Marie Laforêt naît à Soulac-sur-Mer, en Gironde, dans la villa Rithé-Rilou, appelée ainsi d'après les noms de sa tante et de sa mère : Marie-Thérèse et Marie-Louise Saint Guily. La famille de son père, l'industriel Jean Douménach, était originaire d'Olette / Oleta, village des Pyrénées Orientales, situé sur les rives du Têt. Son arrière-grand-père du côté paternel, Louis Doumenach, avait dirigé à Lavelanet, en Ariège, une entreprise textile (effilochage), et son grand-père avait construit des cabanons à Soulac en Gironde en 1886,.
Pendant la guerre, son père fut détenu comme prisonnier de guerre en Allemagne et Marie, sa soeur Alexandra et leur mère connurent beaucoup de privations. A trois ans, selon les révélations ultérieures de la chanteuse, elle subit un traumatisme sexuel sévère, dont les souvenirs la marquèrent pour beaucoup de temps. Pendant la guerre, les Doumenachs trouvèrent refuge à Cahors et dans le village des ancêtres, Lavelanet. Après la guerre et le retour du père en mai 1945, la famille vécut à Valenciennes, où le père dirigea une manufacture de chemin de fer, tandis que Maïtena faisait sa scolarité au Lycée de filles Watteau jusqu'en cinquième. Ensuite les Doumenach s'établirent à Paris,.
Après s'être rapprochée de la religion et avoir réfléchi un temps sur l'idée d'aller au couvent, elle suivit à Paris des études au lycée La Fontaine, où elle commença à éprouver un intérêt vif pour ses premières expériences du jeu dramatique, qui eurent pour elle un bénéfique effet cathartique.
Sa carrière commença « par hasard », après qu'elle eut remporté le concours « Naissance d'une étoile », organisé par Europe n° 1 en 1959. Elle y eût remplacé sa soeur au pied levé... et dut décrocher un rôle dans un film de
Louis Malle, Liberté. Remarquée par
Raymond Rouleau, elle fréquenta les cours de théâtre de celui-ci. Le projet de film de Louis Malle fut en fin de comptes abandonné et finalement c'est avec
Alain Delon et
Maurice Ronet dans
Plein soleil de René Clément qu'elle fit sa première apparition remarquée au cinéma.
Les rôles se suivirent, en 1961 elle épousa le réalisateur Jean-Gabriel Albicocco (1936-2001), qui la fit tourner dans plusieurs de ses films, notamment la Fille aux yeux d'or d'après le roman d'Honoré de Balzac. En février 1963 sortit son premier 45 tours qui marquera sa carrière pour toujours, ce fut l'avènement des Vendanges de l'amour, énorme succès, écrit par Danyel Gérard. Un autre homme important dans sa vie et qui lui resta ami pour toujours fut Pierre Cornette de Saint Cyr, commissaire priseur, écrivain et collectionneur d'art. Son amour suivant fut Judas Azuelos, homme d'affaires d'origine marocaine juive, son mari entre 1965-1967, plus tard, en 1971 - Alain Kahn-Sriber, homme d'affaires et collectionneur d'art.
Les tubes s'enchaînèrent : Viens sur la montagne et la Tendresse en 1964, Katy cruelle et la Bague au doigt en 1965, Marie-douceur, Marie-colère, adaptation de Paint it black, Manchester et Liverpool et la Voix du silence, version française de Sounds of silence en 1966. En 1967, Ivan, Boris et moi fut un succès populaire ainsi que Mon amour, mon ami. Fin 1968, Marie Laforêt revint en force dans les hits-parade grâce au gros tube Que calor la vida.
À la fin des années 1960, elle entama un tournant et souhaita orienter sa carrière vers des titres plus variés dont elle sera une pionnière en France. Un récital au Théâtre de la Ville en 1969 et un enregistrement public de ces titres suivront. Mais cela ne plaît pas à CBS, sa nouvelle maison de disques. Ils attendaient des tubes et des chansons légères, Marie Laforêt, elle, avait envie de berceuses yougoslaves dans l'air du temps.
Plusieurs années passèrent, des albums aussi, et peu de titres sont restés. Trois grands succès marquèrent cependant cette période : Viens, viens en 1973, adaptation d'un tube allemand, Cadeau en 1974 et Il a neigé sur Yesterday en 1977, chanson-hommage aux Beatles. Elle s'installa à Genève en 1978 où elle tint, jusqu'en 1981, une galerie d'art.
En 1980, elle épouse Pierre Meyer, puis en 1990 Éric de Lavandeyra, agent de change, dont elle se sépare en 1994. Après un détour par la littérature avec la publication de Contes et légendes de ma vie privée chez Stock, Marie Laforêt se consacre surtout au cinéma, en France bien sûr, mais aussi en Italie. Peu de titres sortent malgré quelques tentatives en 1983 par exemple avec Blanche nuit de satin (Reprise de Nights In White Satin du groupe The Moody Blues).
Elle revient en 1993 avec un album dont elle signe tous les textes, sans pseudonyme cette fois. La carrière de Marie se poursuit pendant les années 1990 au cinéma, dont
Tykho Moon d'Enki Bilal. En 1998, son album Voyages au long cours contient dix-sept inédits enregistrés sur scène lors d'une tournée mondiale (1969-1970). Elle y chante en anglais (Barbara Allen), en espagnol (Cabrestero), en italien (Cicerenella), en russe, en roumain aussi bien qu'en français (Marleau). Marie Laforêt a beaucoup chanté sur scène des chansons restées inédites comme Mon coeur se balance composée sur une musique de Mendelssohn.
En 2001, elle publie Mes petites magies, livre de recettes pour devenir jeune.
Après avoir joué
Maria Callas, dans Master Class pour laquelle elle eut d'excellentes critiques (nomination aux Molières en 2000 pour son interprétation), elle remplace
Isabelle Mergault dans la pièce de
Laurent Ruquier la Presse est unanime en 2003. Elle a également joué durant un mois à l'Espace Cardin en 2004 dans Jésus la Caille de Francis Carco. Elle participe chaque semaine sur Europe 1 à l'émission de
Laurent Ruquier On va s'gêner.
Marie Laforêt remonte sur scène du 14 au 16 juillet 2005, dans le cadre du Festival Juste pour rire de Montréal, qui sert d'avant-première à une série de spectacles au théâtre des Bouffes Parisiens, à Paris, du 12 au 24 septembre 2005, pour son premier tour de chant depuis 1972. Le public français, et même international, est au rendez-vous, le spectacle se joue à guichets fermés. Après deux ans d'attente, une série de concerts pour septembre 2007 et une tournée d'adieux sont annoncés, puis annulés suite à des problèmes de santé de la chanteuse.
La même année, sur son quatrième album Six pieds sous terre, Robert (auteur-compositeur de la scène alternative française) reprend la Prière pour aller au paradis créée par Marie Laforêt en 1973.
Marie Laforêt a été mariée quatre fois et est la mère de trois enfants :
Lisa Azuelos (née en 1965), la réalisatrice du film LOL, Jean-Mehdi-Abraham Azuelos (né en 1967) (enfants de Judas Azuelos) ainsi que Éve-Marie-Deborah (née en 1982, fille d'Alain Kahn-Sriber),.