Né dans une famille de viticulteurs à Colombières-sur-Orb, Jean-Claude Carrière est un ancien élève du lycée Lakanal à Sceaux et de l'École normale supérieure de Saint-Cloud. Après une licence de Lettres et une maîtrise d'histoire, il abandonne rapidement sa vocation d'historien pour le dessin et l'écriture .
Il publie en 1957 son premier roman, Lézard et rencontre
Pierre Étaix chez
Jacques Tati avec qui il cosigne des courts et des longs métrages. Sa collaboration avec Buñuel durera dix-neuf ans jusqu'à la mort du grand réalisateur. Parallèlement, il poursuit sa carrière de dramaturge et adaptateur en particulier avec André Barsacq,
Jean-Louis Barrault et Peter Brook. Il travaille aussi régulièrement avec le réalisateur tchèque Milos Forman.
Parmi les nombreux scénarios écrits par Jean-Claude Carrière, notons
Le Tambour, Un papillon sur l'épaule ou encore
Le Retour de Martin Guerre qui lui vaut le César du meilleur scénario en 1983. Il s'attaque également à l'adaptation d'oeuvres littéraires comme
Cyrano de Bergerac, Le Roi des aulnes ou encore L'insoutenable légèreté de l'être. En 2007, il co-signe avec le réalisateur le scénario du film de Volker Schlöndorff, Urzhan qui est présenté au Festival de Cannes. Écrivain, scénariste, conteur mais aussi acteur et réalisateur, Jean-Claude Carrière se partage entre le cinéma, le théâtre et la littérature; travaillant souvent sur des adaptations , tant pour le théâtre que pour le cinéma ou la télévision, il rencontre très fréquemment un succès critique et public.
Extrêmement curieux de la nature humaine et de ses expressions polymorphes, il est aussi un fin observateur et un excellent interprète (carnets de dessins et d'écritures) des histoires qu'il rencontre et des changements ténus des multiples sociétés qu'il côtoie; son travail incessant et minutieux "d'ethnologue-entomologiste" (à l'image de ce savant architecte de murets de pierres sèches qu'il est) se construit aussi bien durant les fréquents voyages à l'étranger qu'il effectue, au travers des nombreuses rencontres qu'il provoque que dans les abris séculaires de ses maisons parisiennes ou languedociennes. Homme d'Arts et de Lettres (collectionneur et bibliophile très averti), très souvent sollicité, il reste cependant très sensible à l'échange et aux regards croisés, autant à ceux de ses contemporains qu'à ceux de ses prédécesseurs. Vectrices d'idées et d'histoires, les paroles "fragiles", si promptes à disparaître, pourraient définir peut être les biens les plus précieux (tels les masques muets qui l'entourent dans son antichambre) qu'il s'efforcerait avant tout de cerner, de sertir et de servir (traducteur hors pair), afin de pouvoir les faire résonner encore. Son travail et ses oeuvres restent empreints de ses racines profondes, de son incroyable histoire et d'une très grande discrétion.
On trouve Jean-Claude Carrière associé à d'autres auteurs sous des noms de plume collectifs :
- Benoît Becker avec Stéphane Jourat et Christiane Rochefort,
- Christopher Stork et Marc Avril avec José-André Lacour.