Gérard Krawczyk éprouve dès sa formation à l'IDHEC, section réalisation et prise de vues, le désir de soumettre à l'appréciation du public les courtes comédies qu'il réalise. En effet, il les sort de l'école sans autorisation et les accompagne dans les festivals naissants. Son film de fin d'étude The Subtle Concept (1981), puis ses deux courts métrages suivants Toro Moreno (1983) et Homicide by Night (1984) sont bien accueillis, primés dans des festivals internationaux et nommés aux Césars.
Pour son premier long métrage, Je hais les acteurs (1986), il adapte le roman éponyme de Ben Hecht et rend hommage au cinéma américain des années quarante dans une comédie très drôle filmée en noir et blanc, où il dirige une pléiade de comédiens : Jean Poiret, Bernard Blier, Michel Galabru, Michel Blanc, Pauline Lafont, Dominique Lavanant, Guy Marchand, Jean-François Stévenin, avec une apparition de Gérard Depardieu... Le film est nommé au César de la meilleure première oeuvre et obtient le Prix Michel Audiard au Festival de Deauville.
Il enchaîne avec un drame intimiste, âpre et sensuel, co-écrit avec Jean-Paul Lilienfeld d'après un roman de Pierre Pelot, L'Été en pente douce (1987) interprété par Jean-Pierre Bacri, Jacques Villeret, et à nouveau Pauline Lafont et Guy Marchand. Le film est soutenu par une partie de la presse, qui s'étonne de son absence de la sélection du festival de Cannes.
Un producteur lui fait signer un contrat de trois films en exclusivité. Gérard Krawczyk écrit trois scénarios dont une adaptation de « La petite marchande de prose » de Daniel Pennac, qui obtient l'avance sur recettes. À chaque projet, le producteur recule, tout en l'empêchant de partir lorsque Jean-Pierre Bacri l'appelle pour l'adaptation au cinéma de la pièce « Cuisine et dépendances ». Néanmoins, pendant cette période Gérard Krawczyk écrit un scénario de téléfilm réalisé par Sylvain Madigan, Strangers dans la nuit (1991), tourne un téléfilm, Le prix d'une femme (1993), et un reportage pour Envoyé Spécial, Nabil le coursier (1994) (une des rares fois où il n'y a pas de voix-off) ainsi que de nombreuses publicités.
Libéré de son contrat, Gérard Krawczyk s'inspire du roman « Play back » de Didier Daeninckx pour Héroïnes (1996), projet produit par Gaumont et dont le coscénariste est cette fois Alain Layrac. Le réalisateur découvre sur maquette la chanteuse Maïdi Roth et donne le rôle à Virginie Ledoyen qui interprète le rôle d'une jeune fille propulsée trop vite au rang de célébrité, récit annonciateur de la Star Academy.
L'année suivante, Gérard Krawczyk est appelé pour remplacer Gérard Pirès qui est hospitalisé. Appréciant, en tant que spectateur, un cinéma dans la lignée de Philippe de Broca ou de Gérard Oury, qu'il n'a jusque-là pas pratiqué, Gérard Kracwczyk intervient sur le premier mois de tournage de Taxi (1998) et contribue au succès du film avec près de 5,6 millions de spectateurs.
Il se voit ensuite confier par Luc Besson la direction de la seconde équipe de Jeanne d'Arc (1999). Il réalise peu après Taxi 2 (2000), dont la fréquentation dépasse le premier volet avec presque 11 millions de spectateurs. Pour la première fois, le nombre d'entrées d'une suite fait le double du film précédent, inversant la tradition d'une déperdition de moitié.
Puis, il réalise une comédie policière,
Wasabi (2001) écrite par Luc Besson et tournée au Japon avec Jean Reno, Michel Muller, Carole Bouquet et l'idole des adolescents japonais, Ryoko Hirosue.
Avec la réalisation de Taxi 3 (2003), il accompagne l'évolution de la saga vers plus de comédie et atteint le deuxième rang au box-office de l'année juste derrière « Le monde de Nemo ».
La même année, il réalise
Fanfan la Tulipe (2003) co-écrit par Luc Besson et Jean Cosmos, avec
Vincent Perez et
Penelope Cruz, film à grand spectacle qui fait l'ouverture hors compétition du 56e festival de Cannes. Revisitant de manière personnelle un film du répertoire qu'il a aimé, Gérard Krawczyk en profite pour être irrévérencieux avec le pouvoir et mener, à travers le rôle du monarque coupé des réalités incarné par un Didier Bourdon hilarant, une charge contre Georges W. Bush.
Gérard Krawczyk revient ensuite à un projet plus intimiste La vie est à nous ! (2005), qu'il écrit d'après le roman «L'eau des fleurs» de Jean-Marie Gourio, et dans lequel les personnages plein d'humanité sont incarnés avec talent par Sylvie Testud, Josiane Balasko, Catherine Hiegel, Eric Cantona et Michel Muller.
Devant les demandes réitérées auprès de l'auteur-producteur Luc Besson de spectateurs réclamant une suite de Taxi, l'équipe se remet au travail. Et Gérard Krawczyk triomphe à nouveau avec Taxi 4 (2007). Ce succès le place, au box-office français de ces dix dernières années, juste derrière Peter Jackson et Steven Spielberg.
Dans la foulée, Gérard Krawczyk tourne son dixième film, L'Auberge rouge (2007) co-écrit par Christian Clavier et Michel Delgado qui souhaitaient faire une adaptation du film d'Autant-Lara davantage orientée vers la comédie. Le réalisateur soigne tout particulièrement la lumière, les décors, les costumes et la musique, ce qui est rare dans une comédie. Fidèle à son amour des acteurs, il réunit dans cette comédie d'épouvante, aussi bien des comédiens confirmés tels Gérard Jugnot et Josiane Balasko, que des nouveaux venus, talents très prometteurs : François-Xavier Demaison, Jean-Baptiste Maunier et Anne Girouard.
On l'aperçoit dans le film de Josiane Balasko Cliente (2007) comme patron du bistrot.