Edward Bunker est l'exemple même de l'enfant éduqué par l'État dans les années 1940. A partir de ses 4 ans et jusqu'à ses 17 ans il n'a cessé de jongler entre maisons de redressement, fugues et maisons pour jeunes criminels. Il est incarcéré pour la première fois à 17 ans, dans le pénitencier californien de San Quentin, Big Q, réputé comme étant l'un des plus durs aux États-Unis. Il est le plus jeune homme à y avoir été détenu mais réussit à s'en enfuir à deux reprises, dont une fois pour une cavale de plus de deux 2 ans. Durant ses années de prison, il a appartenu au gang de la fraternité aryenne, connu pour ses agissements et ses meurtres sanglants dans les prisons californiennes.
Il a participé à quelques arnaques et vols à main armée en se justifiant par la nécessité de se nourrir et se loger mais ne s'est jamais reconnu criminel. A ce sujet il a notamment déclaré "Si je devais mettre sur une balance tout ce que j'ai fait à la société et tout ce que celle-ci m'a fait je ne sais de quel côté elle pencherait". Il a cependant avoué avoir besoin d'une adrénaline journalière qui constituerai sûrement, d'après lui, une cause de ses multiples délits.
En prison, le jeune homme se lie d'amitié avec
Danny Trejo. Mais surtout, il y rencontre Caryl chessman : ensemble, ils discutent littérature par le biais des conduits d'aération, poussant ainsi Edward à réaliser son rêve : devenir écrivain. Tous deux deviendront des figures emblématiques pour les prisonniers américains.
Parallèlement à sa vie de jeune criminel, il fait la connaissance de Louise Wallis, figure du cinéma muet. C'est avec le soutien de cette véritable star d'Hollywood qu'il tente de se faire connaître dans le monde de l'édition. Après sept romans refusés Dog eat dog, son premier roman publié, est un succès.
Ses romans No beast so fierce, Animal Factory et Little blue boy sont des modèles de polars mettant en scène des personnages marqués par la violence et la prison, où apparait la difficulté à se réinsérer dans la société pour un ancien taulard. Ses romans portent aussi une critique féroce du système carcéral américain, on peut y trouver une pensée très proche du marxisme, mais qu'il contrebalance toujours par une vision pragmatique dans le contexte de l'univers carcéral.
Il est moins prolifique que
James Ellroy à qui il est souvent comparé, même si ce dernier a montré une grande admiration envers Bunker à plusieurs reprises.