Ce qu'en pense la communauté
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Micro-critique star (FuckCinephiles) :
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(à propos de 9 doigts)
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FuckCinephiles
(à propos de 9 doigts)“ 9 Doigts ou un film anticonformiste qui perd ses personnages autant que son auditoire au sein d'un songe hypnotique anxiogène et lugubre ” — FuckCinephiles 21 mars 2018
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nibab_lacsap
(à propos de 9 doigts)“ Le post-modernisme stylé rétro-punk sauve son babil atone et sur-référencé du naufrage par de nombreux plans proprement et salement sublimes ” — nibab_lacsap il y a 2 jours
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PharaonDeWinter
(à propos de 9 doigts)“ Rapidement, le magnétisme diffus de 9 Doigts, film noir énigmatique, s'enfonce bêtement dans un maniérisme atone jusqu'à se rendre ridicule. ” — PharaonDeWinter 17 février 2018
Des personnages de BD des années 80 (lunettes à la Liberatore, paletot à la Tardi, ambiance noire Druillet, etc) ou inspirés de romans noirs et de science-fiction de série B, un noir et blanc sur des décors de tunnels, de quais des brumes, de docks, de maisons repaires d'espions et bien sûr d'un cargo de nuit.
La poésie recèle de références très (trop) connotées, et elle n'existe que par leur systématique évocation.
Le récit n'a pas grand intérêt, tout début d'intrigue se disperse aussitôt dans le vent du large. Les personnages par trop typés se figent et selon leur interprètes, peinent à dire leur texte très et délibérément trop écrits. Rendons hommage aux deux seuls qui s'en sortent largement mieux que les autres : Pascal Grégory et... Gaspard Ulliel (paix à son âme, il a pourtant relevé l'ensemble par 2 ou 3 scènes)
Les dialogues tous imbitables oscillent entre prophéties apocalyptiques néo-écolos (l'insistance sur le 7ème continent de déchets voudrait nous emmener vers la métaphysique et y parvient presque), les intrigues de cinéma de genre et les incessants clins d’œil culturels (merdre et autres featuring) quand ce ne sont pas des citations littéraires in extenso (Lautréamont).
Alors évidemment au bout d'un moment (pas longtemps) c'est chiant.
Reste que je suis resté jusqu'au bout parce que la mise en scène.
Ne sachant pas diriger les acteurs (faute d'avoir quelques choses d'intéressants à leur faire jouer), Ossang et son chef op savent en revanche faire de magnifiques images. Celles-ci s'inspirent des grands du muet et premiers parlants : de Murnau à Orson Welles, en passant par les français Vigo, Renoir etc.
Par conséquent le film est parsemé de ces visuelles beautés jamais clipesques (ça se fait rare) sur l'océan, la lune, le corps d'un malade, le visage d'un endormi (il n'utilise jamais aussi bien les acteurs que lorsqu'ils se taisent), les embruns, la tempête, le large, les vagues... qui m'ont rappelé certaines images mémorablement splendides du "Tempestaire" de Jean Epstein.
Vraiment ces plans de coupe (qu'il sait très bien sonoriser aussi) sont le cœur battant et révélateur de ce cinéma pirate et néanmoins poseur.
Qu'il supprime le reste, trop blablateux et épate bourgeois, et il rejoindra les meilleurs moments d'un Pelechian ou Sokourov, et je lui rajoute une étoile, haha