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Marie-France Pisier est une actrice, scénariste et réalisatrice française, née le 10 mai 1944 à Đà Lạt (Indochine française, actuel Việt Nam) et morte le 24 avril 2011 à Saint-Cyr-sur-Mer (Var).
Elle est célèbre, notamment, pour son rôle dans le cycle des Antoine Doinel de François Truffaut (où elle interprète Colette, le premier amour platonique d'Antoine).
Marie-France est l'un des enfants de Georges Pisier (1910-1986) et de Paula Caucanas (épouse et divorcée deux fois de son mari). Dans les années 1980, ses parents se suicident à deux ans d'intervalle.
Son frère Gilles, né en 1950, est un des grands mathématiciens français contemporains, membre de l'Académie des sciences depuis 2002. Sa sœur Évelyne, professeur des universités en sciences politiques, est la première épouse de Bernard Kouchner.
Le père de Marie-France Pisier, gouverneur colonial, a accompli une brillante carrière dans la France d'outre-mer, où la jeune fille a passé une partie de son enfance. Après avoir achevé ses études secondaires au lycée de jeunes filles Albert-Calmette de Nice, elle effectue des études de droit et de sciences politiques à l'université de Nice au début des années 1960. Elle devient en 1968 la petite amie de Daniel Cohn-Bendit. Étant de nationalité allemande, celui-ci est interdit de séjour en France après les événements de mai. Elle l'aide alors à repasser la frontière, en lui fournissant notamment de la teinture pour cacher sa très reconnaissable chevelure rousse5.
Marie-France Pisier a été mariée à l'avocat Georges Kiejman, puis à Thierry Funck-Brentano, filleul de Jean-Luc Lagardère, et actuel directeur des ressources humaines et de la communication du groupe Lagardère, avec qui elle a eu deux enfants : Mathieu et Iris.
Intellectuelle engagée dans les combats de son époque (elle fut, en 1968, jeune étudiante à Nanterre, membre du mouvement du 22-Mars), Marie-France Pisier est une des signataires du manifeste rédigé par Simone de Beauvoir en faveur du droit à l'avortement, paru le 5 avril 1971 dans Le Nouvel Observateur, et connu en général sous l'appellation de Manifeste des 343 salopes
En 1961, pour donner la réplique à Jean-Pierre Léaud, l'Antoine Doinel du court métrage Antoine et Colette (du film à sketches L'Amour à vingt ans), François Truffaut recherche une adolescente, « pas une lolita, pas une blousonne, pas une petite jeune femme. » Elle doit être simple, rieuse et avoir une bonne culture moyenne. Marie-France Pisier, qui fait alors partie d'une troupe de théâtre amateur, est choisie par le cinéaste. On la retrouve, dix-sept ans plus tard, qui reprend le personnage de Colette dans L'Amour en fuite, dernière aventure de Doinel co-écrite par la comédienne en 1978. Elle y croise Léaud/Doinel dans le train et, à la fin du film, dans une scène émouvante, elle croise également Claude Jade, qui joue Christine, successivement maîtresse, femme et ex-femme d'Antoine.
Entre-temps, Marie-France Pisier est devenue une égérie du cinéma d'auteur, apparaissant dans les univers oniriques d'Alain Robbe-Grillet, Luis Buñuel, Jacques Rivette et, surtout, du jeune André Téchiné. Grâce à ce dernier, elle obtient deux fois le César du meilleur second rôle, en 1976 et en 1977. En 1976, année de la première consécration, les Césars récompensent aussi l'actrice pour sa prestation dans Cousin, cousine de Jean-Charles Tacchella.
Ses engagements ne l'empêchent pas de prendre part à plusieurs succès populaires. Partenaire de Jean-Paul Belmondo dans Le Corps de mon ennemi d'Henri Verneuil, en 1976, et dans L'As des as de Gérard Oury, en 1982, elle joue l'année suivante une productrice cynique avec Le Prix du danger d'Yves Boisset.
Elle s'inspire de son enfance en Nouvelle-Calédonie pour son roman Le Bal du gouverneur, paru en 1984. Elle adapte son roman et réalise le film du même titre en 1990.
Plus rare sur les écrans dans les années 1990, on retient son émouvante composition de femme en mal d'enfant dans Marion, de Manuel Poirier, et son interprétation de Madame Verdurin dans Le Temps retrouvé de Raoul Ruiz. Sollicitée par les jeunes auteurs, elle tourne ensuite avec Laurence Ferreira Barbosa, Christophe Honoré ou Maïwenn Le Besco, dans Pardonnez-moi (doublement nommé aux Césars 2007).
Circonstances de sa mort
Marie-France Pisier a été retrouvée morte dans la piscine de sa villa. Son corps, immergé au fond, était coincé « dans une lourde chaise en fer forgé » et chaussé de bottes en caoutchouc. Le rapport d'autopsie des médecins légistes n'a pas permis, pour l'instant, de déterminer les circonstances de la mort. Des analyses médicolégales toxicologiques puis l'autopsie finale conduisent à évoquer l'hypothèse d'un suicide de l'actrice, qui souffrait d'un cancer. L'enquête de la gendarmerie permet cependant d'établir que Marie-France Pisier n'est pas morte par noyade, ce qui amène à évoquer la possibilité d'un décès par crise cardiaque ou par hydrocution.
Marie-France Pisier repose désormais à Sanary-sur-Mer, au cimetière de la Guicharde dans le tombeau en pur granite de la famille Duhamel-Brentano, Allée des Pivoines.
Hommage
Le jeudi 5 mai 2011, un hommage lui est rendu à l'église Saint-Roch à Paris — bien qu'elle soit agnostique — en présence de plusieurs personnalités, membres de la famille, amis et public.