Il est considéré par beaucoup comme le digne héritier d'
Alfred Hitchcock tant pour la qualité de ses oeuvres, le suspense et sa maestria. On doit aussi noter une certaine ressemblance avec le style de
Dario Argento, cinéaste italien qui popularisa le Giallo, par ses plans séquences complexes intimement liés à la musique.
Brian De Palma a su donner un nouveau souffle aux films de genre, particulièrement dans les domaines du suspense et du fantastique. Il n'hésite pas à afficher clairement ses influences, reprenant des thèmes voire des scènes de ses cinéastes préférés (Hitchcock principalement) en allant même jusqu'à les reproduire dans ses films : l'un des exemples les plus marquants est cette scène des
Incorruptibles (The Untouchables, 1987) où l'on trouve une allusion à la scène des escaliers d'Odessa du Cuirassé Potemkine (Sergueï Eisenstein, 1925).
Le cinéma de De Palma allie outrance et virtuosité, revendiquant un lyrisme exacerbé, dont les dernières oeuvres demeurent toutefois inégales. Parmi ses plus grands films, citons
Phantom of the Paradise (1974), variation sur le thème de
Faust mêlant avec virtuosité comédie musicale, drame psychologique et fantastique.
Carrie au bal du diable (1976), adaptation du Carrie de
Stephen King, est un modèle du genre horrifique et pousse à son paroxysme l'utilisation du split screen, procédé filmique consistant à une séparation de l'écran pour proposer deux angles de vue différents dans un même espace.
Pulsions (Dressed to Kill, 1980) rend hommage à
Sueurs froides et à Psychose d'Hitchcock. On retrouve aussi dans sa filmographie le grand film
Scarface, avec
Al Pacino. Avec une particulière attention portée à la scène du meurtre de l'héroïne, sommet d'inventivité technique au service d'un voyeurisme morbide que l'on retrouvera dans
Body Double (1984), transposition de Fenêtre sur cour dans le milieu décadent et corrompu du cinéma de genre hollywoodien des années 1980.
Ses dernières oeuvres, souvent plus formelles et policées que les premières, demeurent néanmoins intéressantes ne serait-ce que pour la virtuosité de certaines séquences, à l'image de l'ouverture vertigineuse de
Snake Eyes (1998) (un plan-séquence de 17 minutes - en réalité constitué de 3 coupes invisibles), ou de la scène du meurtre de l'agent glace dans Le Dahlia Noir (The Black Dahlia, 2006), film tranquille et nostalgique d'un maître à la retraite.
Avant d'être le compagnon de la chanteuse
Elli Medeiros, il fut marié à l'actrice
Nancy Allen qui joue dans plusieurs de ses films.