«Lorsque, dans les années 60, j'ai commencé à prendre des photos des gens autour de moi, je me fabriquais ma propre mythologie, mon propre univers. Il s'agissait déjà d'un mélange entre réalité et fiction, entre ce que je voyais devant moi et ce que je voulais formuler à partir de cette réalité.»
Après avoir étudié auprès de Walter Sheffer et Gerhard Bakker à la Layton School of Art de Milwaukee dans le Wisconsin, Larry Clark se lance dans la photographie. Il travaille dans sa ville natale sur des scènes de vie d'un groupe de drogués accros au speed et à la marijuana. Ainsi dès 1971, Larry Clark publie sa première monographie intitulée Tulsa.
Aujourd'hui reconnu comme une référence incontournable dans l'histoire de la photographie américaine, Tulsa a été notamment utilisée par des réalisateurs comme
Martin Scorsese dans
Taxi Driver (1976),
Gus Van Sant dans
Drugstore Cowboy (1989) et
Harmony Korine dans
Gummo (1997).
Lauréat d'une bourse du National Endowment for the Arts, Larry Clark publie un second volume de photos intitulé Teenage Lust (1983). Sont ensuite édités 1992 et The Perfect Childhood (édités au Royaume-Uni en 1992 et 1993)
En 1995, Larry Clark passe derrière la caméra et réalise Kids sur un scénario d'
Harmony Korine. Ce film fait sensation aux festivals de Sundance et de Cannes. Censuré aux États-Unis, Kids sera alors distribué par Shining Excalibur, filiale de Miramax spécialement créée à cette fin. Le film remportera un succès à la fois critique et commercial.
En 1998, Larry Clark tourne son second film, Another Day in Paradise, avec
James Woods et
Melanie Griffith, d'après l'histoire d'un ancien prisonnier nommé Eddie Little.
Bully, son troisième long-métrage, est présenté en compétition à la Mostra de Venise en 2001. Il s'inspire également d'un fait divers mais développe ensuite une intrigue fictive à partir de personnages attachants grâce à la profonde empathie du regard de Larry Clark.
Ken Park (2002) montre un mariage père-fille et un inceste mère-fille par procuration (la mère couchant avec le copain de sa fille). Le film soulève de nombreuses réflexions.
Wassup Rockers (2004) traite de la culture skateboard et du passage de l'adolescence à l'âge adulte au travers de 7 ados d'origine latine de milieu défavorisé. Il est considéré comme son film le plus intimiste. Une fois de plus, il tourne avec des jeunes rencontrés dans la rue.
En 2006, en parallèle avec ses projets personnels, il participe à
Destricted, une compilation de courts métrages sur la rencontre de l'art et du sexe aux côtés de sept réalisateurs de nationalités différentes.
Parmi ses futurs projets, il y aurait Mona Lisa, un remake du
Mona Lisa de
Neil Jordan, racontant la cavale d'un truand et d'une prostituée dans la ville de New York. Il y aurait aussi Blood of Pan dans lequel il revisiterait à sa manière le mythe de
Peter Pan de nos jours, à New York. Un ado rebelle, vagabond et séducteur incarnerait Peter tandis que Wendy serait accroc à la drogue.
Sa vision toujours subtile ne se contente jamais d'évoquer mais sait « figurer » les corps couverts de meurtrissures, physiques et morales. Ainsi, souvent sujets à controverse et régulièrement décriés, les films et les photographies de Larry Clark l'ont pourtant imposé comme l'un des rares réalisateurs intègres et indépendants actuellement en exercice aux États-Unis.
À Paris, Larry Clark est représenté par la galerie Kamel Mennour.
Du 8 octobre 2010 au 2 fevrier 2011 est organisée à Paris, au musée d'art moderne de la Ville de Paris, la première rétrospective en France consacrée à Larry Clark. Certaines photos montrent des adolescents engagés dans des rapports sexuels. L'accès à l'exposition a été interdit aux moins de 18 ans. Cette décision a créé une polémique,.