Fils de
Manuel Tadros, Xavier Dolan débute sa carrière à la télévision, dans une vingtaine de publicités pour les pharmacies Jean-Coutu, réalisées par André Mélançon. Son nom figure au générique de nombreux long-métrages québécois tels que J'en suis !, de Claude Fournier et La forteresse suspendue, de Roger Cantin, et quelques séries télé comme Omertà, Ayoye !, Miséricorde et L'Or.
En 2006, il campe Julien dans le court-métrage Miroirs d'été, d'Étienne Desrosiers, sélectionné à Berlin, au Festival du Nouveau Cinéma, à Image + Nation, à Kiev, San Diego, etc. En 2007, il est Antoine dans le film controversé de
Pascal Laugier Martyrs.
En 2008, il entreprend la production puis la réalisation de son premier long-métrage, J'ai tué ma mère, dont il a écrit le scénario deux ans plus tôt, à 17 ans.
Anne Dorval,
Suzanne Clément,
Patricia Tulasne,
Monique Spaziani, François Arnaud et
Niels Schneider sont de la distribution. Soumis à la SODEC et à Téléfilm Canada, le film a d'abord été refusé, puis financé par la SODEC après un second dépôt au volet indépendant. En avril 2009, le film est sélectionné à la 41eQuinzaine des Réalisateurs à Cannes. Le 22 mai 2009, il y gagne trois prix décernés (sur les trois auxquels il est admissible, les autres prix récompensant un film européen et un court-métrage) : le prix Art et Essai remis par la Confédération internationale des cinémas d'art et d'essai (CICAE), le prix de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) pour le scénario et le prix Regards jeunes pour les longs métrages. Les trois jurys soulignent le caractère unique de sa réalisation, la vérité, la violence et la poésie de la langue, ainsi que la « sueur » (Xavier Dolan a tatoué sur la jambe droite une citation de Cocteau : « L'oeuvre est une sueur »), l'acharnement du jeune cinéaste et sa foi en ses projets.
Le film deviendra subséquemment le choix du Canada pour la course au Meilleur film étranger lors de la 82e cérémonie des Oscars, sans toutefois se retrouver parmi les cinq finalistes. Il est en revanche nommé à la 35e cérémonie des César dans la même catégorie, mais ne remporte pas le prix.
À l'automne 2009, il écrit le scénario de son deuxième long-métrage,
Les amours imaginaires, qu'il produit avec l'aide financière de trois hommes d'affaires du secteur privé, par le biais de sa maison de production Mifilifilms. Carole Mondello et Daniel Morin, respectivement productrice déléguée et producteur associé de J'ai tué ma mère, le soutiennent à nouveau. Le tournage dure 25 jours, débutant en octobre dans la région de Lotbinière, près de la ville de Québec. Le reste du tournage se déroule en région montréalaise, et notamment dans le notoire district du Mile-End, quartier artistique de la métropole canadienne. Xavier Dolan agit pour cette deuxième oeuvre à titre de réalisateur, producteur, acteur et monteur en plus de superviser les départements des costumes et de la direction artistique.
Retenu au Certain Regard du Festival de Cannes en mai 2010, où il retourne pour la deuxième fois en un an, le film y reçoit un accueil hautement favorable du public (une ovation debout de 8 minutes), et très enthousiaste de la critique,, malgré quelques bémols et papier mitigés, notamment dans Libération, Elle, Positif et Hollywood Reporter. La critique et l'industrie du cinéma, malgré l'irritation que suscite souvent son jeune âge et son assurance, lui concèdent un indéniable talent. D'aucuns diront qu'il pose en émule, pastichant la Nouvelle Vague, additionnant les références, mais son adoption par le Festival de Cannes paraît être une évidence. En introduction à la projection du film au Certain Regard, Thierry Frémaux, délégué général de l'évènement, parle d'une « nouvelle génération tout à fait excitante », faisant référence au style de Dolan, qui impose déjà, aux yeux de plusieurs médias, blogs, sites internet, le sceau d'une d'originalité et d'une authenticité qui, bien qu'elles ne fassent pas l'unanimité, n'indiffèrent personne.
Xavier Dolan vit actuellement à Montréal.