Né à Paris d'une mère française, Jacqueline, originaire de Normandie, et d'un père algérien, Djilali, venu d'Algérie avant l'indépendance, Saïd Naceri, le bad boy du cinéma français a d'abord été peintre en bâtiment. Elevé dans un logement modeste rue Saint-Martin avec ses six frères et soeurs, dont l'un d'eux, Larbi Naceri, est aussi devenu acteur, il déménage ensuite avec sa famille dans la ZUP de Fontenay-sous-Bois.
Il quitte l'école à l'âge de 16 ans et il occupe une succession de petits boulots au cours des années qui suivent. Menant une vie de marginal, il commence à se droguer à l'âge de 18 ans. Dans la jeune vingtaine, Naceri se coupe au visage, conséquence « d'une rencontre frontale avec le pare-brise d'une Renault 5 turbo, un soir de bringue ». Il arbore toujours cette petite cicatrice, qui l'a marqué de l'arcade à la pommette. En 1984, il est condamné à cinq ans de prison pour braquage. En fait, il était le chauffeur d'une équipe de braqueurs de banque mais ses complices l'ont abandonné avec la voiture du braquage, qu'il avait par ailleurs volée et au volant de laquelle il sera appréhendé un peu plus tard. Il effectue quatre ans de détention.
Pendant plusieurs années, il tente de rallier le monde de la scène, mais ses efforts ne sont récompensés que par des rôles de figuration. C'est à cette période qu'il décide de changer son prénom de Saïd en Samy.
Thomas Gilou lui donne sa première vraie chance en lui confiant le rôle de Nordine dans le film Raï. Naceri impressionne la critique et récolte deux prix d'interprétation, au Festival international du film de Locarno et au Festival du film de Paris.
La carrière de Naceri prendra un envol inattendu après une rencontre avec le réalisateur et producteur
Luc Besson. Les deux hommes s'étaient déjà rencontrés lors du tournage de Léon (1994), dans lequel le jeune acteur tenait le rôle d'un policier cagoulé dans la dernière scène du film. Leurs chemins se croiseront de nouveau quelques années plus tard. Il fait une apparition dans le clip Nés sous la même étoile du groupe IAM
« Ne me déçois pas », lance Besson à l'acteur, en lui confiant le rôle de Daniel Morales, un jeune chauffeur de taxi de
Marseille qui se passionne pour les voitures puissantes et la vitesse folle. Malgré les critiques plutôt tièdes,
Taxi 1 (1998) atteint des sommets au box-office avec 8 millions d'entrées. Le succès du premier épisode pousse le producteur à récidiver :
Taxi 2 (2000),
Taxi 3 (2003), et
Taxi 4 (2007) présentent un sympathique chauffeur de taxi qui se met, un peu malgré lui, au service des autorités.
En 2006, il a reçu, avec ses partenaires
Jamel Debbouze,
Roschdy Zem,
Sami Bouajila et
Bernard Blancan, le Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes pour Indigènes.
Mais le succès approfondit un mal-être qui le dévore depuis l'adolescence. Depuis les années 2000, il apparaît régulièrement dans la chronique judiciaire pour divers délits qui le conduiront plusieurs fois en prison. Sa dernière condamnation était due au fait qu'il avait heurté une femme policier avec une voiture qu'il conduisait sans plus posséder de permis de conduire. Après son dernier séjour en prison, il a été libéré le 3 juin 2009.