La première adaptation de Frankenstein au cinéma, qui avait disparu depuis plus d’un siècle, a été restaurée par la bibliothèque nationale américaine (Library of Congress). Mieux : ce trésor du septième art est visible librement en ligne et c'est sacrément émouvant.
Manifestation de la folie démiurgique, allégorie monstrueuse du rejet de l’autre, le personnage le plus fameux de la littérature fantastique, créé par Mary Shelley en 1818, a connu moult visages à l’écran : du rugueux Boris Karloff (Frankenstein, 1931) à l’éthéré Johnny Depp (Edward aux mains d’argent, 1990), en passant par l’aquilin Christopher Lee (Frankenstein s'est échappé, 1957), on croyait en avoir vu toutes les facettes. Mais il en manquait un : le tout premier, qui pendant près de quarante ans a noirci la liste des "films perdus les plus recherchés" du 7e art. Propriété d’Al Dettlaff, un collectionneur américain qui l'avait obtenu presque par hasard et qui l'a conservé jusqu’à sa mort en 2005, le film a finalement pu trouver le chemin du public. La bibliothèque du Congrès, qui a fini par s’en porter acquéreuse onze ans plus tard, s'est alors lancée dans un très long et très compliqué travail de restauration : ressusciter le celluloïd d’un film vieux de 108 ans n’est pas moins dur que façonner un être ex nihilo. Reste que l’opération a accouché d’une merveille... Mais ne faisons pas attendre notre plaisir, voici le premier Frankenstein de l’histoire du cinéma, produit par l’Edison Manufacturing Company et réalisé par J. Searle Dawley en 1910 :
Vous pouvez en voir une version en plus grand format directement sur le site de la bibliothèque du Congrès, ici.
Pour ce qui est de l'aspect historique, j'ai peur de ne pas être d'accord. On est pas loin de l'anachronisme. Je connais le film pour être effectivement une référence... actuelle, or le seul critère pour cela (allez, avec l'histoire de la copie apparue sur le tard) c'est celui d'avoir été le premier Frankenstein. Est-ce que tu penses que dans un siècle, on réévaluera le Seigneur des anneaux de 1978 en le célébrant pour être la première adaptation de Tolkien ? Ou est-ce qu'on serait alors peut-être un peu tentés de le faire en fonction non seulement de la renommée du roman, mais aussi et surtout de la réussite de l'adaptation de Peter Jackson ? Le Frankenstein qui fait date, c'est celui de 1931, et il n'y a aucune raison réellement historique de lui trouver un petit frère d'envergure. On ne connaît pas le succès de ce film à l'époque ; J. Searle Dawley n'est pas resté pour avoir été ni un grand cinéaste ni un grand innovateur ; ce n'est pas par ailleurs le premier film d'horreur ; et techniquement le film ne propose rien d'innovant ou de révolutionnaire. Alors certes, 1910, c'est un peu un creux en matière d'innovation du cinéma : Méliès continue de faire la loi avec ses fantaisies en tableau, le burlesque à la française la fait tout autant avant l'apparition du slapstick, et Griffith en est encore à revisiter l'école de Brighton... L'époque est pas mal aux adaptations opportunistes d’œuvres du répertoire, comme c'est le cas avec ce Frankenstein (et c'est à mon avis comme un exemple de cette mouvance qu'il faut le voir, comme en atteste d'ailleurs les titres des autres films de J. Searle Dawley), ou comme un autre film remarqué de cette époque, le Roi Lear italien et en couleurs de Gerolamo Lo Savio. Techniquement en 1910, L'Abysse d'Urban Gad par exemple a dix ans d'avance sur ce Frankenstein : deux bobines, des extérieurs, utilisation de l'échelle des plans, une histoire originale, des panoramiques d'ajustement, et une star... mais certes, ce n'est pas un rôle que reprendra plus tard Johnny Depp ;)
Cette restauration représente un travail de titan et ça n'est pas parce qu'il y en a "tous les jours" que ça devrait minorer la qualité de l'exécution, observable même pour un béotien. Ce n'est d’ailleurs pas le travail de restauration lui-même qui est historique, mais le contenu du support retrouvé. Ensuite, la restauration du celluloïd est primordiale pour assurer sa conservation sur DCP. Cela étant, on peut s’amuser à conserver des images floues, dégueulasses et illisibles, ça fera une belle jambe à tout les spectateurs. Ensuite, si tu n'arrives pas à différencier entre Le Seigneur des Anneaux et un mythe qui a diffusé partout, tout le temps, dans le cinéma, dans les arts, depuis sa création jusqu’à aujourd'hui, bon. On peut en effet décider qu’il n’y a pas de figure historique ni d’événement historique et flotter indifféremment dans un relativisme confortable.
Je fais des fautes ? Balaie devant ta porte, garçon. Tu me rappelles qui t'envoie régulièrement des notes pour corriger les horreurs trouvées sur ton site ? C'est moi peut-être qui écris « Sut ton dernier commentaire », ou qui écris dans son chapeau « qui avait disparu depuis plus d’un siècle » alors qu'on t'a déjà fait remarquer que ce n'était pas le cas ? C'est pas une approximation, ça ?
T'es juste un ignare qui reproduit des notes relayées sur les réseaux sociaux et n'ayant pas la moindre idée de ce qu'il raconte. Ce film, on est nombreux ici à l'avoir vu avant cette restauration que tu voudrais faire passer pour un événement, et une précédente restauration, européenne, existait déjà. Reconnais juste que tu t'es emballé en croyant qu'on venait de retrouver la copie d'un film disparu et restauré dans la foulée. On en trouve encore des traces dans ton texte. Lance-moi tous les ad hominem que tu veux, le seul qui est décrédibilisé ici, c'est toi. Contente-toi juste la prochaine fois de relayer des nouvelles publiées ailleurs sur lesquelles t'auras peut-être moins de conneries à raconter. Et je doute que ça concerne alors des films muets. Prends le temps aussi de vérifier tes informations, surtout quand ça concerne un thème qui t'es cher sur lequel tu pourrais être tenté de relayer trop vite des informations pas si « exceptionnelles » que ça.