Orphelin de père à onze ans, il était de condition modeste ; sa mère était garde-barrière à Aubreville dans la Meuse. Il se lance dans la vie sans avoir fait beaucoup d'études, en exerçant divers petits métiers, puis s'engage pour vingt-huit mois comme soldat en Indochine, où il devient, entre autres, « enculeur de sergent » (selon ses propres termes) dans la Coloniale. Son véritable prénom était Georget (avec un t final) et son nom Bernier. Il a choisi son pseudonyme d'après le nom de la rue Choron, où étaient situés les locaux de la revue Hara-Kiri.
Au retour, il travaille comme colporteur, puis comme chef des ventes du journal satirique Zéro. C'est là qu'il rencontre François Cavanna et Fred, avec qui il fonde en 1960 le mensuel Hara Kiri, auquel son nom, avec celui des dessinateurs
Topor, Reiser, Gébé,
Wolinski et
Cabu, restera attaché.
En 1962, après une première interdiction, la rédaction du journal passe de la rue Choron à la rue de Montholon et adopte comme raison sociale Les éditions du Square.
Le Professeur Choron assumait dans l'équipe des éditions du Square le rôle de « patron » gestionnaire, mais s'investissait également dans le travail de la rédaction. Il créait ou participait aux fausses pubs, aux photo-montages, écrivait des textes, et jouait dans les romans-photos. On retiendra notamment ses « Jeux de cons » et ses « Fiches-bricolages », dans lesquels il se mettait lui-même en scène.
À cette époque il a fait des apparitions dans l'émission de Jean-Christophe Averty Les Raisins verts.
En 1969, l'équipe de Hara-Kiri a créé, en plus du mensuel, Hara-Kiri Hebdo, devenu peu de temps après L'Hebdo Hara-Kiri.
Après la parution en novembre 1970 du titre « Bal tragique à Colombey : un mort », allusion à la mort du général de Gaulle et référence à l'incendie de la discothèque du 5-7 de Saint-Laurent-du-Pont qui avait fait 146 morts (et qui avait fait aussi l'objet d'un titre dans Hara-kiri hebdo : « Le bal continue pendant les travaux »), le titre est interdit. Choron et son équipe de rédaction décident alors de lui créer immédiatement un petit frère, Charlie Hebdo, pour passer outre l'interdiction de paraître. Le nouveau venu comporte quatre pages de bandes dessinées, imprimées sur fond de couleur pour les distinguer du reste du journal (elles disparaîtront vite au fil des numéros). On retrouve les mêmes rubriques, avec une typographie identique : seul leur nom a été changé.
Les éditions du Square éditaient également Charlie Mensuel, mensuel consacré à la bande dessinée, dirigé au départ par
Delfeil de Ton puis pendant plus de 10 ans par
Wolinski, la Gueule ouverte, un des premiers journaux écologistes, fondé par le dessinateur Pierre Fournier, puis Mords-y l'oeil, Surprise, dirigé par le dessinateur Willem et BD, l'hebdo de la BD, dirigé par l'écrivain Jean-Patrick Manchette, Grodada premier journal pour enfants non mièvre, les animaux y sont sexués..
Proche de Jean-François Devay, directeur du journal Minute, il lui arriva de mettre par impécuniosité sa plume à la disposition de cet hebdomadaire de droite assez contesté.
Auteur de chansons, il les a interprétées sur scène, accompagné notamment par le dessinateur Philippe Vuillemin,
Jackie Berroyer et Jean-Marie Gourio. Le groupe Odeurs, de Ramon Pipin l'invita à assurer sa première partie à l'Olympia.
En 1988, le Professeur Choron a adapté pour la télévision ses fiches bricolages, publiées dans Hara-Kiri. Il a également participé à l'émission de
Jean-Michel Ribes, Merci Bernard.
Ses derniers titres de presse ont été La Mouise, vendu par des colporteurs, et Grodada, journal pour enfants, créé avec le dessinateur Charlie Schlingo. Il a par ailleurs participé à plusieurs publications se réclamant de Hara-Kiri, notamment ZOO et Yéti, ainsi qu'à Zéro, magazine lancé en 1986 par Henri-Claude Prigent, rédacteur en chef Gébé puis Gourio après la fin de Hara-Kiri.
Le Professeur Choron est mort à l'hôpital Necker d'une anémie réfractaire le 10 janvier 2005. Il est enterré à Paris, au cimetière du Montparnasse (26e division) avec sa femme Odile Vaudelle (1934-1985).
En 2008, le réalisateur Pierre Carles et le dessinateur Martin lui ont consacré un documentaire intitulé Choron Dernière. Pour le mensuel La Décroissance, « cette plongée réjouissante dans les années 1970 avec comme compagnon ce touchant « mystique de la subversion » permet de nous rendre compte à quel point notre époque contemporaine a écrasé toute transgression pour une fadeur bon teint dans laquelle on étouffe ».