Bien que née en Martinique, Mathilda Paruta passe son enfance à Caracas au Venezuela.
Elle arrive à Paris à l'âge de seize ans, souhaitant devenir danseuse. Elle y rencontre Étienne Légitimus, fils du député Hégésippe Jean Légitimus ; elle devient sa compagne et ils auront cinq enfants.
Longtemps connue sous le nom de
Miss Darling, elle choisit ensuite Darling Légitimus pour nom d'artiste. Elle danse dans la Revue nègre de Joséphine Baker et pose pour le peintre Picasso et le sculpteur
Paul Belmondo (le père de
Jean-Paul Belmondo).
Durant les années 1930, Darling est auteure, compositrice et interprète de chansons antillaises, de
biguine et de mazurka. Elle se produit souvent entourée de nombreux musiciens réputés de l'époque, tel Pe En Kin Sosso et son orchestre.
Elle est présente au cinéma de 1933 à 1983 ; elle a été dirigée notamment par
Raymond Rouleau dans Les Sorcières de Salem, avec
Simone Signoret et
Yves Montand, et par
Henri-Georges Clouzot dans Le Salaire de la peur, ainsi que par
Sacha Guitry, par
Jean-Claude Brialy, par
Bernardo Bertolucci, etc.
Dans les années 1950, elle joue au théâtre, dans des pièces de Jean Genet (Les Nègres) et d'Aimé Césaire.
Dans les années 1960, elle participe à plusieurs productions de l'ORTF, dont le téléfilm de Jean-Christophe Averty, Les Verts Pâturages.
En 1983, à l'âge de 76 ans, elle obtient la Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine de la Mostra de Venise, pour son rôle dans Rue Cases-Nègres, réalisé par sa jeune compatriote martiniquaise Euzhan Palcy.
Elle a côtoyé tout au long de sa vie un grand nombre d'illustres comédiens dont
Arletty, Fernandel,
Marlon Brando et
Pierre Brasseur.
Elle disparait en 1999 sans avoir rejoué depuis Rue Cases-Nègres malgré les espoirs que laissaient présager sa nomination et sa récompense.
Lors de la cérémonie des Césars de l'an 2000, l'écrivaine Calixthe Beyala et le comédien antillais Luc Saint-Éloy, représentants du collectif Liberté, sont montés sur scène pour revendiquer une plus grande présence des minorités sur les écrans français, et ont rendu un hommage public à Darling Légitimus, que les organisateurs de la cérémonie avaient omis de citer parmi les comédiens disparus au cours de l'année précédente.