Connu pour...
D'un père français et d'une mère ukrainienne, Roger Jouret voit le jour le 24 février 1954 à Bruxelles en Belgique.
Roger Jouret commence sa carrière en tant que batteur au sein du groupe punk belge Hubble Bubble qui sortit en 1974 l'album éponyme Hubble Bubble (Barclay Records).
Roger Jouret rencontre ensuite par l'intermédiaire du manager de Hubble Bubble, Bernard Schol, le producteur-interprète Lou Deprijck, avec qui il va désormais collaborer. La chanson Ça plane pour moi, dont les paroles sont écrites par Yvan Lacomblez, est écrite par Lou Deprijck et a fait ensuite l'objet d'une adaptation : Elton Motello, sortie peu après en 1977 lorsque Lou Deprijck et Plastic Bertrand étaient déjà en tournée de promotion pour "Ca plane pour moi". Elton Motello a reconnu en 2010 à un journaliste de lexpress.fr que Lou Deprijck en était dans les 2 cas le "maître d'oeuvre"et le véritable interprète des albums de Plastic Bertrand. ,.
C'est désormais l'un des grands classiques punk-new-wave-pop, malgré ses textes en français. La chanson fut un succès planétaire avec 950.000 exemplaires du single vendus. La chanson fut notamment reprise par les groupes Telex, Sonic Youth, Presidents of the United States of America, Thee Headcoatees, The Lost Fingers, la chanteuse Leila K, the Damned, Nouvelle vague (album « 3 » en 2009), le groupe allemand The BossHoss dans leur album Rodeo Radio (2006) et U2 sur les marches du Palais des festivals lors du Festival de Cannes en 2007. C'est aussi la musique d'une campagne publicitaire de Coca-Cola diffusée en Asie et Amérique latine.
Lorsque Lou Deprijck créa ce pastiche de musicien punk, il en inventa le nom de toutes pièces en combinant, d'un côté, le "plastique" et, de l'autre, le nom de Bert Bertrand, journaliste rock belge qui incarnait à merveille le microcosme belge du punk durant la seconde moitié des seventies.
Dès la fin des années 1970, la rumeur a circulé selon laquelle Plastic Bertrand n'était pas l'interprète de la chanson Ça plane pour moi (il en serait de même de ses quatre premiers albums, édités de 1977 à 1981) : il était doublé et chantait donc en playback (comme le chanteur du groupe Boney M ou Milli Vanilli en Allemagne, ou comme sur le titre Pump Up The Jam du groupe belge Technotronic). Plastic Bertrand lui-même ne le contestait pas. Il l'a encore confirmé clairement en 1998 au mensuel "Généreux" et en 2000 au rock-critic d'origine belge Gilles Verlant, selon ce qu'en rapporte le quotidien belge de référence Le Soir. Le quotidien belge "La Libre Belgique" écrivait le 27 juillet 2010 que Plastic Bertrand ne le niait pas.
La cour d'appel de Bruxelles eut à se prononcer incidemment à ce sujet en 2006 dans un procès où Plastic Bertrand n'était pas impliqué. Elle a évoqué au passage, dans ce litige concernant la seule firme de disque, que le chanteur pop Plastic Bertrand était, seulement selon l'apparence au dossier, l'interprète légal (et non le "chanteur réel", tout étant déjà dans la nuance) du tube mythique puisqu'il apparaissait sur la pochette du disque et qu'il était le signataire d'un contrat d'artiste originel. La Cour d'Appel ne disposait cependant d'aucune autre pièce pour juger à ce moment de l'identité de l'interprète (réel et/ou légal) et tel n'était pas l'enjeu de ce procès. La Cour se contentait d'acter que Lou Deprijck ne démontrait pas (encore) sa qualité d'interprète qu'il affirmait au passage, alors que seuls la pochette du disque et le contrat de Plastic étaient produits. Cette considération n'avait de plus été évoquée que dans les motifs de la décision, pas dans un quelconque dispositif contraignant de celle-ci.
Plastic Bertrand n'est donc jamais intervenu dans cette procédure de 2006 qui ne le concernait pas. Et l'affaire, qui portait uniquement sur la violation des droits moraux de l'auteur de la chanson après la diffusion d'un remix techno par une firme de disques en Allemagne, n'avait pas pour objet non plus la question de savoir qui avait réellement chanté. La Cour d'Appel n'a donc jamais dit à cette occasion que Plastic Bertrand aurait chanté ce titre (encore moins les autres dont elle n'a même pas parlé), laissant le débat tout à fait vierge et entier. Le compositeur et producteur artistique du titre, Lou Deprijck, n'avait tout simplement pas déposé à l'époque de pièces tendant à établir qu'il était aussi le chanteur puisque tel n'était pas l'objet de son procès...
Un jugement ultérieur de référé, entre les mêmes parties, est d'ailleurs vite revenu sur cet arrêt en faveur de Lou Deprijck. Deprijck y produisait notamment une attestation des musiciens de la session d'enregistrement de 1977. Ce jugement a reconnu le droit pour le chanteur de clamer sa vérité et a minimisé la portée de la décision précédente.
Un documentaire de Canvas (télévision belge flamande) a ensuite démontré que Deprijck était bien le chanteur originaire, Plastic Bertrand faisant du play back pendant plusieurs années pendant qu'il apprenait à copier la voix de Lou Deprijck. Le saxophoniste Pietro Lacirignola, musicien de la session studio d'enregistrement de 1977, y confirmait que c'était Lou qui était en studio et la voix de ce dernier sur l'enregistrement. Par ailleurs Deprijck a écrit la musique, et les paroles sont d'Yvan Lacomblez, alias Pipou, lui aussi un membre du groupe Two Man Sound.
En juin/juillet 2010, un rapport d'expertise demandé par le Président du tribunal de première instance de Bruxelles a attribué la voix de "Ca plane pour moi" à Lou Deprijck. Le rapport, comparant la bande originale à un nouvel enregistrement à l'identique de 2006 par Lou Deprijck, affirme notamment que les terminaisons de phrases sont celles d'un ch'ti ou d'un picard (comme l'est Deprijck originaire de Lessines, ce qui n'est pas le cas de Plastic Bertrand qui est bruxellois). La presse belge a rappelé à cette occasion que la confirmation de la paternité réelle de l'interprétation par Lou Deprijck était un secret de polichinelle dans le milieu. Ce rapport apportait une confirmation définitive, s'il le fallait, grâce à la déclaration de l'ingénieur du son de l'époque, qui avait mis le titre en boîte en deux heures (Phil Delire) : C'est la voix de Lou. J'ai varispeedé sa voix, ce qui produit cette voix de canard lorsqu'on la reproduit à vitesse normale.
Après avoir nié, Roger Jouret (Plastic Bertrand) a reconnu dans le quotidien belge "Le Soir" daté du 28 juillet 2010 qu'il n'avait pas chanté les titres de ses albums de 1977 à 1981, dont "Ça Plane Pour Moi". Néanmoins, dès le lendemain, l'artiste revient sur ses propos, lors d'une émission diffusée sur l'antenne de la radio Europe 1, en affirmant que le quotidien belge n'avait fait que retranscrire une conversation "off", durant laquelle il aurait avoué ne pas avoir chanté "Ça plane pour moi" uniquement pour plaisanter et parce que les journalistes l'interrogeaient depuis plusieurs jours sans le laisser tranquille... Le Soir titrait néanmoins le lendemain, en une de son édition du 30 juillet : Le Soir n'a pas piégé Plastic Bertrand et confirmait dans un article, au ton agacé (En revenant sans cesse sur ses propos, Plastic ne se grandit pas), qu'il s'agissait d'une interview en bonne et due forme. L'ingénieur du son de l'époque, Phil Delire, révélait quant à lui le 29 juillet à son tour dans un nouvel article du quotidien belge "La Dernière Heure", déjà à l'origine du scoop : Devant les experts, j'ai attesté ce que je vous dis. C'est lou Deprijck qui a enregistré Ca plane pour moi" ! Ayant enregistré la chanson comme ingénieur du son, je n'ai pas pu mentir devant les juges. L'ingénieur du son témoigne qu'il pitchait sur scène la voix de Plastic : Sur scène, grâce à la technique, lorsque Plastic chantait, je pouvais reproduire presque la même voix que celle du disque, même si ce n'était pas Plastic qui chantait sur le disque... La voix de Lou Deprijck sur le disque, au même titre que la voix de Plastic sur scène, est une voix pitchée. Le quotidien "La Dernière Heure" publiait un témoignage décisif pour son édition du 31 juillet, ayant retrouvé le manager du premier groupe de Plastic Bertrand (Hubble Bubble). Le manager confirmait que Lou l'avait appelé après la mise en boîte de l'enregistrement pour trouver un figurant. Cela aurait pu être n'importe qui d'autre que Plastic Bertrand. Et le site internet Voici.fr retrouva une interview de 1998 dans le mensuel "Génereux" dans laquelle Plastic Bertrand, alors dans le creux de la vague, reconnaissait clairement à propos de "Ca Plane Pour Moi" : Je ne chante effectivement pas sur ce disque... Je n'ai presque pas touché d'argent, notamment parce que ce n'est pas ma voix sur le disque. L'affaire était entendue. ,.