Né dans une famille de marins, Philippe Avron a vécu son enfance en bourlinguant entre Le Croisic, Concarneau, Le Havre, Bordeaux... et Saint-Malo, où il fut scout.
Après avoir passé une licence en droit et un certificat de psychologie de l'adolescence, il devient éducateur dans un centre de rééducation pour enfants caractériels.
Durant ses loisirs, il se met à l'écriture. Sa période de scoutisme et le terrible incendie en forêt des Landes auquel il avait participé avec une colonie, lui inspirent un roman, Patrouille ardente. Il écrit aussi Le Coup d'envoi, pour exprimer, dira-t-il, les contacts qu'il avait eus, « au titre de la liberté surveillée, dans les quartiers les plus pouilleux de Bordeaux, avec des adolescents désaxés, des cas sociaux, des bandes... » et La Fringante, un roman inspiré par sa jeunesse passée en bordure de mer.
Il se tourne aussi vers le théâtre en cherchant « des méthodes psychomotrices nouvelles », pour sa profession d'éducateur. Il entre alors en contact avec Jacques Lecoq, un acteur qui arrive du Piccolo teatro de Milan et veut créer sa propre école de comédiens. Philippe Avron devient son élève ; par la suite il a toujours témoigné pour lui d'une grande admiration et a plus tard enseigné dans son école. Rapidement, le talent de Philippe Avron est repéré et on le voit apparaître dans de plus en plus souvent sur la scène. Découvrant le théâtre à Avignon en assistant à une représentation d'Antigone de Sophocle, montée par
Jean Vilar, il rejoint ce dernier et entre 1960 et 1964, joue au TNP dans des pièces de Carlo Goldoni, de Lope de Vega, de Molière
A partir de 1960, il travaille aussi avec
Claude Evrard avec qui il va écrire nombre de sketches humoristiques. Ce duo, qui a d'abord tourné dans des cabarets parisiens, après avoir débuté en 1960 à la Colombe, le cabaret de Michel Valette, va connaître un grand succès dans les années 1970-1975, avec des passages à Bobino, à l'Olympia,etc., ainsi sur le petit écran.
En même temps, Philippe Avron poursuit sa carrière théâtrale, dirigé par les plus grands metteurs en scène (André Barsacq, Peter Brook, Benno Besson,
Roger Planchon, etc.). Il interprète quelques personnages majeurs du répertoire : Hamlet, Sganarelle puis Don Juan, etc.
En 1980, il entreprend parallèlement une carrière « en solo » avec Pierrot d'Asnières ; carrière qui lui vaudra de nombreuses récompenses, dont, à deux reprises, le Molière du meilleur one man show avec Je suis un saumon, en 1999 et Le Fantôme de Shakespeare, en 2002. Depuis 1980, se sont succédé Avron Big Bang, Dom Juan 2000, La Nuit de l'an 2000 (où il retrouve ses complices Claude Evrard et
Marianne Sergent), Ma cour d'honneur, Rire fragile, Mon ami Roger et, en 2010, Montaigne, Shakespeare, mon père et moi.
Il joue non seulement en France, notamment, à plusieurs reprises, à Avignon, tant dans le cadre du festival « in » que dans le « off », mais aussi dans toute l'Europe, aux États-Unis, au Canada, en Afrique...
Il est fait Chevalier de la Légion d'honneur en 2000.
Durant le Festival d'Avignon 2010, Philippe Avron doit interrompre les représentations du spectacle Montaigne, Shakespeare, mon père et moi !, prévues jusqu'au 29 juillet, pour être hospitalisé d'urgence à Paris, où il meurt le 31 juillet. Il repose à Hardivillers-en-Vexin, dans l'Oise.