Raphaël Delpard est un acteur, réalisateur, scénariste, journaliste et écrivain français né en 1942 à Paris.
Une carrière singulière au cinéma qui le voit faire le grand écart entre
Jean-Luc Godard pour qui il fait l'acteur,
Jean-Pierre Mocky,
Sam Peckinpah et
Robert Enrico, pour qui il est scénariste, et la réalisation de films de série B, comiques ou d'horreur.
Les Bidasses aux grandes manoeuvres, avec
Michel Galabru,
Paul Préboist,
Betty Beckers,
Michel Modo et
Jacques Legras, l'un de ses premiers films (s'inscrivant dans la tradition française du comique troupier), verra la rencontre entre
Jean Reno (qui y tenait un petit rôle) et
Luc Besson (alors premier assistant de Delpard). Bien qu'il se soit essentiellement agi d'un film de commande, Les Bidasses aux grandes manoeuvres permit à Delpard de rencontrer Jacques Legras et Betty Beckers, comédiens avec lesquels il travaillera de nouveau quelques années plus tard.
Amoureux de cinéma fantastique, Raphaël Delpard tournera en 1980, la Nuit de la Mort (ressorti en vidéo sous le titre Les Griffes de la Mort), l'une des rares incursions françaises dans le domaine du film de cannibales. Peu remarqué par le public français, (du fait de sa sortie au même moment que le Shining de
Stanley Kubrick) il connaîtra un certain succès aux États-Unis, Delpard recevant, pour l'occasion, un télégramme d'encouragement de la part de
Tobe Hooper. L'argent gagné grâce à la Nuit de la Mort (dans lequel apparaissait une
Charlotte de Turckheim débutante), puis par Vive le fric (avec
Jacques Legras) permettra au réalisateur la mise en chantier de Clash, l'un des rares films gore produit dans l'hexagone. Sélectionné au Festival d'Avoriaz en 1984, Clash sera conspué par la critique, non à cause de sa qualité (il reste unanimement considéré comme le meilleur film de Delpard), mais à cause de la performance de ce dernier lors de la présentation du métrage. Fatigué, ramené quasiment de force à Avoriaz par son agent en hélicoptère, ne souhaitant pas parler aux journalistes présents, Delpard fit une piètre impression à ces derniers, qui se vengèrent dans leurs critiques. Cet événement ne sera pas complètement étranger à l'arrêt de sa carrière cinématographique.
Délaissant le cinéma au début des années 90, il se consacre depuis à l'Histoire, sous la forme d'un travail de mémoire sur l'Occupation, la guerre d'Indochine ou la guerre d'Algérie.
Il réalise cependant deux autres films tirés de ses livres éponymes : "Les Enfants Cachés " (1998) et "Les Convois de la Honte" (sorti mars 2010). On retrouve dans ce dernier, pourtant très historique et s'appuyant sur des témoignages, la présence du fantastique portant la souffrance à une dimension métaphysique.
L'ensemble de son oeuvre littéraire présente cette même caractéristique : documentation, témoignages, volonté de regarder en face des vérités difficiles et des souffrances insupportables, exprimées dans un style sobre et maîtrisé, parfois poétique, qui les rend abordables.
La polémique suscitée par la plupart de ses livres cache souvent aux yeux des critiques la qualité littéraire de ces oeuvres, dans lesquelles le sens du rythme et de l'image rappellent l'homme de cinéma.
Aujourd'hui, Raphaël Delpard est membre de la commission du droit de communication de la SACD.