Après des études de droit dans sa Grèce natale, Theo Angelopoulos passe l'année 1962 à Paris, étudiant successivement à la Sorbonne et à l'IDHEC (aujourd'hui La Fémis). De retour à Athènes, il devient critique cinématographique au quotidien Avgi jusqu'au coup d'État des Colonels du 21 avril 1967. Occasionnellement, il assure les fonctions d'acteur et de directeur de production sur quelques tournages.
Après le court-métrage L'Émission, Théo Angelopoulos réalise en 1970 son premier long métrage, La Reconstitution, récompensé par le Grand prix du Festival de Salonique. Le cinéaste se penche ensuite sur l'histoire de son pays avec une trilogie débutée en 1972 par
Jours de 36, poursuivie trois ans plus tard avec Le Voyage des comédiens puis achevée en 1977 par
Les Chasseurs.
Les films de Théo Angelopoulos, contemplatifs, sont exigeants, hermétiques et déroutants pour le grand public. Ils se caractérisent généralement par une structure narrative complexe et des plans séquences d'une grande sophistication. Ils peuvent se définir comme de vastes fresques sur l'histoire de la Grèce ou des Balkans sondant la mémoire collective et revisitant la dimension du mythe, du rêve et des symboles.
Alexandre le Grand, qui relate le parcours d'un brigand grec, remporte le Lion d'or à Venise en 1980. Un autre Lion, d'argent cette fois, revient en 1988 à son Paysage dans le brouillard. L'Apiculteur, Voyage à Cythère et
Le Pas suspendu de la cigogne révèlent une note plus intime de son oeuvre.
Dans les années 1990, le travail d'Angelopoulos est reconnu au plus haut niveau. Trois ans après que Le Regard d'Ulysse a remporté le Grand Prix du Festival de Cannes, le cinéaste se voit décerner la Palme d'or pour L'Éternité et Un Jour en 1998. Il fait alors une pause dans son parcours et revient en 2004 avec Eléni, premier volet d'une trilogie sur le XXe siècle par le prisme d'une histoire d'amour. En 2008, il signe La Poussière du temps, deuxième opus de sa trilogie Eléni.