°75. Par ailleurs, le titre original de cette chanson est le long A Breath Taking, First Sight Soul Shaking, One Night Love Making, Next Day Heartbreaking Guy. C'est une des rares chansons des Supremes où s'opère un véritable call and response, mettant en valeur les voix de Wilson et de Ballard.
En février 1963, elles enregistrent un album de country-western qui aurait dû inclure (The Man With The) Rock and Roll Banjo Band (face 2 : A Breath Taking Guy). Cet album réalisé par Clarence Paul ne sera édité que deux ans après, en 1965 (il incluera My Heart Can't Take It no More), tandis qu'un autre album, The Supremes Sings Ballads & Blues, est partiellement enregistré mais ne sortira jamais. Ces débuts laborieux font ricaner leurs collègues de la prestigieuse Motortown Revue, qui les affublent du sobriquet de No-hit Supremes.
C'est alors que Berry Gordy, qui n'a jamais ménagé ses efforts pour ses girls, fait écrire un single par le trio Holland, Dozier & Holland (H/D/H), en pleine gloire avec Martha and the Vandellas et The Marvelettes : ils trouvent la formule qui peut tirer parti de la voix ténue et mal assurée de Diana Ross, incapable de chanter avec la force de Martha Reeves ou la maturité de Mary Wells.
Sort fin octobre 1963 When the Lovelight Starts Shining Through His Eyes, qui sera classé n°23 pop et R&B. Ce simple contient tous les tics H/D/H-Motown depuis les frappements dans les mains aux « ooh ooh » jusqu'à la batterie très parade de majorettes. Diana Ross chante de manière assurée, d'une voix claire et nette, avec en fond deux étonnants rugissements masculins. Berry Gordy et la Motown ont enfin trouvé la formule mettant en valeur le timbre de Ross, immédiatement reconnaissable et sexy. L'année 1963 est aussi l'année des premiers concerts de « préparation ». Les rares apparitions télévisées révèlent des Supremes en play-back où Diana Ross s'affirme comme le point de mire et la chanteuse solo malgré le rôle important laissé à Mary Wilson, que l'on dit alors favorite de Berry Gordy.
Le simple suivant, Run, Run, Run, enregistré en mai 1963 et sorti en février 1964 n'aura pas un tel succès et sera n°93 pop et R&B : moins lisse que le précédent, son rythme sautillant est donné par un orgue et un piano tandis que s'y greffent les choeurs et les cuivres. Il aura au moins le mérite de clore la période no-hit Supremes.
Le feu d'artifice des n°1 et disques d'or s'ouvre le 17 juin 1964 avec Where Did Our Love Go, la chanson sûrement la plus achevée des Supremes, de H/D/H et de la Motown. Cette chanson enregistrée en avril 1964 devient n°1 pop et R&B et se vendra sur le moment à un peu plus d'un million exemplaires : c'est un de leurs instant million-seller avec You Can't Hurry Love, Love Child, I'm Gonna Make You Love Me et Someday, We'll be Together. Refusée par les Marvelettes, elle avait échu aux girls, qui ne l'aimaient pas plus - Mary Wilson parlait de kiddy-bop stuff lors du Dick Clark Road Show.
En août sort l'album Where Did Our Love Go, avec les hits Baby Love (n°1 pop et R&B pendant un mois - un record à l'époque) et Come See About Me (n°1 pop et n°3 R&B sorti en octobre), en plus des quatre simples précédents. Le point de mire de cet album est néanmoins Where Did Our Love Go, dont le charme semble renouvelé à chaque écoute. Sur les douze chansons, c'est celle dont la personnalité est la plus affirmée, et celle qui servira de modèle aux autres succès. L'album, classé n°2, restera 89 semaines dans les classements et se vendra à près d'un million d'exemplaires.
Cet album affirme un style vocal neuf tandis que le look avec perruques sophistiquées et robes serrées est assumé comme une réponse féminine à l'unité vestimentaire des Beatles. L'élégance de Diana Ross, qui avait été la seule vendeuse noire du magasin Harrod's de Détroit, était d'ailleurs ce qui avait décidé Berry Gordy à engager les Supremes : ainsi, la Motown acquérait une allure, une image de marque et Diana Ross, avec ses grands yeux de biche, devenait la quintessence de l'esprit Motown. H/D/H lui fabriquent un personnage, celui du sex symbol ambigu, de la femme-enfant, toujours quittée, toujours en quête de consolation et de protection, généralement réservée mais capable d'explosions soudaines de désirs.
C'est aussi l'époque où l'image des Supremes s'affirme à travers des entrevues fabriquées par la Motown où Diana Ross, jeune et sage ne consent que des confidences sur ses secrets de maquillages et son enfance « pauvre » (qualificatif exagéré pour des raisons publicitaires : les Ross étaient issus de la classe moyenne, comme le dira plus tard Diana Ross). La Motown fait barrage sur leur vie sentimentale : il y a toute une tradition de la chanteuse noire triste et droguée (Bessie Smith ou Billie Holiday) ou volage et volcanique (Dinah Washington), qu'il faut faire oublier.
Motown hésite à proposer les Supremes sur scène mais elles apparaissent à la télévision où de nombreuses émissions exposent une chorégraphie recherchée qui rompt avec la tradition qu'avaient imposé les Ronettes et leurs émules. Après avoir leur album aux trois n°1, elles commenceront cependant la tournée des night-clubs par le 20 Grand Nightclub de Détroit, avec les Temptations, pour entretenir un succès tel qu'il n'était concurrencé que par les Beatles et Elvis Presley.
Elles obtiennent aussi du succès en Europe : Where Did Our Love Go se classe n°3 en Angleterre, n°8 aux Pays-Bas et n°6 en Suède, Baby Love, n°1, n°8 et n°7 respectivement et Come See About Me n°27 en Angleterre et n°17 aux Pays-Bas. L'album réintitulé Meet the Supremes se classe n°8 en Angleterre.
En 2004, pour les quarante ans de l'album, la Motown sort, par l'intermédiaire du label Hip-O select dévolu à la vente par Internet, Where Did Our Love Go - the 40th Anniversary Edition, un double CD particulièrement riche. Les douze chansons de l'album sont disponibles en stéréo puis en mono sur un CD. Sur l'autre, il y a 14 titres enregistrés lors des mêmes sessions, une version supplémentaire de Baby Love, quatre chansons prévues pour l'album annulé The Supremes Sing Ballads and Blues (qui aurait dû sortir en septembre 1963 et être leur deuxième album) ainsi que 8 titres enregistrés en public en août 1964 et prévus pour l'album lui aussi annulé The Supremes Live! Live! Live!. Quatre chansons du second CD étaient déjà sorties auparavant sur d'autres compilations mais avec des mixages différents et une est reprise telle quelle de The Never Before Released Masters, une compilation d'inédits de 1987.
En octobre 1964, elles passent deux semaines en Angleterre et sortent en même temps leur troisième album, intitulé A Little Bit of Liverpool aux États-Unis et With Love (From Us to You) en Angleterre. Il est composé de reprises de succès des Beatles et d'autres groupes du Merseybeat. Mais, cet album sans grande personnalité a peu de succès (175 000 exemplaires, n°21). En février 1965, Meet the Supremes reçoit une nouvelle pochette et un mixage en stéréo tandis qu'en mars sort enfin The Supremes Sing Country, Western & Pop, album réalisé par Clarence Paul et Lawrence T. Horn qui se vendra à moins de 40 000 exemplaires. Il est suivi en avril de We remember Sam Cooke, vendu seulement à 85 000 exemplaires (n°79 pop et n°5 R&B). Entre les deux, aurait dû prendre place The Supremes Live! Live! Live!, mais il n'est pas édité (bien que l'on possède un photo de Marvin Gaye montrant la pochette à Mary Wilson et Florence Ballard). Le projet était de le sortir en avril 1965 avec des extraits de concerts de février, août et décembre 1964 aux États-Unis complétés par des extraits de la Motortown Revue à Paris (mars 1965).
La suite de Where Did Our Love Go est un simple enregistré le 5 janvier, sorti en février et devenu n°1 pop et n°2 R&B, Stop! in the Name of Love, complété en avril par Back in my Arms Again, n°1 pop et R&B alors qu'elles font une tournée en Europe en mars. C'est lors de cette tournée qu'un des Temptations trouvera pour elles leur geste chorégraphique, celui de l'agent de police arrêtant la circulation, paume étendue, bras étiré. Ce geste originellement prévu à la va-vite pour Stop ! in the Name of Love, deviendra la marque de fabrique des Supremes. On retrouve ces deux titres avec le simple sorti en juillet 1965, Nothing But Heartaches (n°11 pop et n°6 R&B) sur le vinyle More Hits by the Supremes, sorti le même mois et promu par de nombreuses émissions télévisions spectaculaires dont le public ne se lasse pas (quinze en 1965). Classé n°6, c'est un de leurs meilleurs albums : H/D/H et elles-mêmes y sont à leur apogée.
En novembre, elles sortent deux disques : The Supremes at the Copa (n°11) enregistré en public et Merry Christmas. Les deux albums There's a Place for Us et A Tribute to the Girls, de la même époque, ne sortiront pas - mais les chansons qui avaient été enregistrées referont surface sur des compilations.
Après 1965, leurs redevances passent de 0,00675 USD à 0,0091 USD - presque un centime ! - sur chaque 45 tours. Leur engagement au night-club new-yorkais du Copacabana, à partir du 29 juillet, montre cependant l'étendue de leur succès crossover. Ce genre de night-clubs était en effet plus habitué à Frank Sinatra qu'à des chanteurs de pop et rares étaient les Noirs à y avoir chanté, comme Sammy Davis Jr. ou Sam Cooke. Elles y feront une excellente impression et y retourneront plusieurs fois (du 17 au 23 mars 1966, en mai 1967, puis en avril 1968 entre autres). En octobre 1965, elles chanteront au Philharmonic Hall de New York.
Puis vient en février 1966 l'album I Hear a Symphony (n°8), annoncé par le succès homonyme (n°1 pop, n°2 R&B, n°39 anglais sorti en octobre et n°35 aux Pays-Bas) et par My World is Empty Without You (n°5 pop et n°10 R&B sorti en décembre). Cependant, les dissensions à l'intérieur du groupe, présentes presque depuis le début, commencent à prendre un nouveau relief du fait de l'antagonisme entre Ballard et Ross soutenue au-delà de toute mesure par Gordy. En octobre 1965, Ballard rate la session d'enregistrement de My World is Empty Without You, remplacée par Marlene Barrow. À partir de ce moment, Gordy se rend compte qu'il peut remplacer Ballard : il veut même la remplacer sur scène, au Copacabana, ce à quoi s'oppose le patron du night-club. Néanmoins, sur un album des Spirituals, que Gordy projette pour la mémoire de sa soeur qui vient de mourir, Ross chante souvent seule. Et en 1966, Barbara Randolph est sur le point de remplacer Ballard, tandis que Gordy lancerait Ross en solo.
En avril 1966, elles lancent Love is Like a Itching in my Heart (n°9 pop et n°7 R&B) suivi en juillet de You Can't Hurry Love (n°1 pop et R&B, inspiré de (You Can't Hurry God) He's Right on Time titre de janvier 1953 des Gospel Harmonettes). Ces chansons sont réunies sur un album en août, Supremes À Go-Go, où l'on retrouve des standards de la Motown. Supremes À Go-Go, classé n°1, annonce une deuxième vague de succès après ceux de 1964-1965. You Keep Me Hangin' on, lancé en octobre 1966, est un n°1 pop et R&B, suivi de Love is Here and Now You're Gone, lancé en janvier 1967, n°1 pop et R&B aussi. Le lp The Supremes Sing Holland-Dozier-Holland est lancé en même temps : c'est un des derniers de la série avec ces compositeurs-réalisateurs artistiques (classé n°6). You Keep Me Hangin' on est de toutes leurs chansons un de leurs morceaux les plus spectaculaires, avec une guitare funk et une basse vrombissante. Les paroles aussi ont changé et cette fois-ci, c'est Diana Ross, devenue femme, qui dit avec rage get out of my life !. Certains y voient le testament des Supremes : il avait d'ailleurs été prévu comme tel par la Motown, qui aurait officialisé le départ de Ross le 29 septembre 1966 à l'hôtel Flamingo de Las Vegas.
Les Supremes sont gagnées par la mode psychédélique, mais talonnées par le Memphis Sound et Aretha Franklin : on leur reproche de ne pas avoir su évoluer dans la fin des années 1960. L'album suivant (enregistré fin 1966 et sorti en mai 1967), The Supremes Sing Rodgers & Hart peut apparaître comme un erreur : il avait été prévu en tant qu'album double et ne sortira finalement qu'en album simple. L'album se classe cependant n°3 R&B et n°20 pop. Même s'il se vend peu (135 000 exemplaires), The Supremes Sing Rodgers & Hart, réalisé par Gordy et Gil Askey, ne l'est pas dans la carrière globale de Ross, qui sur son album de 1993 reprend toujours du Rodgers & Hart, réalisé par Askey. Une des chansons les plus remarquables est Falling in Love With Love où l'on entend Mary Wilson en plus de Ross. L'enregistrement de The Supremes Sing Rodgers & Hart avait été précédé d'une émission de télévision sur ABC à laquelle ont participé les Supremes. Intitulée Rodgers & Hart Today, elle réunit des gens aussi divers que Petula Clark et Count Basie, entre autres. Les Supremes y chantent sept chansons enregistrées durant l'été 1966. C'est pour prolonger cette émission (programmée le 11 mai 1967) que Berry Gordy a l'idée de faire enregistrer un album aux Supremes. Ce dernier est enregistré du 28 octobre au 3 novembre avec quelques retouches en janvier 1967 pour être lancé en mai 1967. Dans le même genre que The Supremes Sing Rodgers & Hart, The Supremes From Broadway to Hollywood prévu pour mars 1967 avait été lui aussi annulé.
En janvier 1967, elles enregistrent The Supremes Sing & Perform Disney Classics, dont la sortie prévue pour juillet sera annulée. D'autres chansons seront enregistrées en septembre mais elles connaîtront le même sort. En mars enfin, elles enregistrent et lancent un autre n°1 pop (n°12 R&B), The Happening, chanson du film du même nom.
Le groupe devient le 28 juin 1967 à Las Vegas Diana Ross & the Supremes en même temps qu'est lancée une compilation (août 1967) de 20 titres dont The Happening. Cette compilation intitulée Greatest Hits est n°1 aux États-Unis et en Angleterre. Elle aurait due être suivie par Diana Ross & the Supremes on Stage en décembre, qui finalement ne sortira pas.
Florence Ballard, qui a de plus en plus de mal à s'accommoder de Diana Ross soutenue par Gordy, est mise à la porte et remplacée par Cindy Birdsong (ex-membre de Patti LaBelle & the Bluebelles née le 15 décembre à Camden, dans le New Jersey). Cette décision de Gordy date d'avril 1967 et la première apparition de Birdsong se fera discrètement et anonymement au Hollywood Bowl le 29 avril, sans problème, même si Birdsong n'a pas la même présence vocale que Ballard. Cette dernière apparaîtra cependant encore au Copacabana en mai et au Tonight Show animé par Johnny Carson en même temps, puis elle honore les engagements du groupe à Los Angeles, à partir du 13 juin et Las Vegas, à partir du 28 juin. Officiellement, elle est remplacée en juillet, puis elle sera lâchée sans ménagement par la Motown, qui lui fera abandonner tout droit sur son travail dans les Supremes et lui interdira d'utiliser son ex-appartenance au groupe comme argument publicitaire.
La nouvelle composition du groupe, le départ d'Holland, Dozier & Holland et le déménagement de la Motown de Detroit en Californie après les émeutes de 1967 (rendu définitif en 1971) affectent les ventes des Supremes dont la présence dans les classements et donc les ventes seront dorénavant irrégulières.
Les trois simples suivants, écrits par H/D/H sont Reflections (n°2 pop et n°4 R&B), In and Out of Love (n°9 pop et n°6 R&B) et Forever Came Today (n°28 pop et n°17 R&B). Sortis respectivement en juillet, octobre 1967 et février 1968, ils sont tirés de l'album Reflections. Cet album a été enregistré en mars 1967 pour les deux premiers succès et est sorti en mars 1968. C'est un album où sont utilisés de nombreux effets électroniques et contrairement aux apparences, c'est un bon album moderne et psychédélique, loin du classicisme des Supremes. Reflections sera suivi en août d'un autre album destiné à une pièce de théâtre sur Broadway, Diana Ross & the Supremes sing and perform "Funny girl" (n°150 en octobre 1968).
En août sort Live at London's Talk of the Town, album en public où elles reprennent entre autres de nombreux standards de pop anglais, accompagné entre autres d'un pot-pourri de The Lady is a Tramp avec Let's Get Away From It All qui met en valeur les trois voix. Live at London's... se classe n°57, alors qu'il avait été n°6 en mars en Angleterre (où il était sorti avant Reflections). He, une de leurs chansons n'est pas incluse sur leurs albums mais sur In Loving Memory, un album où se retrouvent tous les grands noms de la Motown sorti en août 1968 (et réédité en mars 1969 pour une bonne oeuvre des Gordy).
Après Some Things You Never Get Used to, lancé en mai (n°30 pop et n°43 R&B), leur plus gros succès de cette époque, Love Child, est lancé en septembre et il devient n°1 pop et n°2 R&B. Sur le simple Love Child, seule Diana Ross chante, accompagnée de choristes anonymes (les Andantes) : la Motown montre dès lors clairement ce qu'elle pense des Supremes en tant que groupe. Mary Wilson et Cindy Birdsong apprendront ce qu'elles ont à chanter pour une émission d'Ed Sullivan. Néanmoins, l'une comme l'autre touchent les mêmes redevances que Diana Ross : Wilson encore en 2008, et Birdsong jusqu'en 1972 quand elle quitte le groupe et signe un « arrangement » du genre de celui que Ballard avait signé.
Après Love Child néanmoins, leur succès auprès des radios n'est plus ce qu'il a été : la musique et l'état d'esprit de la fin des années 1960 se durcissent et les Supremes brillamment superficielles ont du mal à s'adapter. Suivra ensuite une longue collaboration de quatre albums particulièrement réussis, avec les Temptations. Le moteur avait été un arrangement entre Gordy et la chaîne NBC qui donnerait naissance au projet T.C.B., présenté d'abord à l'émission d'Ed Sullivan.
Le premier album est Diana Ross & the Supremes Join the Temptations (novembre 1968, n°2), lancé parallèlement au simple I'm Gonna Make You Love Me (n°2 pop et R&B). L'album suivant, sorti en décembre 1968, est The Original Soundtrack From Tcb Starring Diana Ross & the Supremes With the Temptations, bande originale de la première émission télévisée en couleurs, du 9 décembre. Les uns comme les autres y reprennent leurs succès et d'autres standards. L'album se classe n°1.
Puis en mai 1969, les Supremes sortent un album à elles, Let the Sunshine in. Suivra en août le simple avec les Temptations, The Weight classé n°46 pop et n°33 R&B, tiré du vinyle Together de septembre 1969 (classé n°28 aux États-Unis et en Angleterre). Sur cet album, Mary Wilson chante le superbe Can't Take my Eyes Off of You, reprise du succès de Frankie Valli de 1967. Elle chante en duo avec Eddie Kendricks, ce qui en fait la chanson la plus réussie de l'album. Sa voix voilée et son très beau timbre sont joliment mis en valeur et peuvent même faire oublier que Wilson a bien peu de réserve vocale et qu'elle ne maîtrise pas très bien sa respiration - particulièrement visibles dans la version solo sortie sur le coffret The Supremes en 2000.
1969 est aussi le moment où Diana Ross est associée à la découverte des Jackson 5 qu'elle présente à une fête de 300 personnes au Daisy Club d'Hollywood. Les Jackson 5 feront alors partie du spectacle des Supremes, le 16 août au Forum de Los Angeles, puis au Hollywood Palace en octobre 1969. La publicité de la Motown insistera sur le fait que c'est Ross en tournée qui a découvert les Jackson, ce qui est exagéré : ils ont été découverts par Gladys Knight et c'est Bobby Taylor qui les a amenés à Detroit pour leur faire passer une audition : néanmoins leur premier album sera Diana Ross Presents Jackson 5, avec quelques lignes écrites par elle.
L'année se termine en octobre avec le dernier n°1 (pop et R&B) des Supremes avec Ross Someday We'll be Together, une chanson qui sanctionnait le fait qu'elles ne seraient plus jamais ensemble. Cette chanson tirée de l'album Cream of the Crop, sorti en novembre, avait été enregistrée par Ross avec un choeur d'où se détachent Julia et Maxine Waters mais sans Wilson ni Birdsong, car il avait été prévu comme le premier simple solo de Diana Ross. On entend aussi sur ce disque la voix du réalisateur artistique Johnny Bristol. Ce sera un très gros succès, leur quatrième instant million-seller, qui se vendra à 2 millions d'exemplaires.
Pour Berry Gordy, il était essentiel que l'adieu de Ross aux Supremes se fasse sur un n°1 et l'album Cream of the Crop est typique des petits arrangements commerciaux de la Motown. Il existe deux versions des chansons de l'album : une avec Ross, l'autre avec sa future remplaçante Jean Terrell. Si c'est la version avec Ross qui est sortie, c'est grâce au numéro 1 obtenu par Someday We'll be Together. Dans le cas contraire, la Motown aurait lancé These Things Will Keep Me Loving You, finalement sur le premier album solo de Ross. Le classement au sommet des charts de Someday We'll be Together a ainsi ouvert la voie à Up the Ladder to the Roof devenu par conséquent le premier simple des Supremes sans Ross et terminé seulement 24 heures avant l'enregistrement de l'émission d'Ed Sullivan.
Les Supremes terminent leur carrière avec Diana Ross par le quatrième album en collaboration avec les Temptations, Gettin' It Together, the Original Tv Soundtrack From "On Broadway" (novembre, enregistré en septembre), suivi d'un Greatest Hits, Volume Iii ne concernant que la période Diana Ross & the Supremes (à partir de 1968), sorti en décembre, au moment où, le 21, elles faisaient leur douzième apparition à l'émission d'Ed Sullivan.
Enfin elles sortent un double album en public en avril 1970, Farewell, rebaptisé en juillet 1982 Captured Live on Stage ! Ce dernier album est celui de leur spectacle d'adieux à l'hôtel Frontier à Las Vegas le 14 janvier 1970. Il avait été précédé d'adieux de Diana Ross le 21 décembre 1969 lors de l'émission d'Ed Sullivan. Elle sera remplacée pour la suite par Jean Terrell (née le 26 novembre 1942 au Texas), soeur du boxeur Ernie Terrell et belle-soeur de Tammi Terrell. Elle avait été découverte par la Motown en juin 1969 et le premier projet avait été d'en faire une artiste solo. Elle sera présentée au public lors du spectacle de Farewell même si, juste après, Gordy continuait à penser qu'elle n'était pas à sa place dans le groupe et voulait la remplacer par Syreeta. Birdsong et surtout Wilson s'y étaient formellement opposées, ce qui sera une nouvelle source d'affrontements avec Gordy et un nouveau prétexte de sa part pour se désintéresser du groupe. L'album Farewell, classé n°46 aux États-Unis, n'est pas particulièrement original si ce n'est qu'elles y interprètent joliment deux standards de comédie musicale, It's Alright With Me et Big Spender .
En octobre 1969, Diana Ross quitte les Supremes pour entamer une carrière solo. Elle se libère du poids symbolique des Supremes pour lancer le 19 juin 1970 son premier album en solo intitulé sobrement Diana Ross, prélude à une série de succès en quinze ans. Réalisé et presque entièrement écrit par Ashford & Simpson ce vinyle, classé n°19, donne lieu à deux simples : Reach Out & Touch (Somebody's Hand), sorti en avril (n°20 pop, n°7 R&B et n°33 anglais), et surtout Ain't no Mountain High Enough (n°1 pop et R&B, n°6 anglais), après sa sortie en juillet. Ce dernier simple se vendra à plus de 1 200 000 exemplaires. Elle donne aussi sur l'album sa propre version de You're All I Need to Get by. Reach Out & Touch était un projet de simple propre à Ross, dont Gordy ne voulait pas entendre parler, arguant du fait qu'il aurait peu de succès - il sera vendu à 500 000 exemplaires. Si ce titre a été édité en simple, c'est sur l'insistance de la chanteuse qui en fera même une de ses chansons emblématiques lors de ses concerts (elle sera reprise par les Supremes et les Four Tops sur The Magnificent Seven en 1970 et elle servira même d'introduction aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984). Ce disque est fait de très nombreuses reprises ; Now That There's You, Can't It Wait Until Tomorrow et Where There Was Darkness avaient été enregistrés en 1969 par Valerie Simpson pour son premier album (les deux premières chansons sortiront en 1971 sur son album Exposed) ; Keep an Eye avait été chanté par les Supremes sur Love Child puis par Gladys Knight en 1969 ; on retrouve aussi sur cet album deux ex-duos de Marvin Gaye et Tammi Terrell, Ain't no Mountain High Enough de 1967 et You're All I Need to Get by de 1968 ; Dark Side of the World enfin avait été enregistré au premier trimestre 1969 par Marvin Gaye (mais prévue pour être un duo avec Terrell). Cette dernière chanson est restée inédite jusqu'en 1999 date de la sortie de Love Starved Heart - Expanded Edition. Diana Ross est réédité en 2002 avec huit titres en plus, dont quatre chansons réalisées par Bones Howes (réalisateur des Fifth Dimension qui avait été un moment pressenti pour réaliser ce premier album solo de Ross). La nouvelle Diana Ross est lancée par un spectacle au Waldorf Astoria, où elle chante vingt chansons avec huit costumes, vingt-cinq musiciens, trois choristes et deux danseurs.
La même année, en octobre, suit Everything is Everything (n°42) avec la chanson-titre, I'm Still Waiting (le simple lancé en même temps, n°63 pop, n°40 R&B) puis Doobedood'ndoobe, Doobedood'ndoobe, Doobedood'ndoo, (n°12 anglais) écrits et réalisés par Deke Richards. I'm Still Waiting sera n°1 anglais quatre semaines et n°36 néerlandais en 1971. Ce simple a vu le jour en Angleterre grâce à l'insistance de l'animateur de radio Tony Blackburn qui présentait l'émission Breakfast Show sur BBC 1 et qui a passé cette chanson sans relâche jusqu'à ce que l'antenne britannique de la Motown soit convaincue de la sortir en simple. I'm Still Waiting se reclassera n°41 en octobre 1976 en Angleterre. Ce titre, d'une joliesse sexy et innocente propre à Diana Ross de cette époque, est resté là-bas une des chansons emblématiques de la chanteuse, alors qu'on s'en souvient peu aux États-Unis.
Ross commence l'année en étonnant tout le monde par son mariage à Las Vegas avec Robert Silberstein le 20 janvier 1971.
Elle a aussi en mars une émission télévisée sur ABC, où sont invités les Jackson 5, Bill Cosby et Danny Thomas. On en tirera une bande originale intitulée Diana!, qui ne peut cependant être considérée comme un véritable vinyle. Néanmoins, un mois après, en avril, est lancé un simple en duo avec les Jackson 5, Feelin' Alright (la face 2 est de Bill Cosby). L'album se classe n°46.
En juillet 1971, elle lance Surrender (n°56) où elle retrouve Ashford & Simpson ; les simples sont Remember Me (n°16 pop, n°10 R&B, vendu à plus de 500 000 exemplaires et n°7 anglais) sorti à la fin de l'année 1970, And If You See Him où sa voix se coule avec charme dans la mélodie, la reprise de Reach Out I'll be There (n°29 pop, n°17 R&B, lancé en avril) et Surrender (n°38 pop, n°16 R&B, lancé en juillet, n°10 anglais) aux harmonies orchestrales superbes.
En Angleterre, la date de sortie de l'album Surrender était prévue en même temps qu'I'm Still Waiting devenait n°1. Surrender a donc été rebaptisé I'm Still Waiting après le rajout de cette dernière chanson sur l'album et une visite de Ross en Angleterre.
Tous ces simples se retrouvent sur sa première compilation en solo Greatest Hits de 1972. Ces trois albums forment une unité qui, sans rompre avec les Supremes, sert de transition à un style plus personnel.
En 1972, elle interprête le rôle de Billie Holiday dans le film Lady Sings the Blues ce qui lui vaudra une candidature aux Oscars. La bande originale du film est un double album paru à la Motown où Ross chante des standards de jazz. Ce projet de producteur de cinéma remonte à mai 1969, mais attendait que Gordy s'y intéresse : il ne semble pas plus d'ailleurs que la connaissance que Ross avait de Holiday soit autre chose que très superficielle. Ce sera Gil Askey qui la lui fera écouter en choisissant pour elle 18 chansons. Le film sera rescénarisé par la Motown puis sera tourné entre octobre 1971 et l'été 1972, pour être lancé le 12 octobre avec la bande originale et une interview sur disque promotionnel en décembre. Ce tour de force est salué par tous et Ross obtient un Golden Apple Award pour être « la révélation la plus prometteuse de l'année » et des Golden Globe Awards. L'Oscar lui échappe de peu, probablement à cause de publicités de Gordy trop agressives. Le simple qui est tiré de la bande originale du film est Good Morning Heartache (n°34 pop, n°20 R&B) tandis que le vinyle est classé n°1. Les deux réussites les plus remarquables sont Lady Sings the Blues et The Man I Love (1972). Cette même année le magazine Cue la nomme Entertainer of the year. En 1973, elle et son film sont invités au Festival de Cannes, à une réception au décorum royal où elle chante, applaudie et félicitée par Joséphine Baker.
Un album de chansons de jazz aurait dû accompagner Lady Sings the Blues, mais Berry Gordy pensant que ceci enfermerait Ross dans un marché trop étroit, il préféra la confier au réalisateur artistique Michael Masser pour un nouvel album pop (l'album jazz sortira en 2006 sous le nom de Blue). Ce sera l'album Touch Me in the Morning qui permet à Ross de revenir au sommet des hit-parades en août 1973 avec la chanson du même nom, Touch Me in the Morning. Ce n°1 pop, n°5 R&B et n°1 adulte a été lancé en mai et est resté 5 mois dans les charts. Il est aussi sélectionné pour un Grammy Award et s'est vendu à plus d'un million et demi d'exemplaires. Il s'est classé n°9 en Angleterre et n°9 en Australie. L'album du même nom est classé n°5 ; on y trouve des ballades : All of my Life n°9 anglais et My Baby (My Baby, my Own), et les premières auto-réalisations : Imagine et Save the Children.
Suit un album de duos avec Marvin Gaye, Diana & Marvin, enregistré à l'automne 1972 et lancé en octobre 1973, album qui se classera n°26 : le simple You're a Special Part of Me lancé en septembre est classé n°12 pop et n°4 R&B. Parallèlement elle lance en décembre last Time I Saw Him : l'album (n°52), un 33 tours promotionnel de 4 chansons de l'album et le simple ; ce dernier se classe n°14 dans les listes pop, n°15 dans les listes R&B, n°1 dans les listes adultes au début de 1974, et est n°35 en Angleterre. En même temps le duo avec Gaye My Mistake (Was to Love You) lancé en janvier 1974 se classe n°19 pop et n°15 R&B. En avril, Sleepin, tiré de Last Time I Saw Him se classe n°70 pop et n°50 R&B. Les deux albums qui composent ce panachage sont honnêtes : elle reprend cependant de façon spectaculaire en duo Don't Knock my Love dans Diana & Marvin (le troisième simple lancé en juin 1974, n°46 pop et n°25 R&B).
Diana & Marvin s'est bien vendu sur le moment mais par la suite les admirateurs les plus puristes de Marvin Gaye feront la fine bouche, trouvant qu'un album de duos avec une chanteuse qu'ils estimaient sans intérêt était lui-même sans intérêt. L'album Diana & Marvin est comparé aux trois albums de Gaye avec Tammi Terrell sortis entre 1967 et 1969 et les critiques se laissent aveugler par le mythe qu'il représente ; la fin abrupte de Terrell a nimbé tout cela d'une aura de tristesse prompte à émouvoir, accentuée par la fin, abrupte elle aussi, de Gaye, alors que de très nombreux titres sont de Gaye avec Valerie Simpson. Et, pour mieux enfoncer le clou, on reproche à Ross de ne pas avoir enregistré les chansons avec Gaye dans le même studio - parce qu'elle était enceinte et que Marvin Gaye fumait constamment de la marijuana. De là à tirer des conclusions sur une rivalité que Ross n'aurait pas supportée, il n'y a qu'un pas que d'aucuns, absents sur le moment, n'hésitent pas à franchir. Il semblerait en fait que ce soit l'inverse et que Gaye se soit senti moyennement à l'aise face à une femme qui, contrairement à ses précédentes partenaires Kim Weston, Mary Wells ou Tammi Terrell, était autre chose qu'une jolie poupée lui servant de faire-valoir. D'ailleurs, Ross lui rendra visite lors de son exil belge au début des années 1980 (et sera présente dans le studio lors de séances de travail sur Sexual Healing) et elle lui dédiera une chanson peu après sa mort (Missing You en 1984). De l'album avec Marvin Gaye, indépendamment des trois simples propres aux États-Unis (You're a Special Part of Me, My Mistake (Was to Love You) et Don't Knock my Love), sont édités deux simples en Angleterre : You Are Everything (mars), n°5 - n°14 aux Pays-Bas - et Stop, Look and Listen (To Your Heart) (juillet), n°25.
Après une réédition de Baby Love (n°12 en août), un autre simple est lancé spécifiquement pour l'Angleterre en septembre : Love Me (n°38) tiré de Last Time I Saw Him. Diana & Marvin s'est de plus reclassé n°78 en août 1981 en Angleterre. Il a aussi été réédité avec des bonus en 2001. Last Time I Saw Him a été réédité en double CD chez Hip-O select en 2007 : on y retrouve l'album d'origine, la version quadraphonique destinée au marché japonais avec quelques petites différences et un CD en boni.
La deuxième pause dans ce début de carrière est un simple n°17 adulte et n°23 anglais Sorry Doesn't Always Make It Right (enregistré en 1974 et lancé en février 1975 avec une face B inédite de 1975, Together) après un disque en public, Diana Ross Live At Ceasar's Palace, qui avait été lancé en mai 1974. Elle vise consciemment un public adulte avec du jazz et des reprises de chansons chantées sur Broadway, mais aussi l'inévitable pot-pourri des Supremes. Elle commence à devenir une réponse noire à Barbra Streisand. L'album se classe n°64, suivi d'une compilation des Supremes (Anthology) classée n°66.
À partir du 12 novembre 1974, elle tourne à Chicago, puis à partir du 13 janvier à Rome, Mahogany, un film de Berry Gordy dont elle a dessiné les 50 costumes. Elle retrouve Michael Masser qui compose et réalise la musique du film avec l'aide de Gil Askey, l'homme des concerts ou des spectacles sur Broadway (Funny Girl avec les Supremes, entre autres). Le film est un succès et son thème musical Do You Know Where You're Going to se classe n°1 pop, n°14 R&B, n°1 adulte, n°5 en Angleterre, n°4 aux Pays-Bas. Le simple se vendra à près d'un million d'exemplaires, soutenu sur la bande originale du film par des suites orchestrales (l'album est classé n°19 aux États-Unis et n°9 aux Pays-Bas). Le simple est lancé en septembre et la bande originale du film en octobre. Une des chansons de l'album (Let's Go Back to Day One) sera reprise dans une version disco sur The Magic Disco Machine de Disco-O-Tech tandis qu'une autre, Erucu, aura un grand succès dans les discothèques new-yorkaises branchées. Michael Masser a fait enregistrer de nombreuses chansons à Ross mais seule Do You Know Where You're Going to est incluse sur l'album. Les autres réapparaîtront sur les albums de 1976 (After You) et de 1978 (To Love Again) de Ross.
Le beau slow Do You Know Where You're Going to sera integré au vinyle de février 1976, probablement son meilleur, intitulé comme celui de 1970 Diana Ross. Dans cet album de soul superbement réalisé, qui deviendra n°5 aux États-Unis, n°4 en Angleterre, n°3 aux Pays-Bas, n°12 en France et n°26 en Suède, elle est accompagnée d'une puissante section rythmique comme elle n'en avait jamais connu jusqu'alors.
Le premier simple, sans grand interêt, I Thought It Took a Little Time, est lancé en février (n°47 pop, n°61 R&B, n°4 adulte et n°32 en Angleterre).
Le deuxième simple magistral, Love Hangover, est sa réponse au disco, un n°1 aux États-Unis, dans les classements pop, R&B et disco, un n°10 anglais et un n°23 néerlandais et son premier succès en France. Il existe deux enregistrements de cette chanson : celui de la version commercialisée et une première prise qui a ensuite donné lieu à un remix Disconet en 1979. Love Hangover est réalisée par Hal Davis qui réalisait les disques des Jackson 5 et qui lui avait réalisé la majeure partie de Diana & Marvin. Ce sera le spécialiste du disco à la Motown, avec d'indéniables réussites comme le Don't Leave Me This Way de Thelma Houston, contemporain de Love Hangover. Diana Ross est alors la seule chanteuse à avoir accumulé quatre n°1 et le magazine Billboard la nomme Entertainer of the Century.
Après Love Hangover, lancé en mars, le simple suivant, en juillet, est One Love in my Lifetime, dont il existe deux versions, classé n°25 pop et n°10 R&B. Un autre titre réussi est Ain't Nothin' But a Maybe chanson qu'Ashford et Simpson avaient écrite et interprétée en 1974 - et que Rufus avait reprise la même année.
Parallèlement, elle sort en juillet un Greatest Hits (n°13 aux États-Unis et n°2 en Angleterre). Love Hangover ennuya plutôt Berry Gordy qui voulait à l'époque concentrer toute la promotion sur Mahogany (C'est aussi le début des projets d'adaptation de la vie de Joséphine Baker à l'écran, qui plomberont la carrière de Ross).
Malgré cela, Diana Ross partira en tournée avec trente-huit musiciens. De cette tournée, où Love Hangover n'est qu'une musique de fond pour une démonstration de danse, elle tirera un double album, enregistré à l'Ahmanson Theatre de Los Angeles, An Evening With Diana Ross, lancé en janvier 1977 et classé n°29 aux États-Unis puis n°52 en Angleterre.
Comme à son habitude, elle fait alterner ses propres succès avec ceux des Supremes, et des standards de jazz avec des chansons de Broadway. Ce panachage est particulièrement réussi avec d'excellentes interprétations de Stormy Weather, I Need a Little Sugar in my Bowl et What I Did for Love, sous la direction musicale de Gil Askey, dont c'est la dernière production avec Diana Ross, avant que celui-ci ne découvre Linda Clifford. Le vinyle date de 1977 et est enregistré en septembre 1976. Il avait été précédé d'un spectacle à Broadway au Palace Theatre où elle venait de battre tous les records au box-office en faisant une recette de 427 901 USD. Broadway lui offrit même pour cette performance un Tony Award.
En mars 1977, elle devient la première femme dans l'histoire de la télévision à avoir une émission spéciale de 90 minutes, intitulée Diana Ross : Here I am, basée sur son spectacle de night-club. Elle chante, danse et joue Ethel Waters, Joséphine Baker et Bessie Smith, ce qui est salué comme un tour de force réussi.
Les années 1977 et 1978 sont cependant des années qui pâtissent de la proximité du feu d'artifice qui a précédé. Tout d'abord, elle divorce. Puis, les deux vinyles suivants sont moins magistraux ; le premier est Baby It's Me, sorti en septembre 1977 et réalisé par Richard Perry : il se classera n°18. Le premier simple qui en est tiré, Gettin' Ready for Love, sorti en octobre, est classé n°27 (n°23 anglais) tandis que le second, le syncopé Your Love is So Good for Me passe inaperçu (n°49 pop et n°16 R&B). Sorti en janvier 1978, il est agrémenté d'un agréable remix long, dont la face 2 est I Can't Go on Living Without Your Love de Thelma Houston. Your Love is So Good for Me s'est classée n°15 disco dans sa version lp et n°30 disco dans sa version longue. En juillet sort le troisième You Got It (n°49 pop et n°39 R&B) et en septembre les DJ reçoivent Top of the World, deux simples peu marquants. Ce vinyle contient cependant de beaux slows et une chanson disco au parfum jazzy The Same Love That Made Me Laugh (reprise de la chanson de Bill Withers de 1974). Deux ballades sont co-écrites par Melissa Manchester : Come in From the Rain, une reprise de la même Melissa Manchester (1976) devenue un gros succès pour Captain & Tennille (1977) et Confide in Me ; la ballade Too Shy to Say, une reprise de Stevie Wonder (1974), est par contre peu mémorable. Le choix de Richard Perry pour réaliser l'album est assez étonnant car il avait réalisé des disques pour des chanteurs de pop comme Barbra Streisand (1971), Carly Simon (1972), Ringo Starr (1973) et Leo Sayer (celui de 1976 et les deux suivants). Après Ross, il réalisera tous les disques des Pointer Sisters entre 1978 et 1988.
Ross reprend aussi cette année-là le standard motownien repris plusieurs fois, For Once in my Life, mais cette chanson à la voix sensuelle sur fond de basse restera inédite jusqu'en mai 1983 (disponible sur l'album Motown Superstars Sing Motown Superstars). Cette chanson devait faire partie d'un album disco, mais ce dernier est annulé.
L'année 1978 est celle des projets ambigus. Elle aurait dû lancer un deuxième album réalisé par Richard Perry mais il est annulé peu après quelques séances d'enregistrement ; seule une chanson sortira par la suite, la reprise de Baby I Love Your Way de Peter Frampton.
Son album de cette année, Ross, sorti en septembre, n'est inédit qu'aux deux tiers (six nouvelles chansons et trois chansons déjà connues un peu modifiées). On y retrouve Sorry Doesn't Always Make It Right (dans une version différente de celle de 1974 sans harmonica), Together (dans une version rallongée de 15 secondes par rapport au simple de 1975) et Reach Out I'll be There (dans une version légèrement différente de celle de l'album Surrender, avec une intro quasiment a cappella et un petit morceau senza voce vers la fin). Les simples sont Lovin', Livin' & Givin' , sorti en octobre mais pas aux États-Unis (n°54 anglais) où il n'a été distribué que sous une forme promotionnelle aux DJ, et What You Gave Me au rythme entrechoqué entraînant, sorti en décembre (n°86 R&B). Il existe six versions de Lovin' Livin' & Givin' dont une sur la bande originale du film disco Thank God It's Friday. What You Gave Me écrit par Ashford et Simpson, et meilleur que la version originale de 1969 par Marvin Gaye et Tammi Terrell, connaîtra une version rallongée assez heureuse (avec en face 2 un remix de Free Me From my Freedom de Bonnie Pointer). Néanmoins, ces deux réalisations signées Hal Davis montrent les limites du disco à la sauce Motown, même si You Were the One sur le même album est une bonne réussite réalisée par Greg Wright. Les slows To Love Again (une réalisation de Michael Masser enregistrée à l'époque de Mahogany) et Never Say I Don't Love You sont par contre parmi les plus beaux qu'elle n'ait jamais enregistrés. Ce qui est étonnant est que la Motown n'ait pas sorti d'album entièrement inédit pour 1978 alors qu'entre 1973 et 1978, Ross avait enregistré de nombreuses chansons qui referont surface par la suite. Ceci est d'autant plus inexplicable que ces dernières ajoutées à ce qu'elle a sorti « hors-Ross » en 1978 auraient pu faire un double album qui aurait répondu à ceux de Donna Summer qui en sortira quatre de suite entre 1977 et 1979 (deux albums en studio, un disque en public et une compilation avec deux inédits, mais bizarrement pour elle non plus pas d'album en studio en tant que tel pour l'année 1978). Lovin', Livin' & Givin' , clone du I Feel Love de Donna Summer manque de vigueur, mais a été choisi à la fois pour ouvrir l'album et pour être inclus sur Thank God It's Friday. Les pressages nord-américain et européen proposent d'ailleurs des versions très différentes (4m40s et un arrangement très synthétique en Amérique du nord, 3m15s et un arrangement moins synthétique en Europe ; la version de l'album Thank God It's Friday nord-américain est de plus celle du 45 tours européen). La Motown, qui a sorti six versions différentes de la chanson mais pas de 45 tours aux États-Unis, ne semble pas très convaincue. La version du film commence comme celle de l'album et on y entend la chanteuse, mais elle devient vite une version senza voce servant de fond à des conversations (ce qui en ferait donc une septième version). Enfin les remixes des trois chansons déjà connues ne sont assez perceptibles que si l'on se livre à un exercice pointu de comparaison et on n'a pas l'impression d'entendre de nouvelles versions.
Cette même année sort The Wiz, un film moyen (qui a coûté 13 millions de dollars américains) dû à Sidney Lumet. La bande originale du film (n°40 aux États-Unis mais n°9 aux Pays-Bas) signée Quincy Jones et Tom Bahler est du même acabit si l'on excepte le bon duo avec Michael Jackson, Ease on Down the Road, sorti en août 1978 en simple. Classé n°41 pop et n°17 R&B, cette version est très inspirée de celle que Consumer Reports avait faite en 1975. Le double vinyle inclut un livret et des photos sous forme d'affiche.
Ce projet avait débuté à la mi-année 1977 quand la Motown avait acquis les droits de la comédie musicale. Le metteur en scène pressenti (il y tenait depuis 1975) était John Badham. Mais il refusa de travailler avec Ross et s'en fut faire La fièvre du samedi soir. Les répétitions avaient commencé en juillet 1977 tandis que le tournage dura du 3 octobre au 30 décembre. Si Ross a eu ce rôle, c'est sur sa propre insistance même si Gordy pensait que c'était une erreur - surtout que Stephanie Mills, qui avait joué Dorothy Gale du Magicien d'Oz à Broadway, avait sorti un album chez Motown en 1975. Ross est peu crédible même si le film, sorti en octobre 1978, est agréable. Il aurait dû être accompagné en 1978 d'un disque, Diana Ross Sings Songs From the Wiz, album qui ne sortira pas. Seule une version de Home sortira en 1999. À la fin de cette même année, on lui propose The Bodyguard avec Ryan O'Neal, projet qui n'aboutira pas mais qui ressortira 14 ans après pour les débuts à l'écran de Whitney Houston. Ross et O'Neal connaîtront une brève amourette à ce moment-là.
Fin 1978, Diana Ross participe à l'album Pops, We Love You dédié au père de Berry Gordy qui vient de mourir en novembre (l'album est sorti en décembre 1978). Cet album contient la chanson-titre qu'elle chante avec Marvin Gaye, Stevie Wonder et Smokey Robinson. La chanson est publiée en simple en décembre 1978 et elle se classe n°26 R&B et n°59 pop aux États-Unis en janvier 1979 puis n°66 au Royaume-Uni en février. Ce morceau sans intérêt est écrit par Pam Sawyer et Marilyn McLeod qui avaient écrit Love Hangover, mais n'a rien à voir avec son illustre prédécesseur et ses quatre illustres interprètes sont mal mis en valeur. La seule curiosité de ce simple est d'être disponible dans un 45 tours en forme de coeur rouge. Sur l'album, la chanson Pops We Love You est disponible dans une version de 5m50s dite « disco » et dans une version courte de 3m30s. Sur le 45 tours américain, il y a cette version courte et en face 2 une senza voce. Le 45 tours européen propose une version plus longue (4 minutes) avec des paroles parlées dans la deuxième moitié. Il existe aussi une version remixée de 6m30s pour le maxi. À ceci s'ajoute une version de 3m50s disponible sur la quadruple compilation de Marvin Gaye The Marvin Gaye Collection (1990) et qui est une sorte de version rallongée de la version 3m30s. Comme pour Lovin', Livin' & Givin', il est intriguant de connaître pourquoi une chanson si peu intéressante a connu tant de versions. La face 2 du simple sur certains marchés, I'll Keep my Light in my Window, est un duo de Ross avec Marvin Gaye. Disponible aussi sur Pops, We Love You, la chanson est cependant créditée en 1979. La version originale de cette dernière chanson est de Caston et Majors et ouvrait la face 2 de leur album homonyme sorti en novembre 1974 à la Motown. En septembre 1975, elle avait été éditée en simple en Angleterre, pays où elle avait eu un certain succès. Les New York Community Choir ont sorti leur version dans le courant de l'année 1978, suivi du groupe Eruption qui sort la sienne au même moment que Ross et Gaye.
À partir de 1976, Diana Ross avait commencé à se dégager de l'emprise de Gordy. Elle fera un pas supplémentaire en créant en janvier 1979 les Diana Ross Enterprises, Inc. Puis, retrouvant Ashford & Simpson, elle sort The Boss en mai 1979, le premier album que Gordy n'ait pas supervisé : elle montre alors clairement qui est le chef. Commercialement, c'est l'album salvateur : classé n°14, il sera disque d'or (mais n°52 en Angleterre). Délaissant définitivement les formes les plus immédiates du disco, elle préfère une variété élégante superbement orchestrée saupoudrée de disco chic.
Le premier simple The Boss, sorti en mai, sera classé n°19 pop et n°12 R&B ; il s'en vendra près de 250 000 exemplaires et il sera n°40 en Angleterre. Il est soutenu par un remix long (dont la face 2 est Lovin' Livin' and Givin' ) et un deuxième simple It's my House, sorti en octobre (n°25 R&B, n°32 anglais et un étonnant n°7 en Afrique du Sud). Les deux remixes longs seront disponibles sur une réédition en CD américaine de l'album The Boss sortie en 1999. On peut y ajouter un autre simple sorti entre les deux en Europe, No One Gets the Prize (n°59 anglais en octobre) et un collage de The Boss avec le début de cette dernière. La suite No One Gets the Prize/The Boss, à l'origine face 2 du 12" single de It's my House, sera n°1 disco le 25 août, pendant deux semaines. Elle servira aussi de face 2 à un Medley of Hits des Supremes sorti début 1980 . Les remixes, comme l'album The Boss, sont mixés par Jimmy Simpson, qui a aussi remixé No One Gets the Prize, mais cette version longue ne sera disponible qu'en 2001 sur la double compilation The Motown anthology. Enfin une dernière version longue, celle de I Ain't Been Licked, est commercialisée en 2003 sur la réédition de Diana, l'album de 1980 - il s'agit en fait d'une version non coupée plus que d'un remix.
The Boss aussi apprécié dans les discothèques que dans les radios, voit son succès souligné par le retour de Ross au Cæsars Palace pour un superbe concert avec 50 musiciens, 13 chanteurs, 9 danseurs et un spectacle magnifique qui comprend entre autres l'arrivée de Diana Ross en manteau de fourrure blanche entourée de ses danseurs, dans la meilleure tradition américaine. Comme d'habitude, c'est l'impossible choix entre le marché pop et des spectacles luxueux réservés à un public choisi.
Néanmoins The Boss est un habile compromis entre les deux, un album de variété luxueuse proche du soul sans renier les apports des années 1970. La chanson la plus réussie est à cet égard I Ain't Been Licked, typiquement dans le style de Broadway dans son utilisation de l'orchestre mais rythmée et tonique, qui échappe aux pièges de l'easy listening. Diana Ross a d'ailleurs trouvé le juste milieu entre la variété adulte à la Dionne Warwick et le pop de discothèque à la Donna Summer. La tournée coûte cependant trop cher, tandis que Ross se rend compte que, quand elle est en concert à l'extérieur, elle doit payer le prix de son indépendance en acceptant que la Motown ne fasse pas le maximum pour promouvoir son album. En mars 1980 néanmoins, un disque promotionnel sera édité : c'est une entrevue de la chanteuse. Il vient peu après une compilation, classée n°2 en Angleterre et n°6 aux Pays-Bas (novembre 1979).
En mai 1980 la Motown sort un simple avec un pot-pourri des Supremes. Il contient Stop ! in the Name of Love, Back in my Arms Again, Come See About Me, Love is Like an Itching in my Heart, Where Did Our Love Go et Baby Love. Il est remixé par Carl Harris et une basse et une batterie disco ont été rajoutées. Le résultat est mitigé. Il avait d'abord été distribué dans les discothèques où il plafonnera au n°46 disco en mars, puis il sera raccourci pour un 45 tours et intégré sur une compilation en septembre (Motown Superstars Series Volume 1 : Diana Ross and the Supremes). Sur cette compilation, le pot-pourri remplace les succès d'origine et pour l'accompagner il y a six autres chansons des Supremes, ce qui fait un disque sans intérêt. Il ne s'agit pas du premier pot-pourri des Supremes, y compris pour Ross qui utilise cette technique en concert. Le service d'abonnement pour les DJ de Disconet avait déjà sorti deux de ces collages de morceaux de chansons. Le premier réalisé par Bobby DJ Guttadaro en mars 1979 réunissait des chansons de Ross et des Supremes. Intitulé Bobby DJ Spotlights Diana Ross, il dure 18m34s et contient Love Hangover, Going Down for the First Time, Love is Like an Itching in my Heart, What You Gave Me et Where Did Our Love Go (volume 2, n°8, disque 1 de Disconet).
Le second pot-pourri date de décembre 1979. Réalisé par Bill Motley et le DJ Trip Ringwald, il est introduit par un remix de No One Gets the Prize réalisé par Chico Super Starr puis il continue par le pot-pourri des Supremes pendant 14m22s en tout, soit 5m27s et 8m52s respectivement (volume 3, n°3, disque boni). À l'exception de quelques notes de guitare, c'est ce dernier que la Motown a finalement commercialisé (sans mettre le nom des DJ). La seule information remarquable à propos des remixes de Disconet est que la version de Love Hangover sur laquelle a travaillé Guttadaro n'est pas la version album de 1976, mais la prise différente avec sensiblement plus de paroles. De plus, les violons ont disparu des huit premières secondes avant que ne chante Ross. Enfin ce remix dépasse les dix minutes mais les deux dernières minutes ne sont qu'une répétion de ce qui vient juste avant. Outre les quelques milliers de pressages Disconet, ce remix a été disponible dans un pressage pirate mal fait chez JVS avant de faire sa première apparition officielle en 2003 sur un CD de Ross (la réédition de diana dite « Deluxe »).
En mai 1980, elle publie diana (avec un d minuscule), un album unanimement salué, réalisé par Bernard Edwards et Nile Rodgers de Chic ; disque platine, cet album sera classé n°2 des charts albums (n°12 anglais, n°2 néerlandais, n°1 suédois, n°2 belge, n°5 danois et n°4 italien). Elle avait vu le groupe en concert en Californie sur l'insistance de ses filles et, voyant l'ampleur du raz-de-marée, avait décidé d'en faire ses réalisateurs artistiques.
Le premier simple, sorti en juin, l'envoûtant Upside Down, sera n°1 pop un mois, n°1 R&B un mois et n°1 disco cinq semaines à partir du 9 août. Il dépassera le million de ventes en devenant le quatrième instant million-seller de sa carrière solo (avec Ain't no Mountain High Enough, Touch Me in the Morning et Love Hangover). Le succès est international : n°2 en Angleterre, n°1 en Suède, n°1 en Australie, n°3 au Canada, n°1 au Danemark, n°2 en France, n°3 en Israël, n°1 en Italie, n°4 en Nouvelle-Zélande, n°1 en Norvège, n°5 en Afrique du Sud et n°3 en Allemagne.
Il sera suivi en août de l'hymne gay I'm Coming Out classé n°5 pop et n°6 R&B (n°13 anglais, n°23 néerlandais, n°5 néo-zélandais, n°8 israélien), de My Old Piano (n°5 anglais en septembre puis n°2 néerlandais en octobre) et de Tenderness (n°73 anglais en janvier 1982).
Diana Ross s'éloigne définitivement du disco pour cet album réalisé avec soin qui la remet dans la course au moment où les divas du disco, ses grandes rivales comme Donna Summer ou Gloria Gaynor, s'essoufflent. L'album, même s'il est réalisé par Chic, n'est pas du Chic pur, comme le sont par exemple les deux derniers albums des Sister Sledge. Si Rodgers et Edwards pouvaient exercer leur tyrannie sur ces dernières, ils ne le pouvaient pas sur Ross. Celle-ci alla jusqu'à, au grand dam de Rodgers et Edwards remixer le disque avec Russ Terrana, mixeur de la Motown, afin qu'il ait un son moins Chic et plus Ross (une réédition européenne en CD de 1999 sera la première à l'annoncer sur la pochette). Le mix d'origine sera commercialisé en 2003 sur une édition spéciale de diana en deux CD.
Néanmoins, la Motown craignit l'échec pour ce vinyle : Chic n'était plus sur la pente ascendante et Diana Ross non plus. Ce sera cependant le plus important des albums de Ross en solo : le premier simple draina une quantité considérable d'acheteurs même s'il avait un côté comptine pour enfants « discoïsée » ; la promotion d'I'm Coming Out par les discothèques gay fera le reste (prophétie au moment même où la chanteuse s'émancipait de la Motown).
Au-delà d'Upside down devenue LA chanson de Ross, tout n'est cependant pas excellent dans cet album et on a des paroles souvent sans intérêt ou des phrases musicales répétitives. diana est un peu l'arbre qui cache la forêt : il est unanimement salué par tous car il est réalisé par Edwards et Rodgers, a eu un grand succès et contient Upside down ; cependant on peut se demander si cet album est aussi exceptionnel qu'on a coutume de le dire.
La réédition de 2003 dite « Deluxe », un événement, apporte de nouveaux éléments qui ne vont pas forcément dans le bons sens. Cette réédition contient l'album tel qu'il est connu depuis 1980 suivi du mix prévu à l'origine par Chic. Ce rêve d'admirateurs, réclamé depuis des lustres, n'est cependant pas très convaincant. Il est plutôt faible. Il y a une impression de répétition. D'un point de vue plus anecdotique, la chanson My Old Piano a aussi droit à un petit film promotionnel, ancêtre des clips vidéos. Très simplement réalisé et monté, il montre Diana Ross qui chante à côté d'un piano.
Cette même année, un mois avant que son contrat avec la Motown n'expire, elle sort It's my Turn, (septembre 1980) simple tiré de la bande orriginale du même nom qui se classera n°9 pop, n°14 R&B et n°9 adulte (n°16 anglais et n°35 néerlandais) et sera vendu à presque 500 000 exemplaires (l'album de la bande originale de It's my Turn sortira en octobre 1980). Le simple sera intégré l'année suivante (février 1981) au vinyle To Love Again(n°16 R&B et n°32 pop aux États-Unis et n°26 en Angleterre), un album à la face 1 inédite réalisée par Michael Masser, avec de belles chansons comme Stay With Me, qui reprend la structure de Do You Know Where You're Going to. Cette chanson avait été précédemment chantée par Billy Davis en 1978, sur le même album où il chante en duo avec Marilyn McCoo I Thought It Took a Little Time. One More Chance suivra en février (n°54 R&B, n°79 pop et n°49 anglais) et Cryin' my Heart Out for You en mai (n°58 anglais). Le reste de l'album est dévolu à des réalisations de Michael Masser enregistrées entre 1973 et 1975 (mais sorties parfois plus tard, jusqu'en 1978). Cet ensemble est un peu trop monolithique - la Motown le craignait d'ailleurs puisque After You, disponible sur l'album de 1976, avait été prévu à l'origine sur cet album, mais la chanson sera finalement retirée.
Après son retour sur le marché pop, elle vise le marché adulte, tendance confirmée par le duo avec Lionel Richie, Endless Love, thème du film du même nom (le simple est sorti en mai, un mois avant la bande originale pour le film traduit en français). Le titre restera n°1 pop neuf semaines de suite aux États-Unis (et sept semaines n°1 R&B) et sera chantée par ses deux interprètes lors de la remise des Oscars en 1982. Le duo se classe aussi n°1 adulte, n°1 en Angleterre, n°4 aux Pays-Bas, n°5 en Suède, n°1 en Australie et n°1 au Canada. En septembre, les DJ recevront un simple édité par PolyGram de l'autre duo Ross/Richie du film, Dreaming of You. Après ce succès, elle quitte la Motown pour RCA aux États-Unis (et Capitol pour l'Europe). En 2003, To Love Again est réédité en CD avec onze titres supplémentaires dont Endless Love et Dreaming of You mais aus

Filmographie de Diana Ross

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Avis sur les films de Diana Ross

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