Kästner a grandi dans la Königsbrücker Straße de la banlieue de Dresde. À proximité sur la place Albert se trouve la villa qui appartenait à son oncle Franz Augustin et qui abrite aujourd'hui le musée Erich Kästner. Emil Kästner, le père d'Erich était sellier. Sa mère Ida, née Augustin, était femme de chambre et domestique ; elle devint coiffeuse vers la trentaine. Erich Kästner entretenait avec sa mère un rapport étroit, presque pathologique : à l'époque où il vécut à Leipzig et Berlin, il lui écrivait presque chaque jour des lettres ou des cartes postales très intimes. Même dans ses romans on perçoit le thème lancinant de la Mère. Plus tard, des rumeurs sont apparues selon lesquelles le médecin juif Emil Zimmermann (1864-1953) - le médecin de la famille - était son père. Mais Zimmermann n'a jamais attesté cela. Kästner décrit son enfance dans une biographie publiée en 1957 Lorsque j'étais un petit garçon (Als ich ein kleiner Junge war). Kästner a interrompu en 1916 une formation pour devenir instituteur. En 1917, il fut appelé au service militaire et a fait son instruction militaire dans une compagnie de l'artillerie lourde. La brutalité de cette formation l'a profondément marqué et l'a rendu antimilitariste à jamais. Il en conservera toute sa vie une faiblesse cardiaque. Après la guerre, que Kästner n'a pas vécue au front, il a passé le baccalauréat avec succès, recevant même à cette occasion la bourse d'excellence de la ville de Dresde. À l'automne 1919, Kästner a commencé à Leipzig des études d'Histoire, de philosophie, de langue allemande et de théâtre. Il obtient son diplôme en 1925 avec un travail sur le thème Frédéric le Grand et la littérature allemande. Il a financé lui-même ses études comme journaliste et critique de théâtre au Neue Leipziger Zeitung. En 1927 son poème érotique Abendlied des Kammervirtuosen illustré par Erich Ohser fait scandale parmi la critique. La même année, il part à Berlin, où, sous le pseudonyme de Berthold Bürger, il continue à écrire comme correspondant culturel pour le Neue Leipziger Zeitung. Kästner a publié plus tard sous différents pseudonymes comme par exemple Melchior Kurtz, Peter Flint, Robert Neuner. Les années qu'il passe à Berlin de 1927 à la fin de la république de Weimar en 1933 sont les plus productives pour Kästner. En quelques années, il se hisse au rang des plus grandes figures intellectuelles de Berlin. Il publie ses poèmes, ses gloses, ses reportages et ses récits dans différents périodiques. Il écrit régulièrement des critiques de théâtre et collabore au journal Die Weltbühne et à différents journaux comme le Berliner Tageblatt et le Vossische Zeitung. Hans Sarkowicz et Franz Josef Görtz, les éditeurs de l'oeuvre intégrale de 1998, dénombrent plus de 350 articles attestés entre 1923 et 1933 et ce nombre pourrait être sous estimé. En effet, la maison de Kästner a été complètement détruite par un incendie en février 1944. En 1928, Kästner publie son premier livre Herz auf Taille, un recueil de poésies des années de Leipzig. Jusqu'en 1933 suivent trois autres recueils. En 1929 il publie Émile et les détectives, son premier et encore aujourd'hui son livre pour la jeunesse le plus connu. Ce roman a été vendu à plus de deux millions d'exemplaires en Allemagne et traduit en 59 langues. Pour la littérature enfantine qui se complaît alors dans des contes aseptisés, il était tout à fait nouveau de situer une action ici et maintenant dans la grande ville de Berlin. Kästner écrivit les années suivantes deux autres romans réalistes pour la jeunesse Pünktchen und Anton en 1931 et Das fliegende Klassenzimmer en 1933. Une part significative du succès des livres peut être attribuée aux illustrations de Walter Trier. L'adaptation au cinéma d'Émile et les détectives par Gerhard Lamprechts en 1931 connut un grand succès; cependant Kästner était insatisfait du scénario. Par la suite il travailla comme scénariste pour les Studios Babelsberg. Le seul roman littérairement significatif de Kästner est Fabian - L"histoire d'un moraliste publié en 1930. Ce roman est écrit dans une technique presque cinématographique (les plans rapides et le montage sont des moyens stylistiques importants). Au travers du personnage de Jakob Fabian qui est chômeur, Kästner décrit le rythme et l'agitation des années 1930 et la décadence de la république de Weimar. Contrairement à ses collègues écrivains en opposition au régime nazi, Kästner n'a pas émigré lors de l'arrivée au pouvoir du Parti national-socialiste le 30 janvier 1933. Il partit peu de temps après pour Meran et en Suisse puis retourna rapidement à Berlin. Kästner affirma qu'il voulait être témoin des événements. Il était probablement au moins aussi important pour lui de ne pas laisser sa mère seule. Avec l'épigramme Réponse nécessaire à des questions superflues (Notwendige Antwort auf überflüssige Fragen) (tiré de: Kurz und bündig), il a livré lui-même des éléments de réponse : « Je suis un Allemand de Dresde en Saxe
le pays natal (die Heimat) ne me laisse pas partir
je suis comme un arbre qui a poussé en Allemagne
et qui, si nécessaire, se dessèche en Allemagne. » Kästner a été plusieurs fois arrêté par la Gestapo et fut exclu de l'Union des écrivains. Ses oeuvres ont fait l'objet d'autodafés en raison de leur « non conformité à l'esprit allemand » ; il a pu même observer ces autodafés de près. Kästner a été exclu de la « Chambre des écrivains du Reich » (Reichsschrifttumskammer) en raison de son attitude culturelle « bolchéviste dans ses écrits avant 1933 ». Cette sanction équivalait alors à une interdiction de publication dans le Reich allemand. Kästner a pu publier en Suisse des romans inoffensifs comme Drei Männer im Schnee (1934). Avec une autorisation spéciale, Kästner a livré sous le pseudonyme de Berthold Bürgerle le scénario de Münchhausen à l'UFA. En 1944, sa maison fut détruite par les bombardements alliés. Début 1945, il réussit à partir à Mayrhofen au Tirol, où il termina la guerre. Kästner raconte cette période dans un journal publié en 1961 sous le titre Notabene 45. À la fin de la Seconde Guerre mondiale Kästner s'installa à Munich où il dirigeait le feuilleton du Neue Zeitung ainsi que la collection Pinguin pour enfants et adolescents. En 1951, Kästner devint président du PEN-Club d'Allemagne fédérale et le resta jusqu'en 1962 ; en 1965 il en a été élu membre d'honneur. Il fut également un des fondateurs de la Bibliothèque internationale pour la jeunesse à Munich. En même temps, Kästner s'intéressa de plus en plus au cabaret littéraire. Ainsi il travailla pour la Schaubude (1945 - 1948) et la kleine Freiheit (à partir de 1951) ainsi que pour la radio. A cette époque parurent plusieurs oeuvres consacrées au national-socialisme, à la guerre et à l'Allemagne de l'immédiat après-guerre comme le Marschlied 1945, le Deutsche Ringelspiel et le livre pour enfants La Conférence des animaux (Die Konferenz der Tiere). Kästner est resté fidèle à son anti-militarisme : il participait comme orateur aux marches pacifiques et s'opposa farouchement à la guerre du Viêt Nam. Ses apparitions publiques se raréfièrent cependant, en raison d'un alcoolisme grandissant. Kästner ne trouva pas sa place dans la littérature d'après-guerre et sera surtout célébré dans les années 1950 et 1960 comme auteur de livres pour enfants. La redécouverte de ses oeuvres littéraires de l'époque de la république de Weimar date des années 1970 (Fabian a été adapté au cinéma en 1980). Kästner a souvent été le lecteur de ses propres oeuvres. Dès les années 1920, il enregistra des disques 78 tours de ses poèmes. Dans les adaptations de ses livres pour la jeunesse au cinéma ou à la radio, il a été plusieurs fois le narrateur. Il a enregistré quelques poèmes pour la collection Archives littéraires de Deutsche Grammophon et a animé diverses soirées littéraires, par exemple au théâtre Cuvelliés de Munich ou à la radio avec des extraits de son livre Als ich ein kleiner Junge war. Kästner ne s'est jamais marié. Il a écrit ses deux derniers romans pour enfant (Der kleine Mann) et (Der kleine Mann und die kleine Miss) pour son fils Thomas né en 1957. Ërich Kästner est mort le 29 juillet 1974 à l'hôpital Neuperlach de Munich et a été enterré au cimetière Saint-Georges (Bogenhausen) de Munich.
Les banquises fondent, les forêts primaires disparaissent... Partout dans le monde, l'homme détruit la nature.Le delta de l'Okavango, en Afrique, est désormais le dernier paradis t...
“ Moralisateur et complètement extrême dans ses exemples, animaux ne devrait même pas plaire aux enfants tant l'humour est bas. ”— cityhunternicky29 novembre 2011