Cet ancien journaliste de cinéma est surtout connu pour avoir réalisé
If..., l'un des films les plus marquants du cinéma britannique, qui remporta la Palme d'or du Festival de Cannes en 1969. Il réalisa par la suite
Le Meilleur des mondes possibles (O Lucky Man !, 1973),
Britannia Hospital (1982) (où l'on retrouve l'acteur
Malcolm McDowell révélé par If...) et Les Baleines du mois d'août (The Whales of August, 1987).
D'ascendance écossaise, fils d'un officier de la marine britannique, il est né en Inde du Sud, à Bangalore, et fréquenta le Cheltenham College, où il rencontra son ami et biographe, le scénariste et romancier Gavin Lambert ; plus tard, il fit des études classiques au Wadham College, à Oxford, puis étudia la littérature anglaise au Magdalen College, toujours à Oxford.
Une fois ses études achevées, Anderson travailla pendant la dernière année de la Seconde Guerre mondiale comme cryptographe pour les services de renseignements, au Wireless Experimental Centre, à Delhi.
Avant de se lancer dans le cinéma, Anderson fut un critique de premier ordre pour l'influent magazine Sequence (1947-52), dont il fut le cofondateur avec Gavin Lambert et Karel Reisz ; plus tard, il devait également écrire dans Sight and Sound, la revue du British Film Institute et dans l'hebdomadaire politique de gauche le New Statesman. Dans l'un de ses premiers articles polémiques, resté célèbre, Stand Up, Stand Up, il esquissait les grandes lignes de ses théories concernant l'avenir du cinéma britannique.
En 1950, Anderson fit la connaissance de John Ford, ce qui déboucha sur l'un des ouvrages les plus importants concernant ce réalisateur About John Ford (1983). Basé sur une demi-douzaine d'entretiens réalisés sur une période couvrant plus de deux décennies, et sur une vie d'étude de l'oeuvre de Ford, le livre a été décrit comme l'« un des meilleurs livres sur un cinéaste jamais publié par un autre cinéaste ». De ce qui ressort de la lecture des écrits d'Anderson, une autre de ses influences majeures fut Humphrey Jennings, le grand documentariste britannique de la Seconde Guerre mondiale.
Suite à une série de projections, organisée au National Film Theatre, de courts-métrages produits de façon indépendante par lui-même, Karel Reisz et d'autres, il développa une philosophie du cinéma qui trouva son expression dans le mouvement aujourd'hui connu sous le nom de Free Cinema, qui vit le jour en Grande-Bretagne à la fin des années 1950. Elle partait d'idée que le cinéma devait se libérer de ses attitudes de classes et que la ou les classes laborieuses avaient le droit de visibilité sur les écrans britanniques.
Avec Karel Reisz, Tony Richardson, et d'autres, ils rassemblèrent des fonds provenant de différentes sources (dont la succursale de la société Ford en Grande-Bretagne) et chacun d'eux réalisa une série de courts-métrages documentaires socialement novateurs sur plusieurs sujets différents.
Ces films, qui étaient réalisés dans la tradition des documentaires britanniques des années 1930, par des réalisateurs tel que John Grierson, étaient très annonciateurs du réalisme social du cinéma britannique qui fit son apparition dans les années 1960, avec le film du même Anderson Le Prix d'un homme (This Sporting Life, 1963), le Samedi soir, dimanche matin de Reisz, et le film de Richardson :
La Solitude du coureur de fond.
L'un des premiers courts-métrages d'Anderson's, Thursday's Child, remporta l'Oscar du meilleur court-métrage documentaire en 1954. Anderson revint à ses racines de documentaristes en 1985, lorsque le producteur Martin Lewis l'invita à faire la chronique de la toute première visite en Chine d'artistes du groupe de musique pop Wham!, ce se traduisit par le film d'Anderson : Foreign Skies : Wham ! In China.
Ce pour quoi Anderson reste le plus connu, cependant, c'est sa trilogie de "Mick Travis", trois longs-métrages avec
Malcolm McDowell dans le rôle de Travis :
If...,
Le Meilleur des mondes possibles (O Lucky Man !) et
Britannia Hospital.
En même temps qu'il tenait à ce que ce soit Malcolm Mcdowell qui interprétât le personnage de Travis, Anderson insista toujours pour qu'Arthur Lowe, acteur "de genre" britannique, célèbre pour son rôle du capitaine Mainwaring dans Dad's Army, un feuilleton de la BBC qui connut un certain succès, fît partie du casting de ses films. C'est ainsi que Lowe apparaît dans If..., Le Meilleur des mondes possible et dans Britannia Hospital.
Anderson fut également un directeur de théâtre d'importance en Grande-Bretagne. Longtemps, il fut associé avec le Royal Court Theatre de Londres, où il exerça la fonction de co-directeur en 1969-70, et de directeur artistique associé en 1971-75, et pour lequel il créa, entre autres, les pièces de David Storey.
Anderson était un ami proche de l'actrice Jill Bennett qui se suicida en 1990 et, en 1992, il intégra un épisode émouvant dans Is That All There Is ?, son film autobiographique réalisé pour la BBC : on y voit un bateau descendre la Tamise, avec à son bord plusieurs collègues et amis de l'actrice, et les cendres de celle-ci sont répandues sur l'eau pendant que le musicien
Alan Price chante la chanson Is That All There Is ?
Tous les ans, le Festival international du film documentaire d'Amsterdam (IDFA) donne à un cinéaste réputé l'opportunité d'établir la programmation de ses 10 films favoris. En 2007, le réalisateur iranien Maziar Bahari choisit O Dreamland et Everyday Except Christmas dans sa liste des 10 plus grands classiques de l'histoire du documentaire.